par Guillaume Leblanc
Je vais vous épargner tous les monstres de la pop tels que Garou, Lara Fabian, Céline et compagnie. Je me concentrerai uniquement sur la scène locale et émergente du Québec pour ce top 10. Autrement, je devrais me résoudre à faire un top 500 et, honnêtement, ça m’étourdit juste à y penser. Voici donc, selon moi, le top 10 des artistes internationaux québécois.
10. ME MOM AND MORGENTALER
En 1993, le groupe lancera Shiva Space Machine, un album alliant le ska, le punk rock, le tout teinté de funk qui entrera vite dans la légende. Le leadeur, bien connu sous le pseudonyme Gus Van Go, collaborera avec plusieurs artistes et produira plusieurs albums issus de la scène émergente québécoise, concrétisant au passage son statut de géant de la scène musicale montréalaise. Certains avancent même que Me Mom and Morgentaler était l’une des bougies d’allumage de toute la scène ska-punk des années 90 incluant les vénérables Planet Smashers.
9. BRAN VAN 3000
Le collectif montréalais, mené par l’excentrique James Di Salvio, fera beaucoup de vagues en 1997 avec le succès « Drinking in L.A. » paru sur le magnifique album Glee. Le tube grimpera jusqu’à la troisième position en Angleterre et dirigera les projecteurs sur la foisonnante scène québécoise de la fin des années 1990. L’album Glee deviendra rapidement mythique alors que Di Salvio et son bon ami Jean Leloup marqueront au fer rouge l’histoire de la musique québécoise.
8. VOIVOD
Depuis sa formation en 1982, le tonitruant groupe métal québécois impose le respect et influence encore et toujours de jeunes musiciens. L’album Killing Technology (1987) obtiendra une bonne visibilité, mais c’est en 1989, avec l’album Nothingface, que Voivod s’incrustera pour de bon à l’international. La reprise de Pink Floyd, « Astronomy Domine » résonne encore aujourd’hui lourdement, comme il se doit. La présence de l’ancien de Metallica, Jason Newsted, confirme le statut planétaire du groupe depuis le début des années 2000.
7. MALAJUBE
Surfant sur la scène indée de Montréal des années 2000, Malajube connut un succès déterminant avec son deuxième album Trompe L’oeil. Le son unique, nerveux, envoutant et gamin du groupe plaira aux Américains, et Malajube deviendra un groupe chouchou des radios universitaires. Son influence sera importante ici, certes, mais jamais un groupe francophone du Québec n’aura été aussi loin que Malajube depuis Harmonium. On raconte que Barrack Obama aurait particulièrement adoré le tube « Montréal -40 °C ».
6. MELISSA AUF DER MAUR
La rockeuse montréalaise lance sa carrière au début des années 1990 avec la formation Tinker. La suite des choses ira très rapidement. Elle rencontrera Billy Corgan, chanteur des Smashing Pumpkins lors d’un concert donné aux Foufounes électriques. Tinker tournera avec le mythique groupe, ce qui introduira Auf Der Maur à un autre monstre (lol) du rock : Courtney Love. Melissa remplacera Kristen Pfaff, décédée en 1994, au sein du groupe Hole. Le succès de l’album Celebrity Skin fera de la bassiste Melissa Auf Der Maur, une célébrité internationale. Elle quittera le groupe vers la fin de l’année 1999 pour finalement rejoindre les Smashing Pumpkins afin de participer à ce qui devait être une tournée d’adieu. Ses albums solos auront ensuite une belle visibilité à travers le monde et lui attireront une quantité honorable de fans.
5. HALF MOON RUN
Le succès critique de son premier effort est indéniable. L’album Dark Eyes (2012) a reçu bon nombre d’éloges si bien que le groupe participera aussitôt aux tournées de groupes importants tels que Mumford & Sons, Of Monsters and Men et Metric. Cette vitrine, plus qu’intéressante, fera du groupe établi et issu de la scène montréalaise l’un des plus influents de la scène indie folk au monde.
4. LHASA DE SELA
Cette artiste singulière bouleversera la scène musicale québécoise en 1998 avec la venue de l’album La Llorona. La musique québécoise, encore bien frileuse sur le plan world beat, aura en Lhasa De Sela une porte-parole en or. Les critiques de par le monde encenseront la jeune chanteuse et elle connaitra une belle carrière en France. Ses accents tziganes, mexicains et soul demeurent ancrés dans le paysage culturel du Québec. Lhasa nous quittera trop jeune, emportée par un cancer du sein en 2010. Son oeuvre, quant à elle, demeure intouchable.
3. PATRICK WATSON
C’est en 2006 que Watson connut un extraordinaire succès critique avec l’album Close to Paradise. Ses arrangements chamber pop ambiant et jazz rock auront vite conquis la scène indie internationale. L’attention planétaire sur ce montréalais d’adoption est en partie attribuable aux nombreuses contributions musicales à d’importantes séries télé telles que Grey’s Anatomy et plus récemment The Walking Dead.
2. GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR
Le groupe de postrock expérimental québécois est devenu, par la force des choses, un incontournable pour tous les mélomanes à travers le monde. Malgré ses début ténébreux, GY ! BE s’extirpera de l’anonymat en 1999 avec la sortie de Slow Riot for Zero Kanada. L’album sera très bien reçu et recevra l’appui de magazines britanniques forts influents tels que NME et The Wire. Même le grand disc-jockey John Peel manifestera une admiration envers le groupe québécois. GY ! BE signera ensuite une partie de la trame sonore du film 28 Days Later de Danny Boyle, confirmant au passage son statut de groupe légendaire.
1. ARCADE FIRE
C’est sans grande surprise que le groupe montréalais se place au sommet du palmarès. C’est que depuis la sortie de l’album Funeral (2004), Arcade Fire ne regardera jamais plus derrière, devenant pour ainsi dire l’un des plus grands groupes de l’histoire du rock. Adulé d’entrée de jeu par David Bowie et Bono, Arcade Fire sera l’instigateur de la révolution indée de Montréal et deviendra le groupe phare de la décennie. Son influence s’entend toujours à travers une pléiade d’artistes et l’impact sur la scène internationale se sent encore. L’album The Suburbs (2010) réalisera l’exploit de remporter le Grammy du meilleur album de l’année, le seul de l’histoire provenant d’un label indépendant.