Trop de temps avec ses pensées

Texte | Max Bélisle, préposé au délire
Photo | Tumisu de pixabay.com

J’ai décidé qu’en cette tentative numéro 1 de déconfinement, l’heure était à la légèreté. Peut-être que c’est approprié, peut-être que non, vous pouvez mettre la faute sur mon manque de jugement ! Les réflexions de confinement vont nous avoir aidé à comprendre un peu mieux les gens qui vivaient des situations d’isolement à l’année longue, à quel point ça peut te jouer dans tête. À quel point un cerveau innoccupé divague ! Le présent texte se veut un exemple aussi probant que léger du phénomène.

On vit tous notre printemps 2020 à notre façon. On deale tous avec l’imprévisible et les sentiments poches qui découlent de notre impuissance momentanée. La santé mentale prend l’allure d’une chaloupe avec un trou au fond, qui est exactement de la largeur de notre cul. Qu’est-ce qui se passe si je me lève ? Qu’est-ce qui se passe si je check le trou vite vite mais que je me rassois dessus tout de suite ? Est-ce que je suis assez près de la rive pour faire le reste à la nage ? Est-ce que je sais encore nager ?

Freakant un brin, mais avez-vous essayé de vivre cette crise en ressortant vos “ugly christmas sweater” ? Je veux pas te dire comment vivre ta vie mais : essaie ! Vas-y, le reste du texte peut attendre ! Honnêtement, pas le choix de rire en te regardant les cernes d’insomnie dans le miroir, avoue !

Parlant de se jouer dans la tête, je regarde ce que les boys ont fait à leur cheveux et “gawd-damn” : je savais pas que porter le cheveux long était une décision de génie avant cette année ! Après la “Longueuil” des années 80, le “mohawk allongé” des années 90, les “spikes” avec une chiée de gel des années 2000 et la “Lars Eller” des années 2010, disons que la coupe “ça va bien aller” de 2020 me laisse perplexe. La réjouissance que j’y trouve, c’est qu’aucun tutoriel Youtube ne viendra à bout du domaine de la coiffure, l’affaire est classée. Santé à vous : artistes du ciseau ! Pour ma part, ma tignasse est passée de longue à … plus longue et le seul élastique que j’ai en inventaire tient le coup jusqu’à maintenant ! “Thoughts and prayers” à cet élastique !

Un pas pire imprévu de ce confinement c’est que le prime-time télévisuel, c’est rendu à 13h ! L’heure de Santa Barbara pis Top Modèle. Bien peu auraient pu prévoir qu’en rotant ton dîner, t’allais écouter ton premier ministre te donner des directives pour garder grand-maman en vie. C’était écrit sur aucune pancarte du printemps érable ça ! On peut facilement imaginer la conversation du premier ministre Legault et du ministre Arruda quelque part au début de mars.
“Bon pour notre point de presse, très important : ça prend une heure où on va rejoindre tout le monde. Faut que la première chose que les gens voient, c’est notre point de presse. Des idées ?
– À quelle heure tu te lèverais si t’avais le choix ?
– Pas avant midi certain !
Voilà !

Parlant de point de presse, l’enfer a sorti sa plus récente mise à jour. Les taponneux d’aliments dans les épiceries seront désormais admis ! Ils rejoindront ainsi les gens qui mettent du papier brun dans les toilettes et autres espèces nuisibles !

Apparemment, on conseille la marche quotidienne pour prendre soin de notre santé mentale et physique. Considérant que la p’tite danse de trottoir du “qui passe de quel côté” dure désormais 34 minutes et fait systématiquement l’objet d’un live Instagram, il est peut-être plus sensé de simplement appeler un proche et de se regarder peu à peu sombrer dans les carbs ! Pour se faire, la grande vedette, la “corona-star”, c’est Zoom, la plateforme de téléconférence. De l’anonymat quasi-total à superstar en 4 jours et ce : sans téléréalité ! Faut le faire. Utiliser Zoom avant 2020, c’est aussi “hipster” que d’avoir connu les Beatles avant qu’ils accordent leurs guitares ! De plus, si ton appareil t’écoute, beaucoup d’annonces d’alcool feront partie de ton futur à court et moyen terme : résiste à quelques unes au nom de ton foie.

Je ne suis pas un grand voyageur mais je me suis tout de même livré à un exercice d’empathie pour tenter de comprendre ceux et celles pour qui c’est un mode de vie, et pour qui la pandémie ébranle leurs projets. J’ai installé un ventilateur au dessus d’une petite chaufrette. J’ai trouvé une plage sur Street view, des bruits de vagues sur Youtube et j’ai affiché le tout sur ma télévision. Je me suis assis devant pour m’imprégner du paysage… puis j’ai lu un livre !

À propos de Marie-Amélie Dubé

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