Rependons ensemble l’amour

Texte | Samuel Saint-Denis-Lisée, libre penseur
Image | congerdesign de pixabay.com

En me promenant sur la page Facebook d’un magazine citoyen bien connu, je suis resté surpris en lisant la proposition suivante: « Rependons ensemble l’amour ».
Quoi!? L’amour a déjà été pendu et personne ne m’a bouche-à-oreillé?

– Wô minute! m’a dit la partie gauche de mon cerveau. Ça sent l’autocorrect à plein nez!

Effectivement, au-delà de l’idée de pendre l’amour pour une première ou une deuxième fois, ce genre d’appel à la haine ne pouvait être partagé par mon magazine favori. Là-dessus, les deux parties de mon cerveau s’entendaient.

Cette idée tirée par les cheveux étant éliminée, que fallait-il y lire alors?

– Répandons l’amour! de s’exclamer la partie droite, cette grande romantique et émotive.
– Repensons l’amour! de rétorquer la partie gauche, avec sa logique implacable.

Les deux idées faisant du sens, fallait-il foncer tête première dans une seule direction?

– Je suis prêt à faire les premiers pas, s’avança la partie gauche. Je vais repenser l’amour, puis tu le répandras.
– Cette idée n’a ni queue ni tête. Comme si tu pouvais comprendre l’amour!
– Et toi, tu y comprends quelque chose?

Fallait-il répandre la peau de l’ours avant de l’avoir repensé? Et avant de repenser l’amour, fallait-il tout d’abord le penser?

Suis-je le seul à avoir soudainement mal à la tête?

– L’amour a besoin d’être repensé, déclara la partie gauche, car c’est beaucoup trop facile d’haïr et si difficile d’aimer. Sans compter qu’il est commun d’haïr à mort après avoir aimé à la folie. La haine est un virus…
– Et l’amour son vaccin! Les bras m’en tombent, nos neurones sont sur la même longueur d’ondes!

Je savais bien que le confinement avait laissé des séquelles sur ma façon de penser!

– Il faudrait trouver le moyen de botter les fesses à la haine! Tu as un plan d’attaque? demanda la partie droite.
– Tu vas (encore) y voir un complot, mais je crois que le meilleur moyen de faire progresser l’amour, c’est de me laisser un peu plus de place dans la gestion de cette émotion.
– Je savais que tu voudrais encore tout contrôler!

Pourquoi est-ce si ardu de parler d’amour? Il est question de répandre (ou de repenser! dixit partie gauche) l’amour et je réussis seulement à m’autocourt-circuiter le cerveau en cours d’exercice.

Est-ce parce que je me refuse à être quétaine, mais qu’il est bien difficile de ne pas l’être en parlant d’un sujet comme l’amour?

– C’est si facile de dénigrer l’amour, de le qualifier de faiblesse, de quétaine. Il serait temps de le considérer à sa juste valeur! déclara la partie droite.

– Tu es capable de chiffrer la valeur de l’amour?
– Je ne te parle pas de chiffres, stupide robot écervelé!

L’amour prend une place centrale dans nos vies et pourtant, nous n’en parlons pas  suffisamment. Il faut se parler d’amour, pour vrai.

– Il faut se parler d’amour pour ouvrir un monde de possibilités. L’amour a besoin d’une révolution, de se libérer de ses barrières, d’être repensé. Il faut se parler d’amour, le propager, le répandre, le semer. Sans amour, la vie n’aurait plus de sens.

Je me trompe ou je pense finalement d’une seule voix?

À propos de Marie-Amélie Dubé

Voir aussi

Entre les branches : Catherine Perrin et invités aux Thés littéraires du CLAC

Texte | Camille Bernier, agente culturelle du CLACPhotos | Mathieu Gosselin Cet article est le …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sahifa Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.