par Rachel Berthiaume et David Guimont – Living Lab en innovation ouverte
Le gouvernement du Québec a fait l’annonce au début de février qu’il investira plus de 32 millions de dollars pour soutenir la création et la mise en oeuvre de 18 pôles régionaux d’innovation et d’un réseau national dans le cadre de son plan en entrepreneuriat. Dix-huit pôles d’innovation au Québec, ça représente un pôle par région. Le dépôt du projet est prévu pour le mois d’avril.
MAIS C’EST QUOI ÇA ?
Un pôle d’innovation (aussi appelé hub), c’est un endroit (un espace physique et virtuel, centralisé ou non) pour réunir des entrepreneurs, experts et chercheurs de solutions, offrir des services et favoriser les rencontres inattendues… la sérendipité étant un ingrédient de base de l’innovation. Plus précisément, un pôle : Propose des méthodes et contextes pour favoriser l’émergence d’idées et identifier des enjeux par une approche collective ; Permet de développer et d’acquérir des compétences collaboratives, techniques et d’affaires (par une offre de formations, d’ateliers, de séances d’exploration et de projets communs) ; Certains sont spécialisés, comme la Société des arts technologiques qui est un hub en culture numérique, d’autres sont plus diversifiés comme les hubs initiés par Creative Engine (Belgique) qui misent sur l’interdisciplinarité et l’intersectorialité pour faire émerger des solutions nouvelles dans plusieurs secteurs. Au Québec, le DigiHub de Shawinigan est un hub spécialisé dans le numérique, mais avec une approche plurisectorielle quand même. Il oeuvre dans quatre secteurs : les musées numériques, la santé numérique (e-santé), l’usine intelligente et le divertissement numérique. Le DigiHub est l’inspiration de la présente démarche.
OK, MAIS EST-CE QUE ÇA VA CHANGER QUELQUE CHOSE ?
Pour ceux qui vont fréquenter le hub, ça devrait changer quelque chose puisqu’il participe à accroître les capacités de collaborer, de trouver des idées et d’innover des gens et des milieux. Pour ceux qui ont vécu MuseomixBSL ou le FabbulleuxMix, l’esprit est le même, mais en continu plutôt qu’en moments ponctuels. D’ailleurs, pour que le hub soit efficace, ça prend une programmation de moments et des outils de stimulation et d’accompagnement à l’innovation et à l’entrepreneuriat. C’est un endroit où on t’encourage à inventer, à créer, à prototyper et à déployer de nouvelles solutions. Les gens que tu croises sont aussi de tout acabit, il y a autant des gens de la communauté que des gens d’affaires que des travailleurs que des étudiants. Un beau mélange. Parce que pour arriver à des résultats différents, il faut prendre de nouveaux chemins. Il faut courir après l’inspiration, il faut s’ouvrir aux mécanismes collaboratifs, ouverts et centrés sur les usagers. Bien implanter, un hub ça peut transformer la synergie créative du milieu.
ET LA RÉGION DANS TOUT ÇA ?
À l’ère où le Bas-Saint-Laurent tente de se définir pour attirer de la maind’oeuvre qualifiée, qu’il fait face au vieillissement de sa population, qu’il doit poursuivre son développement dans ses filières économiques, qu’il doit diminuer son niveau de décrochage scolaire, qu’il doit faire face aux changements climatiques et aux problèmes environnementaux, sans oublier qu’il est constamment en compétition contre toutes les autres régions de la planète, le hub devrait participer à donner à la région sa couleur d’innovation. Cela dépendra bien certainement de la tangente qu’il choisira.