texte Mélanie Girard, directrice générale, Musée du Bas-Saint-Laurent
Intersections n’est plus. L’exposition permanente du Musée du Bas-Saint-Laurent, inaugurée en 2006, a été démantelée ce printemps. Depuis sa création, elle a été visitée par près de 100 000 personnes. Depuis plusieurs mois maintenant, l’équipe du Musée, en collaboration avec la firme spécialisée en muséologie Bergeron Gagnon, travaille à une toute nouvelle exposition permanente qui sera dévoilée cet automne. Un projet rendu possible grâce au soutien du Ministère de la Culture et des Communications du Québec et de Tourisme Bas-Saint-Laurent. Je vous propose ici un bref aperçu de ce qui s’en vient, en prenant soin de ne pas trop vous en dire, question de vous garder la surprise !
La prochaine exposition permanente du Musée du Bas-Saint-Laurent (MBSL) maintient la thématique de l’histoire régionale, intimement liée à la mission de l’institution, tout en revisitant l’impressionnant corpus de sa collection photographique, laquelle comprend des équipements photographiques et appareils photos de même que près de 250 000 photographies, regroupant notamment des négatifs sur plaques de verre, de métal, sur papier et sur pellicule, couvrant principalement la première moitié du 20e siècle.
DERRIÈRE LA CAMÉRA
Une portion de l’exposition posera un regard rétrospectif sur la photographie en tant que médium. À une époque bien loin de la spontanéité et de l’accessibilité qui caractérise la photographie aujourd’hui. En marge des images que l’on retrouve sur la pellicule, qui formeront la trame centrale de l’exposition, cette première partie s’intéressera à la photographie argentique ainsi qu’au travail du.de la photographe. La collection du MBSL rassemble en effet des fonds photographiques provenant d’une quinzaine de photographes professionnel.le.s et amateurs.trices de la région dont Jean- Baptiste Dupuis, Stanislas Belle, Ulric Lavoie, Antonio Pelletier, Marie-Alice Dumont et Aline Cloutier. Qui sont-ils.elles ? Quelle est la singularité de leur regard ? Sur quoi ontils. elles choisi de poser leurs objectifs ?
DEVANT LA CAMÉRA
Portraits photographiques
Une grande partie de la collection du Musée est composée de portraits de studio ; elle représente en quelque sorte l’album de famille des Bas-Laurentiens. Sur rendezvous, la clientèle se déplaçait chez les photographes, ou encore, c’était ces derniers qui allaient chez la clientèle pour des séances prévues et organisées. Pour ces séances, on s’endimanche, on se coiffe, on prend la pose et les photographes deviennent les metteurs en scène d’une postérité en cours d’élaboration.
Paysages d’eau
En parcourant la collection, on remarque également, en arrière ou en avant-plan, une présence récurrente de l’eau, qu’elle soit fleuve, lac ou rivière. Ces composantes du territoire et du paysage ont marqué et influencent encore la vie des Bas-Laurentiens et Bas-Laurentiennes. Ce sera là l’axe principal de l’exposition.
FRAGMENTS D’HISTOIRES
Les photographies ainsi sélectionnées, plutôt que d’illustrer la trame historique régionale de manière complémentaire, constitueront le coeur même du message, le sujet principal, et feront office d’artéfact. C’est à partir de celles-ci et de ce qui s’en dégage que l’histoire, ou plutôt les histoires seront racontées. Il faut dire ici que cette exposition n’a pas la prétention d’offrir une histoire exhaustive de la région. Il s’agit plutôt d’opérer une sélection de thématiques ou d’événements qui ont en quelque sorte façonné le développement du territoire et de sa population. Chaque photo (ou série de photos) présentée nous amènera à raconter un pan de l’histoire régionale. Nous prenons également le parti de la non-linéarité. C’est un récit en fragments que l’on proposera aux visiteurs, à l’image de la photographie elle-même, qui est « fragment », « quelque chose qui n’a eu lieu, n’a existé, que dans une fraction intime de temps » .