par Estelle Bonhommet Proulx
Pour sa programmation estivale, le Centre d’art de Kamouraska présente Voir loin, une exposition multidisciplinaire rassemblant des oeuvres qui portent un regard nouveau sur les paysages du Bas-Saint-Laurent et d’ailleurs. Voir loin fait référence à l’horizon qui s’abandonne à nous, qui nous accompagne au quotidien et qui relate les traces de nos actions sur l’environnement. Les cinq artistes en arts visuels — Laurence Belzile, Camille Bernard-Gravel, Marie-France Bourbeau, Lorraine Dagenais et Miguel Forest — présentent des oeuvres, dont certaines inédites, qui explorent le paysage comme un prétexte nous permettant de réfléchir à des questions d’ordres artistique, géographique et ludique. Cette nouvelle exploration sur la thématique du paysage s’ouvre sur notre rapport à l’environnement, appréhendé comme matière, concept ou espace vécu. Laurence Belzile s’est inspirée d’un processus in situ à même le paysage bas-laurentien pour créer des dizaines de petites peintures, fruits d’une résidence de création à Kamouraska en mai 2018. La peinture est ici le résultat et l’interstice de la relation entre le vécu, la création in situ et le ressenti du paysage. L’installation est accompagnée d’une micropublication photographique permettant une contextualisation des peintures dans le paysage inspiré, ainsi qu’une lecture dynamique entre l’oeuvre et l’environnement.
Camille Bernard-Gravel manipule le paysage en installant des structures monumentales dans la nature, en modifiant des vidéos ou en assemblant des armatures. Pour Voir loin, l’artiste présentera deux vidéos et une installation qui proposent des effets cinétiques et lumineux, suggérant au public une vision alternative du paysage. Elle détourne des phénomènes simples tels que le bruit des samares qui tombent à l’automne, offrant un regard singulier sur le paysage en établissant des rapprochements entre réalité et abstraction. Les sculptures monumentales de Marie-France Bourbeau exposées au Centre d’art de Kamouraska allient être humain et nature, soulignant le rapport commun de besoins vitaux que nécessitent ces deux partis. Les créatures hybrides imposantes s’élèvent pour former un paysage rappelant l’écosystème de la forêt. Elles sont parsemées de sculptures utilisant les mêmes matériaux, mais donnant en contrepartie un aspect plus fragile et sublime à l’exposition. Lorraine Dagenais porte un intérêt sur la matière, la forme et l’espace, qui s’illustre dans Voir loin par la création d’éléments de la nature à des états de transformation embryonnaire. Ces oeuvres murales, dont la disposition est sérielle et fractionnée, évoquent des vues panoramiques d’un paysage s’inspirant à la fois de la réalité et de l’imaginaire de l’artiste. Marqué par les cabourons qui ornent le paysage kamouraskois, Miguel Forest exprime une vision de ces petites montagnes par l’installation sculpturale de leur silhouette, d’une part, et d’autre part, en utilisant la matrice de ces bas-reliefs pour créer des estampes. En symbiose, ces deux aspects offrent une interprétation multidimensionnelle du territoire, qui réinvente notre perception du paysage kamouraskois. Se déroulant du 16 juin au 8 octobre, l’exposition collective Voir loin propose un regard singulier sur la thématique du paysage, s’inscrivant dans une volonté de discussion et de réflexion. Soyez des nôtres lors du vernissage le 15 juin à compter de 17 h.
CENTRE D’ART DE KAMOURASKA
111, av. Morel à Kamouraska
Ouvert tout l’été de 10 h à 17 h
Vernissage le 15 juin 2018
VISITES GUIDÉES SUR DEMANDE
Crédit photo : Camille Bernard-Gravel, image extraite de la vidéo Neige sur mer, 2014