Viens méditer avec moi, maman…

texte et photo par Elisabeth Boucher

 

On connaît tous à divers degrés les bienfaits de la méditation sur l’équilibre mental et la santé générale. On a lu un texte sur Facebook, un article dans une revue, on a vu une photo sur Instagram ou on a fait une séance de yoga… Toujours en quête de mieux-être et curieuse de nature, je n’ai pas été difficile à convaincre. Et tant qu’à y être, je me suis dit que j’embarquais mes enfants dans l’aventure, désireuse de leur fournir des outils pour gérer leur stress et leurs émotions. J’ai d’abord acheté un livre avec un CD audio qu’on écoutait ensemble. Mon garçon avait peut-être cinq ans environ. La théorie, c’est beau, mais dans la réalité, je l’admets, ce fut un flop. Total. Même si la piste ne durait que cinq minutes, je finissais toujours par entendre un « c’est long, maman… ». Je suis sans doute coupable de ne pas avoir répété l’exercice quotidiennement dans des moments favorables, mais bon, la vie étant ce qu’elle est, j’ai abandonné cette méthode. J’ai ensuite suivi un cours pour enseigner le yoga aux enfants. Je sentais un certain intérêt de leur part cette fois, alors qu’ils étaient âgés de deux et six ans. Le but était de les faire bouger, puis de les ramener au calme progressivement. Des fois, ça marchait, d’autres non… C’était toute une préparation pour obtenir des résultats incertains ! Et ce que je cherchais, c’était plus un moment partagé de calme avec eux et non d’être la personne qui les guide vers ce calme. Alors, j’ai abandonné… encore ! J’ai arrêté de penser qu’il fallait que je trouve quelques moyens de méditer avec mes enfants. Dans ce moment de lâcher-prise, j’ai vu une photo sur Instagram d’une application pour apprendre à méditer. C’était un cours étalé en 12 leçons, suivi d’un défi de 30 jours. Après chaque séance, l’application nous offrait un espace pour écrire nos pensées, nos impressions, pour décrire notre expérience. J’avais pris l’habitude de me réveiller plus tôt, de m’installer dans un petit coin de la chambre de ma fille, d’enfoncer des écouteurs sur mes oreilles et de partir loin, loin dans ma tête, dans mon corps. Je vivais une période d’angoisse importante et ce moment me donnait l’occasion de me réfugier à l’abri du tourbillon de la vie, d’être totalement libre. J’ai continué bien au-delà du défi. Quand elle se réveillait, ma fille de trois ans me trouvait assise sur un coussin et venait se lover dans le creux formé par mes jambes en tailleur, comme un petit chat. La période turbulente derrière moi, j’ai été moins assidue. Le fait est que ça demeure difficile dans nos vies trépidantes d’arrêter, d’insérer cette activité calme d’introspection. C’est facile d’oublier la belle théorie et nos bonnes intentions et de continuer de rouler à fond. C’est plus dur de rentrer en soi, d’être seul avec soimême, d’attendre et de rester à ne rien faire, d’être conscient de sa respiration et de ses pensées : on n’est pas habitué ! J’ai malgré tout adapté l’enseignement de Jonni (mon guru !) pour poursuivre dans la méditation. Sans tambour ni trompette. Un soir que ma fille me voulait près d’elle pour s’endormir, je lui ai proposé d’écouter la méditation avec moi. Elle est guidée en anglais, mais la musique calme, et ma propre respiration profonde a fait qu’elle s’est endormie en moins de dix minutes ! J’étais impressionnée : comme bien des enfants, l’heure d’aller au lit n’est pas sa préférée ! Les jours suivants, c’est elle qui me demandait d’aller méditer dans son lit. Certains soirs, elle ne dormait pas après les 10 minutes, mais le calme qui l’habitait était favorable. C’était génial ! Pour mon garçon, je lui ai trouvé une cassette de La détente subliminale à la St-Vincent de Paul, le tome II de la même cassette que ma tante Denise me faisait écouter quand j’étais petite. La musique l’émouvait tellement et le rapprochait de ses propres émotions. Un soir, il s’est même mis à pleurer et à me questionner sur ma propre mort… Alors, c’est ça, mon expérience totalement imparfaite de la méditation avec mes enfants… Une série d’essais et erreurs, en constante évolution, en fonction de leurs âges et des situations qu’on vit tous. Dans des moments de stabilité, on sent moins le besoin de plonger au fond de notre être. J’avais même un peu oublié toute ma quête ! Au point où quand Marie-Amélie m’a demandé si je connaissais quelqu’un qui méditait avec ses enfants, j’ai sondé mentalement mon cercle d’amis et n’ai pas du tout pensé à la période où, chaque soir, ma fille me demandait de méditer avec elle.

mai13

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