Tous ces livres, si peu de temps

Texte | Marie-Josée Saindon

APRÈS CÉLESTE. Nepveu-Villeneuve, Maude. Les Éditions de Ta Mère. 2021. 149 p.

C’est d’abord le titre et la couverture qui m’ont attirée, et je n’avais aucune idée de l’histoire que je m’apprêtais à lire. Quelques heures plus tard, j’ai refermé ce roman, la tête et le coeur un peu à l’envers puisque le drame de Dolores aurait pu être le mien et celui de toutes les femmes de mon entourage.

La protagoniste fuit sa vie pour se réfugier dans la maison de ses parents partis en voyage, située dans un petit village où la vie est plutôt tranquille. On devine rapidement qu’elle fuit un drame, un échec, une brûlure amoureuse… Elle renouera avec la voisine d’en face, une vieille dame qui l’accueille et épanche un peu sa dérive. Puis elle fera aussi la connaissance d’Olivia, une petite fille qui habite dans la demeure où vivait autrefois sa meilleure amie. Ces femmes, de trois générations différentes, trouveront un réconfort dans la présence l’une de l’autre.

Parler du deuil périnatal est un sujet lourd, mais ici raconté avec un brin d’espoir et la perspective d’une guérison possible. Perdre un enfant, c’est aussi perdre une partie de soi, c’est entremêler une quantité d’émotions passant de la colère à la tristesse, au déni, à la culpabilité. L’autrice raconte tout ce tourbillon avec délicatesse, passant d’un récit vraisemblable jusqu’à la conclusion un peu fantastique qui permettra une réconciliation avec cet immense chagrin.

CONTRECOUP. Laberge, Marie. Éditions Québec Amérique. Coll. « Tous continents ». 2021. 504 p.

Pour les adeptes de Laberge, ce roman n’est que la continuité de son oeuvre, qui compte maintenant 15 publications. Contrecoup aborde des sujets délicats : la haine des femmes, le deuil, survivre à une tuerie. Malgré la lourdeur des thématiques, c’est une histoire de reconstruction, de courage, de pardon. Le point de départ est la mort de trois femmes tuées dans une boutique de la rue Laurier à Montréal. Par contre, l’histoire ne porte pas sur la violence faite aux femmes, mais bien sur les dommages collatéraux qu’une telle tuerie a sur l’entourage des victimes autant que sur celui du tueur.

La psychologie des personnages est primordiale. Tour à tour, on fait la connaissance des parents des victimes, des soeurs, des ami·e·s. Comment survit-on à un tel drame ? Comment peut-on accepter le départ de notre enfant ? Comment accepter que notre fils ait commis une telle atrocité ?

Il y a dans chacun des personnages un hymne au pardon, à la reconstruction, à la puissance de la vie humaine qui finit souvent par vaincre toutes les adversités.

À propos de Marie-Amélie Dubé

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