Sur le chemin du Baba

texte et photos par Busque, traduction par Maude Gamache-Bastille

 

Un baba, c’est une personne (90 % du temps un homme) qui décide de renoncer à sa vie familiale, ne possède presque rien, s’habille avec un longhi (drap orangé) qui symbolise la sainteté. Sans toit, le baba passe sa vie à se promener sur les routes de l’Inde, se nourrissant au moyen de dons. Les Indiens qui décident de suivre la voie du sâdhu (environ 0,5 % de la population indienne, soit 4,5 millions d’Indiens) le font généralement pour la quête spirituelle. Par contre, certains le font pour fuir leur caste, pour se sauver d’une situation familiale difficile, d’une perte d’argent calamiteuse ou, dans le cas des femmes, lors d’une situation de veuvage. J’ai passé environ 8 jours, en moyenne 5 heures par jour, avec l’un deux à ne rien faire, soit : méditer, regarder le Gange couler, fumer le hachich, manger des fruits, écouter de la musique et regarder les touristes passer et se faire refuser de prendre le baba en photo, puisque c’est illégal. Vous vous demandez donc comment j’ai pu le prendre en photo et réaliser une entrevue (traduite de l’hindou à l’anglais, puis de l’anglais au français). J’avais le fameux laissez-passer spécial « Rumeur du Loup International ».

 

 

Busque : Pour commencer, pourquoi avez-vous décidé de devenir un baba ?

Baba : Rien ne repose entre mes mains. Certaines choses arrivent ainsi. La vie a été créée par quelqu’un d’autre. Ce n’est pas une vie que j’ai planifiée ni un chemin que j’avais l’intention de suivre. Je l’ai fait quand le temps est venu de le faire.

 

Busque : Avez-vous une idée de la raison pour laquelle nous sommes sur Terre ?

Baba : Personne ne le sait.

 

Busque : Je vois que vous lisez parfois un certain livre qui semble bien spécial. Quel est-il et quel en est le sujet ?

Baba : Les livres que je lis sont Ramcharitmanas et Bhagavad Gita. On y parle de sagesse, de Krishna, du savoir, de la vie et de la façon que celle-ci devrait être vécue. Ramcharitmanas raconte l’histoire de Rama, dont la vie est un modèle à suivre. C’est un livre sur la religion, le devoir, la vie et les principes de vie. Bhagavad Gita est un extrait de Mahabharata, un poème épique. Le Mahabharata n’est pas le livre le plus intéressant à lire, mais je ne lis que l’extrait où le discours de Krishna nous est livré. C’est un très long poème.

 

 

« Je n’attends aucun changement. Je ne veux que le bien dans ce pays. »

 

mai24

 

Busque : À votre avis, de quoi le peuple indien a-t-il le plus besoin pour l’année à venir ?

Baba : Je n’attends aucun changement. Je ne veux que le bien dans ce pays ; je ne veux rien de mal. Je me garde loin de la politique, alors je ne peux pas vraiment répondre à cette question d’un point de vue politique. Tout ce que je veux est le bien du pays.

 

Busque : Que croyez-vous qu’il arrive lorsqu’on meurt ?

Baba : Personne ne peut vraiment dire ce qu’il arrive lorsqu’on meurt. Selon les textes que nous avons lus au fil du temps, on peut croire que les actions que nous faisons dans notre vie déterminent la forme que nous prendrons lors de la prochaine vie. Je crois en la réincarnation ; c’est notre karma qui détermine sous quelle forme nous reviendrons lors de notre renaissance.

 

Busque : Quel âge avez-vous et depuis combien de temps êtes-vous un baba ?

Baba : J’ai 60 ou 62 ans et je suis ce chemin depuis que j’ai 19 ans.

 

Busque : Quelle est la chose la plus difficile dans la vie d’un baba ?

Baba : C’est pour moi une vie facile et sans tracas.

 

Busque : Pourquoi avoir choisi Varanasi pour vivre ?

Baba : Je suis né dans une ville se situant à 3 heures de Varanasi. J’ai parcouru l’Inde au grand complet. Maintenant, j’habite ici à Varanasi depuis 10 ans. Je trouve que c’est un endroit paisible en raison du fleuve. J’aime cet endroit et j’y habite depuis 10 ans.

 

Busque : Je vous remercie d’avoir répondu à mes questions et j’espère avoir le privilège de vous rencontrer à nouveau.

 

Baba : Je vous souhaite tout ce qu’il y a de mieux.

 

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