texte Pascale Pelletier
FÉMFÉ
PAR AMÉLIE DUMOULIN | CHEZ QUÉBEC AMÉRIQUE
FéMFé, gagnant du prix Jeunesse des libraires du Québec en 2015, est l’histoire d’une ado montréalaise qui se définit en même temps qu’elle découvre ce qu’est l’amour. Fé habite le Mile-End, un quartier hétéroclite et éclectique de la métropole, avec sa famille plutôt atypique. On la suivra durant ces quelques mois de son adolescence où les aléas de la vie nous intriguent et qu’à mesure qu’on s’approche de l’âge adulte, les questions existentielles se pointent. Elle rencontre alors une famille tout aussi indéfinissable que la sienne et pour qui la vie est une constante découverte et réinvention de soi, et non quelque chose de dicté par la société. Mais, parfois, notre famille nous connaît mieux que nous-même. Qu’est-ce que c’est que d’aimer ? Comment comprendre que c’est ce sentiment qui nous habite ? Comment savoir si ce nouveau sentiment est réciproque ? Voilà des questions auxquelles Fé devra répondre, sans savoir comment s’y prendre. La tolérance, l’acceptation de soi, il en faut pour être en mesure d’aimer les autres. Ce roman jeunesse, conseillé pour les 12 ans et plus, est à lire absolument, puisqu’il aborde des sujets importants comme l’homosexualité, la pansexualité et l’amour de soi.
LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TROP LES ALLUMETTES
PAR GAÉTAN SOUCY | CHEZ BORÉAL
Fable tragique parue en 1999 et acclamée par la critique, La petite fille qui aimait trop les allumettes fait dorénavant partie des classiques de la littérature québécoise. Après la mort soudaine de leur père, deux enfants élevés par les Écritures saintes, en dehors de la société et complètement isolés, devront faire plusieurs choix déchirants, dont aller chercher une « boîte à trou » pour leur père au village. Nous sommes témoins de la vie particulière et déchirante de ces enfants puisqu’un des deux, le narrateur ou « secrétarien », relate tout dans le grimoire-manuscrit qu’est le roman que nous avons entre les mains. Avec une prose originale et poétique, nous découvrons une histoire bouleversante à mesure que les phrases se dévoilent à nous, ce qui fait tout le paradoxe de cette oeuvre. Le lecteur se trouve déchiré par une écriture magnifique et imaginative qui révèle un récit violent, dur et dérangeant. Dans ce lauréat du prix Ringuet de l’Académie des lettres, on se retrouve projeté hors du temps, dans un monde qui est beau, grâce aux mots, mais ô combien cruel. La naïveté du personnage principal y ajoute de la douceur. La suite des choses est intrigante, voire obsédante. Maintenant adapté pour le cinéma, ce roman s’adresse à un lecteur averti. Il se dévore d’un trait et reste en nous longtemps après sa lecture.