par Isabelle Gallard
Le festival Le Rendez-vous des Grandes Gueules de Trois-Pistoles ouvrira sa 21e édition en octobre prochain. Ce temps et ce lieu, la Forge à Bérubé, sont le creuset d’aventures merveilleuses, celles qui se passent entre les conteurs, leur histoire et le public. Mais qui sont-ils, ces faiseurs de magie ? Des hommes et des femmes qui aiment raconter ; des femmes notamment qui apportent leur perspective sur des récits mille fois tissés et retissés. La Rumeur du Loup a rencontré quatre de ces conteuses qui viendront contribuer à la magie de Trois-Pistoles.
Pendant les trois jours du festival, Catherine Gaillard, Mafane, Danielle Brabant et Nadine Walsh viendront toutes les quatre exercer leur talent de conteuse pour créer des moments hors du temps avec le public pistolois. Car l’assemblée présente fait partie intégrante du spectacle. « Le conte est tout le temps dans l’adresse au public », dit Catherine Gaillard tandis que Nadine Walsh ajoute que « le conte est comme une chandelle entre le public et le conteur ». Sans public donc, le conte n’existe pas pleinement, il ne peut pas prendre forme. Cela prend aussi le « tour du magicien » (Nadine Walsh) pour que les éléments de l’histoire et de la soirée se subliment pour créer une atmosphère unique. Il faut bien entendu que les conditions techniques, logistiques soient favorables pour que les spectateurs accrochent aux récits présentés qui font vibrer le conteur qui interagit avec le public : un cercle vertueux qui rend chaque soirée différente, unique, exceptionnelle.
Le conte, une affaire de hasard et de passion
Pour en arriver à ces instants de grâce, il a fallu de nombreuses années de travail, mais aussi de rencontres. Il n’y a pas d’école, de formation officielle pour devenir conteuse, alors tout le monde apprend un peu sur le tas ou par des stages. Ce qui a vraiment mené ces conteuses vers leur métier ce sont plutôt des rencontres. Pour Mafane, la plus jeune, cela commence par la rencontre d’une conteuse en Suisse et la traduction de ses histoires. Puis arrivée à Ottawa, elle commence à assister puis à participer à des soirées de contes, en partie pour renouer avec la langue créole et sa culture réunionnaise. Gagnante du prix de la conteuse émergente de Conteurs du Canada en 2015, elle multiplie les prestations qui allient contes traditionnels et créations. Elle explore ainsi le rapport aux autres et le rapport de chacun face à sa culture ou à celle d’un immigrant. La présentation de contes traditionnels lui permet de dresser des cartes de vie, de chemins possibles tandis que la création lui permet un retour sur soi, sur ses propres frontières. Au final, elle « travaille avec une histoire et pas sur une histoire » pour que ça tienne la route. Avec le conte et la (re)découverte de nombreuses cultures, c’est d’abord à la découverte de soi qu’elle part ; découverte qu’elle partage et qu’elle nous invite à réaliser nous-mêmes.
« Le conte est aussi un véhicule pour transmettre une vision du monde. »
Pour Nadine Walsh, le hasard l’a menée à s’intéresser, pour un événement artistique dont le thème était l’identité, aux légendes des peuples autochtones du Canada. Racontant pour l’occasion une légende algonquine sur la naissance des premiers hommes, elle vient de faire le premier pas vers le métier de conteuse sans savoir qu’il existe. Invitée à plusieurs reprises ensuite à réitérer cette prestation, elle a suivi le chemin qui l’a conduite à rechercher d’autres contes dans sa propre culture et à en créer à partir de cet imaginaire collectif. Car « comme la musique, les contes voyagent plus vite que nous » : ce sont les mêmes histoires transportées, transposées au fil des migrations qui se racontent partout dans le monde. Elle prend comme exemple un conte qu’elle avait récolté au Saguenay, « parmi les bleuets », et qu’elle avait présenté en Égypte où une spectatrice lui avait avoué ensuite avoir entendu la même histoire, à quelques détails près, racontée par sa mère quand elle était enfant. Étudier un conte, c’est à la fois découvrir l’immensité de l’histoire de l’humanité et comprendre les ressemblances qui existent dans toute l’humanité. Avec son avant-dernier spectacle, Sacré Coeur de Gilgamesh, qui sera présenté à Trois-Pistoles, c’est à cet universalisme que Nadine nous convie, en puisant à la première histoire écrite.
