Texte et photo | Constance Céline Brousseau
Pendant les instants qui suivront
laissons le fleuve agir
et les îles Pèlerins peser de toute leur souveraineté
dans l’eau puissante
Les montagnes Laurentiennes
glissent soyeusement leur rondeur ancienne
Le quartz rose du Gros Pèlerin
allume son flanc rocheux sous le soleil levant tel un phare du matin
N’avoir que ses lobes d’oreilles pour voler
et entendre l’étreinte des contours de l’île
clameur de l’écume
Le ciel par-dessus le toit
Petits nuages déposés
leur transparence soufflée
deux goélands à manteaux noirs les traversent aisément
Soudainement, arrive de l’autre rive
une coulée gélifiée au fusain océanique
sculptée en doux roulis incessants
ces vagues lentes à bout de souffle sur la grève
De hautes herbes salées d’émeraude pointent
Léger fracas sonore d’éclats verts en bordure asphaltée
Il fait trop tôt
La tessiture du silence est encore seule sur la route
Laissons agir le fleuve
Avant l’arrivée des passant·e·s (qui passent)
Entièrement les feuilles du bouleau à l’avant-plan frémissent
Tout est parfait maintenant
Suzie Leblanc
Chante la Gloria d’Hændel
Conscience tranquille et esprit joyeux
Le majestueux matin du fleuve