Par Busque
Avec tout le respect que j’ai pour les frères Drapeau, je voulais me mouiller un peu (peut-être trop) en répondant à leur texte éditorial du mois de mars 2015. La Rumeur du Loup, édition 72 Janvier – février 2015
Dans votre éditorial, nous sommes soit un opposant, soit un pragmatique. Sachez que personne dans le mouvement environnementaliste ne croit que le pétrole disparaîtra du décor dans les prochaines années.
De plus, je considère que ceux qui veulent développer plus de projets pétroliers, ou même ceux qui veulent continuer comme on le fait en ce moment, sont ceux qui « s’opposent » à donner un futur acceptable à nos enfants. Je vous explique pourquoi.
Il faut savoir que de tout le pétrole qui est extrait mondialement, environ 85 % est brulé comme combustible énergétique (voiture, chauffage, etc.) et environ 15 % sert pour le reste, soit les médicaments, les plastiques et les dérivés. Au Québec, nous chauffons pour la plupart à l’électricité. Nous avons déjà un gros avantage sur les autres. Donc, le premier constat et changement devrait être sur le plan du transport (voitures, avions, camions, autobus).
Il y aura justement quatre articles qui traiteront de la voiture électrique sous tous ses aspects dans les prochaines éditions de la Rumeur du Loup dans le but de promouvoir un changement (merci à Daniel St-Pierre, de la radio Ciel FM pour ses commentaires constructifs).
Donc, le premier constat et changement devrait être sur le plan du transport (voitures, avions, camions, autobus).
Pourquoi vouloir consommer moins de pétrole , donc ?
La société humaine est diagnostiquée d’un « cancer climatique » causé par la consommation de pétrole et de charbon majoritairement. À la question : « Serait-on mieux de l’extraire ici-même avec tous les risques que cela implique au lieu de l’importer de pays aux pratiques plus que douteuses en ce qui regarde les droits de l’homme? », la réponse est un faux choix.
La vrai question qui devrait être posée est : « Pouvons-nous construire un plan de diminution du pétrole (surtout lié à notre transport) au lieu d’en exploiter davantage au Québec, avec les risques encourus, ou d’en importer d’ailleurs, ce qui coûte cher au Québécois? »
Imaginez un fumeur qui va consulter le médecin. Celui-ci fait des tests et annonce au fumeur qu’il a diagnostiqué un cancer et que le fumeur doit cesser de fumer immédiatement (ou du moins diminuer très rapidement), sinon il en mourra.
Que feriez-vous à la place du fumeur?
Les scientifiques climatiques nous disent que nous allons tout droit dans le mur, que nous sommes atteints « d’un cancer climatique » à cause de la consommation de pétrole et charbon dans le monde. Que vont faire les plus « pragmatiques » selon vous, sachant cela?
Nous utilisons tous du pétrole , moi le premier . C’est un fait.
Nous devons diminuer notre consommation et rapidement en changeant nos vieilles habitudes. Voici trois moyens de le faire :
• Investir dans l’efficacité énergétique en ce qui a trait à la production et de la consommation (surtout pour
le transport, nous sommes déjà en bonne posture avec l’électricité).
• Élire un gouvernement qui propose un plan crédible pour favoriser des technologies durables et rentable
pour les consommateurs.
• Empêcher les entreprises d’élaborer de nouveaux projets pétroliers, même s’ils sont rentables. Un fumeur atteint d’un cancer ne doit pas fumer davantage, mais bien réduire sa consommation.
Nous ne devons pas continuer d’investir dans le développement du pétrole. C’est marcher à contre-courant de la logique scientifique, cette même logique sensée et respectée que les gens suivent normalement quand on diagnostique un cancer.
Je le répète, si vous avez des enfants et que vous les aimez vraiment, vous devriez être sensibles aux changements climatiques qui affecteront grandement l’économie de demain et, du même coup, leur bien-être. C’est votre devoir de parent-citoyen, d’ado-citoyen, de grand-parent-citoyen de vous en préocuper, votre voix est importante.
Personne ne possède la vérité absolue sur l’avenir du pétrole, mais on a des indications pas très roses sur l’avenir du climat si on continue d’exploiter davantage le pétrole.
Steeve et Éric, j’espère que vous comprendrez que ce ne sont pas les groupes environnementaux contre les pragmatiques contre les gens qui veulent plus de libre marché. On est tous « pognés » avec les changements climatiques. Il va falloir aller dans la même direction et rapidement si on veut s’en sortir.
Je ne veux pas que TransCanada nous rénove une école à côté de son oléoduc, je veux que TransCanada développe des nouvelles technologies vertes de plus en plus efficaces (ils ont déjà le plus grand centre de panneaux solaires du Canada) qui créeront de l’emploi, du cash pour nos régions et qui soutiennent une diminution de notre consommation de pétrole.
Mais tout cela, c’est juste mon opinion…
(Aussi, un texte qui va dans le même sens que le mien, p. 40-41)
La Rumeur du Loup, Édition 73, mars 2015