Danielle, quant à elle, s’est mise au défi d’allier son expérience du théâtre et sa profession de rédactrice pour oser monter sur scène et raconter des histoires. Cette rencontre de deux pratiques artistiques en a créé une troisième, véritable coup de foudre avec le métier comme avec le public. Ce déclic lui a permis de gagner le premier prix du Concours de la grande menterie au Rendez-vous des Grandes Gueules à Trois-Pistoles en 2002, début d’une belle carrière de création et de prestations au Québec comme à l’international. Elle raconte des histoires qui lui parlent et dont les personnages lui permettent de partager une expérience humaine avec le public. Par exemple, sa dernière création, Le Fil de mémoire, une production du Centre de mise en valeur des Opérations Dignité, raconte la ruralité dans un univers bien ancré dans le Haut-Pays, mais dont l’histoire peut émouvoir bien d’autres personnes que celles de la région.
Catherine Gaillard est devenue conteuse par un concours de circonstances et d’encouragements. Jeune maman elle-même, elle a été invitée à animer des après-midi avec d’autres mamans puis encouragée à faire une formation de conteuse pour finalement se présenter au concours de conteurs de Chevilly-Larue. Gagnante en 1998, elle a ensuite été programmée par de nombreux diffuseurs puis elle a créé ses propres récits contemporains. Elle puise dans ce qui la passionne, soit l’engagement politique et le droit des femmes, pour écrire et présenter ses contes. Elle croit en effet que l’égalité entre hommes et femmes est un levier qui permettrait de changer tout ce qui ne va pas dans le monde, notamment en renversant le monopole de pouvoir politique, économique, religieux, souvent familial, que les hommes ont depuis des générations. Le conte est aussi un véhicule pour transmettre une vision du monde : chaque conteur transmet un récit à travers son biais culturel. Des hommes ont longtemps été les auteurs qui ont figé dans l’écriture les personnages de conte. La participation de plus en plus grande des conteuses sur la scène internationale francophone permet de changer cette perspective, chacune d’elles apportant et transmettant son propre filtre de lecture.
Les femmes et le conte : question de pouvoir et de visibilité
Et dans le monde du conte, celui des distributeurs et des festivals, où est la conteuse ? Selon Catherine Gaillard, une étude a été réalisée en 2014 à ce sujet montrant que l’égalité existait en nombre même s’il restait des progrès à faire dans les programmations. Car bien souvent, et c’est un avis aussi partagé par Danielle Brabant et Nadine Walsh, les conteuses sont reléguées aux petites scènes et aux horaires familiaux tandis que les conteurs occupent majoritairement les grandes scènes. Or, les femmes sont bien plus nombreuses dans les stages de formation et dans le milieu amateur. Travaillant aussi fort (voire plus) que les hommes du même métier, les conteuses se heurtent encore parfois à un certain plafond de verre pour ce qui est de la visibilité de leur talent. Le milieu du conte professionnel francophone étant un milieu où tout le monde se connaît et s’apprécie, cette misogynie est plutôt latente, aucune conteuse ne s’en sentant victime à première vue. Cependant, avec un recul sur plusieurs années, Catherine Gaillard s’est rendu compte que, comparativement à des conteurs d’envergure similaire, elle n’était que très rarement invitée à certains festivals ; majoritairement, pense-t-elle, parce qu’elle est une femme, lesbienne de surcroît, et très engagée politiquement tant dans le mouvement féministe que contre l’homophobie. Un profil qui fait peur à certains. Loin de l’ostracisme quasi systémique qui existe dans d’autres arts de la scène plus prestigieux tel le théâtre, une certaine discrimination à l’égard des conteuses existe cependant chez les diffuseurs.
