Une histoire de famille chez McDonald’s

Texte | Marie-Amélie Dubé, Agence MAD
Photo | Catherine Roy

Mathilde Paré, 17 ans, travaille entre 16 et 20 heures par semaine comme leader de quart au McDonald’s de Saint-Jean-Port-Joli, alors qu’elle étudie en techniques policières au Cégep Garneau de Québec. Paraît-il que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre ?

Elle partage les responsabilités de gestion avec, entre autres, son père François Paré, gérant de production et responsable de l’horaire. Elle a commencé comme équipière, lors de l’ouverture du restaurant en 2018, et rapidement son leadership lui a permis de grimper les échelons pour diriger les équipes de travail, dont ses frères et soeurs.

« Notre programme de promotion permet de faire cheminer rapidement les jeunes qui ont le sens des responsabilités. Mathilde, par exemple, a fait preuve d’un leadership avancé, ce qui nous a encouragés à lui faire confiance et à la récompenser en lui offrant un nouveau poste. »

L’aspirante policière, qui a grandi dans une famille valorisant beaucoup le travail, est également l’une des quatre boursières ayant reçu cette année 500 $ de la part de son employeur.

Afin de souligner l’excellence et d’encourager la persévérance scolaire parmi ses employé.e.s, l’homme d’affaires a mis en place un programme interne de bourse dans ses cinq restaurants McDonald’s du KRTB et de Saint-Jean-Port-Joli. « Chaque élève pouvait déposer un dossier démontrant son désir de poursuivre ses études postsecondaires, son implication dans son milieu et au travail, le tout accompagné d’une lettre de référence de son école », explique avec enthousiasme le créateur de la bourse.

« Afin de souligner l’excellence et d’encourager la persévérance scolaire parmi ses employé.e.s, l’homme d’affaire a mis en place un programme interne de bourse dans ses cinq restaurants […] »

Recruter, garder et stimuler sont trois mots déterminants de la stratégie « employeur » de M. Pierre Dubillard. « Ici, on porte une attention particulière à la façon de nommer les choses. On parle de conciliation études-travail par souci de mettre l’accent sur les études, car elles sont prioritaires », explique le propriétaire qui commencera sa 5e année à la tête des McDonald’s de la région en juin prochain.

Le milieu de la restauration rapide est reconnu comme étant l’idéal pour un premier emploi étudiant. Il n’est pas rare que sur une équipe de 10 ou 15 employé.e.s, plus de la moitié soit composée d’étudiant.e.s et que le ou la responsable de cette équipe ait entre 16 et 18 ans.

« Nous faisons confiance aux jeunes et souhaitons leur offrir des expériences de travail déterminantes, qui feront une différence ensuite dans leur parcours professionnel », précise Pierre Dubillard.

« J’ai déjà fait les nuits. Je me suis rendu compte que je dormais mieux de jour. Maintenant, je fais les matins de fin de semaine et j’adore cela. Si je ne travaillais pas, je ne sais pas ce que je ferais (rires). Je rencontre des gens, j’aide les autres et ça m’occupe ! », explique Mathilde.

« Comme parents, c’est important que nos enfants développent des aptitudes de travail dès maintenant, afin qu’ils développent leur autonomie financière et la valeur du travail. Mathilde est indépendante financièrement, elle paie son loyer et ne voulait pas prendre de prêt et bourse. C’est certain que si elle a besoin d’aide on est là, mais elle se débrouille très bien jusqu’à maintenant. L’école va toujours passer en premier, mais j’ai la chance d’avoir des premiers de classe », raconte en riant le père de famille.

Pour Pierre Dubillard, être un employeur conciliant, ça va de soi. Il a lui-même beaucoup travaillé quand il était jeune ; à l’âge 12 ans comme plongeur et à nettoyer les toilettes de l’hippodrome de Québec, et pendant ses études en gestion hôtelière, à l’hôtel Delta.

« J’ai eu moi-même des employeurs conciliants. Les études et le sport sont des priorités, et les gérants le savent. Si un jeune a une compétition le week-end, il doit aller avec son équipe et ne pas être à l’horaire. Les jeunes s’épanouissent dans le sport, et c’est important de les soutenir aussi là-dedans. Ce n’est pas pour rien que je suis présent comme commanditaire dans presque toutes les équipes de la région. On peut toujours jongler avec l’horaire. On gère des humains, pas des robots (rires). »

François Paré, assistant-gérant du McDonald’s Saint-Jean-Port-Joli et père de Mathilde
Mathilde Paré, leader de quart, McDonald’s Saint-Jean-Port-Joli
Pierre Dubillard, employeur

À propos de Marie-Amélie Dubé

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