Vision Mondiale chante Noël

Texte Max Bélisle, préposé au délire

J’ai été élevé avec Vision Mondiale, les grosses années là. Sylvie Legault, Alain Zouvi. Je ne me rappelle pas vraiment des noms des gens qu’ils allaient voir par contre. Ça m’a échappé faut croire ! On a vu du monde crever de faim à la télévision juste … vraiment souvent. Trop souvent. C’était supposé nous sensibiliser à la pauvreté, à l’idée qu’on est drôlement chanceux. ses d’être né.e.s dans un pays riche et non là-bas. Et finalement, on l’a vu trop souvent puis, comme pour les accros à la porn qui bandent pu, l’effet désiré a disparu.

Tellement disparu qu’on se met à raisonner ça autrement pour se réconforter. Pas le choix, l’image est trop forte. Alors, comme un fumeur de clopes qui va regarder son paquet en se disant : « J’ai mangé des légumes hier, je suis correct ! », on regarde la pauvreté avec nos excuses à nous. « C’est des games de régimes weird qui gardent le monde pauvre de même. » Ou comme un certain Bob Gratton : « Des pauvres, y’en aura toujours ».

C’est tentant de dire que les inégalités, c’est destiné à rester et de pas considérer ça comme un problème ben ben pressant. Ben quoi, c’est vrai. Quand on y pense, peu importe les efforts qu’on fait, si on est 8 milliards, il va y avoir un plus riche, un centième plus riche, un 850 000e plus riche, et aussi un plus pauvre. Pourquoi forcer sur ce qui ne bougera pas ? C’est comme faire une couple de pas de reculons, partir en sprint dans le but de défoncer disons… un séquoia.

Pour réduire les inégalités, faut passer au travers des engrenages de notre propre hypocrisie de gens qui se trouvent du bon côté des inégalités. Au fond, on ne veut pas enrayer les inégalités, on veut les réduire. On veut que le plus pauvre vive bien sans que notre mode de vie réduise.

Si les pauvres doivent avoir plus d’argent et que la classe moyenne dit : « Oh fuck non, pas dans mes poches ». Par pure déduction, il reste la gigarichesse. Celle qui ne vient simplement plus de l’effort. Celle que tous ont de la misère à évaluer, même les propriétaires de telles fortunes. Celle où il faut que tu rééduques tes enfants à la vraie vie. Celle où tu sais pu c’est qui tes ami.e.s. Falloir la redistribuer quand même un peu. Tsé que le plus riche de la planète ne soit plus des millions de fois plus riche que le plus pauvre. C’est tu faisable ça ? Si oui, on le veut combien de fois plus riche ? La question se pose, non ? Si on avait à choisir, combien on en tolérerait d’inégalité ? Est-ce qu’il faut régler seulement les inégalités monétaires ? Les inégalités de genre ? Les inégalités de longueur de pénis, tiens ? On tolère combien d’inégalité pour ça, hein ? L’inégalité d’intelligence, mettons. Si on pouvait choisir, on touche-tu à ça ?

Toujours est-il que les Fêtes arrivent et nos arbres de Noël ne se ressembleront pas. Le père Noël ne reçoit pas les mêmes biscuits à chaque maison et il ne distribuera pas les mêmes cadeaux. Plate de même ! Normal, on n’est pas tou.te.s sages pareil ! Mais l’enfant le plus sage n’aura pas un yacht en diamant pendant que le plus mange-marde déballe un stylo avec l’encre chessée. La gimmick aurait pas pogné, même à 3 ans, les flots seraient comme : « Je suis accro aux écrans depuis mes 6 mois, jamais rien vu d’aussi absurde ! » Et pourtant, l’image de Sylvie Legault et Alain Zouvi qui drope leur niveau de jeu de huit coches représente encore la réalité.

Joyeuses Fêtes chers lecteur.rice.s !

À propos de Marie-Amélie Dubé

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