« La rencontre est aussi celle des arts, le conte s’alliant au slam pour former un patchwork d’images peintes et d’histoires cousues au fil des découvertes. »
Cette attitude est cependant en train de changer, effet de l’évolution du monde et des mentalités, au moins en Europe et en Amérique du Nord. Pour preuve, la « mise à mort » de la soirée Paroles de femmes des Dimanches du Conte à Montréal. Après quatre ans à animer cette soirée dédiée aux conteuses, Nadine Walsh a proposé au directeur de la programmation d’arrêter cette formule pour plutôt intégrer plus de conteuses dans la programmation normale. Cette proposition a été acceptée, supprimant ainsi une cage de verre qui pouvait déculpabiliser le directeur quant à la place faite aux conteuses. Cette décision est saluée par de nombreuses conteuses parmi lesquelles Danielle Brabant et Mafane qui considèrent que l’égalité homme-femme dans la programmation devrait venir plus naturellement et ne plus être une obligation statistique. Cette tendance est aussi favorisée par le transfert de plusieurs postes de direction de festival, jusque-là occupés par des hommes, à des femmes, « et de chouettes femmes ! », souligne Catherine Gaillard. Cela devrait permettre de mettre en valeur les grandes figures de conteuses et de donner des modèles féminins plus présents aux conteuses. Celles-ci pourront alors proposer, avec assurance, la diversité de leur parole aux distributeurs. Mafane indique d’ailleurs que les préjugés des distributeurs sur le manque d’attraction des conteuses, jugées plus sérieuses dans leur propos, pourraient disparaître en proposant de la diversité au public et en le laissant apprécier à sa juste valeur la magie qui se produit avec une conteuse et son histoire.
Trois-Pistoles : une rencontre attendue
Dans ce monde des festivals, certains sont plus attendus que d’autres, certains pour lesquels les rencontres sont très enrichissantes et le cadre déjà magique. C’est le cas du Rendez-vous des Grandes Gueules, attendu avec impatience. Pour celles qui y sont déjà venues, c’est un événement particulier, un « hot spot de la tournée québécoise » pour Danielle Brabant. C’est en effet un festival qui se déroule « dans un des plus beaux villages du Québec dans une des plus belles périodes de l’année » (Nadine Walsh). Le lieu de la Forge à Bérubé surtout est empreint de magie : les conditions y sont presque idéales pour conter et créer LA rencontre avec le public, si chère à nos conteuses. Mafane, pour qui ce sera la première fois, a aussi très hâte d’y participer, connaissant la très bonne réputation du festival. Elle considère d’ailleurs cette invitation comme un cadeau inespéré. Chacune pourra ainsi y développer son approche personnelle de la rencontre, thème du festival cette année. Mafane en a fait le leitmotiv de son spectacle : « comment on se place dans notre rapport à l’autre », notamment comment découvre-t-on des richesses sur soi, parfois brutalement, en s’ouvrant aux autres. Elle prend l’exemple de la poésie qui se cache dans la langue française, dans le sens premier de ses mots, qui vient au jour lorsqu’on discute avec des allophones qui découvrent cette langue merveilleuse. La rencontre est aussi celle des arts, le conte s’alliant au slam pour former un patchwork d’images peintes et d’histoires cousues au fil des découvertes. Pour Danielle Brabant, la rencontre est celle du public qui rend « la pratique du conte nécessaire, actuelle et pertinente » aujourd’hui. C’est dans ce face à face entre êtres humains qui se retrouvent pour partager bien plus qu’une histoire que le conte est riche et fait naître des interactions vivantes chaque fois différentes. Le festival, c’est aussi la rencontre avec d’autres conteurs, pour que les univers et les talents se côtoient, se mêlent et se nourrissent les uns aux autres comme l’exprime si bien Catherine Gaillard.
« Merci d’avoir pris de votre précieux temps pour venir écouter des histoires qui, dans ces temps obscurs, donnent de l’espoir. » – Mafane
Enfin, la rencontre est aussi celle des autres cultures, comme pour Nadine Walsh ; dans tout ce qu’elles ont de différent comme dans tout ce qu’elles ont de similaire. Bien qu’il faille du temps pour comprendre une nouvelle culture, les voyages et les rencontres ouvrent les esprits et font découvrir d’autres manières d’aborder les récits : plus organiques, dans l’action au Québec, plus intellectuels, dans la ruse et l’astuce au Moyen-Orient, par exemple. Malgré tout, les archétypes, modèles d’histoires et de personnages survivent et se transmettent par la voix des conteurs et conteuses à travers l’histoire et la géographie. C’est donc tout un condensé du monde et de la complexité des rapports humains qui nous attend cet automne à Trois-Pistoles. Les conteuses ont bien « hâte de vous rencontrer » (Mafane) et vous disent à l’avance : « Merci d’avoir pris de votre précieux temps pour venir écouter des histoires qui, dans ces temps obscurs, donnent de l’espoir. » (Nadine Walsh) De très beaux univers et de belles rencontres en perspective !
Mafane
Originaire de la Réunion, Mafane vit au Canada depuis 2008. Son nom, Mafane, vient de « brède mafane » (ou « mafana » en malgache), une mauvaise herbe que l’on retrouve notamment dans l’océan Indien et qui entre dans la composition de plats réunionnais et malgaches (le romazava). « La fleur de cette plante a la particularité de picoter la langue et d’éveiller le goût, de réveiller les sens. C’est en hommage à mes racines qui plongent là-bas dans l’océan Indien que j’ai choisi ce nom. Ayant à coeur de faire découvrir ma région d’origine, je m’inspire dans mes histoires du folklore et de la musique de l’océan Indien, mais je m’interroge aussi sur notre relation à l’autre, à l’ailleurs, ce qui a donné lieu à un spectacle d’histoires de traversée intitulé La ruée vers l’autre. » « Lorsqu’on quitte son pays pour ne plus y revenir, quelle est la chose la plus précieuse qu’on amène avec soi ? »
Source : https://mafane.com/mafane
Nadine Walsh
En 1999, Nadine obtient un baccalauréat en théâtre à l’Université du Québec à Montréal, enrichissant un parcours de danse, mime, marionnette et arts martiaux. Arpentant les routes du conte depuis 2002, au Québec, en Europe et en Afrique, elle alterne ses pas entre l’écriture du conte, son interprétation et le jeu de marionnettes. Elle collabore également avec le Théâtre Incliné à titre d’interprète dans Le fil blanc, ainsi qu’avec la compagnie Tenon mortaise avec Le carré de sable. « À travers mes histoires, je cherche à prendre contact avec mes racines, à perpétuer la mémoire de ceux qui m’ont précédée, avec le souci d’ouvrir une fenêtre sur les cultures autochtones d’ici. Je veux mes contes vivants, émouvants et toujours d’actualité parce qu’ils parlent de la nature humaine et de la Nature elle-même. »
Source : https://www.nadinewalsh.com
Catherine Gaillard
Née en France dans une famille engagée, Catherine Gaillard s’installe à Genève au début des années 1980. Elle commence son parcours de conteuse en 1995 et, sept ans plus tard, elle se lance dans la création de contes. À ce jour, elle possède à son répertoire huit contes contemporains nés de sa propre plume, activiste et politique. « Catherine Gaillard porte une parole engagée pour le plaisir de dire les tressaillements et les métamorphoses de la condition humaine. Chacun de ses spectacles est une plongée dans les méandres des rapports humains, là où se gagnent ou se perdentles combats pour un monde plus solidaire. De sa lutte politique, elle fait une lutte esthétique et défend les arts du récit et tout théâtre de l’oralité pour dire la liberté et l’espoir. »
Source : http://www.catherine-gaillard.net
Danielle Brabant
Résidente du Bas-Saint-Laurent, au Bic précisément, Danielle Brabant tire, depuis 10 ans, le meilleur du conte traditionnel tout en écrivant ses propres histoires. Elle crée des univers sensibles, poétiques, teintés de réalisme magique qui font écho à nos doutes, nos espoirs, nos quêtes. Sur scène, son énergie ouvre en nous l’espace où se côtoient l’humour et l’émotion. Elle se distingue comme une voix singulière au Québec et dans une dizaine de pays, en français et en espagnol, de la France à la Roumanie, en passant par Cuba, l’Argentine et les îles Canaries. Selon les publics et les contextes, elle peut aussi bien proposer des spectacles de création présentant une seule histoire que des soirées combinant contes traditionnels et contes contemporains. Comme elle présente ses contes sans costume ni décor, elle porte une attention particulière aux conditions de chaque spectacle pour faire naître la magie des histoires. « Tout est dans l’imaginaire, dans la rencontre avec le public. »
Source : https://daniellebrabant.com/
Les anecdotes des Grandes Gueules
Les anecdotes sont-elles des histoires de pêche ou des racontars du Concours national de la plus grande menterie? Il faudrait enquêter pour connaître les faits, mais qui vous parle de faits dans un festival de contes de toute façon ?
1 – Les grêleux de roches
Il y a quelques années, plus que pas beaucoup, un groupe de la Mauricie appelle le directeur. Ils se nomment les « Tireux de garnottes », non, les « Grêleux de roches », quelque chose comme ça… Enfin, ils sont musiciens et s’accompagnent d’un conteur. Ils ont bien envie de venir rencontrer la belle Trois-Pistoles. « Mais vous êtes hors saison, ce n’est pas le festival! », leur répond M. Vaney. On organise tout de même un spectacle parce que personne dans cette histoire n’a froid aux yeux. C’est une soirée à l’auditorium de l’école secondaire de Trois-Pistoles où les gradins se sentent légers, une vingtaine de spectateurs assistent au spectacle seulement. Malgré tout, la soirée fut belle et appréciée. Depuis, le conteur a suivi la route qui mène aux salles combles… vous le connaissez peut-être? Un certain Seb Pellerin, non Fred Pelligrin?
2 – La soirée casse-gueule
Au début du festival, il y a de ça deux bonnes décennies, Maurice Vaney, le fondateur et le directeur artistique, reçoit un coup de fil à la maison… Trois conteurs sont à la Forge et demandent à le rencontrer. Il croit reconnaître la voix de Mathieu Barrette, alors ni une, ni deux, il part sur la route de la Forge. Là, dans le stationnement de la salle, trois hommes l’attendent . Ils semblent avoir tout ce qu’ils possèdent sur le dos, ils ne sont pas venus en voiture et sont habillés tels des quêteux. Maurice ne les connaît pas, mais il connaît bien la tradition des quêteux. À une certaine époque, lorsqu’une personne se présentait à la maison en quête de nourriture et d’un abri, il était de bonnes moeurs de lui offrir l’hospitalité. Il vous offrait certainement en retour le récit de ses pérégrinations. Par contre, si vous refusiez d’aider le survenant, il se pouvait que le mauvais sort se retourne contre vous. Nous sommes quelques jours avant le début du Rendez-vous. La programmation est faite depuis belle lurette et il n’y a pas de place pour trois conteurs de plus, mais la malédiction ne s’efface pas de la pensée de Maurice! Il se décide, il accueille les trois quêteux en espérant qu’ils soient, comme le veut la tradition, de bons conteurs. Et c’est ainsi que, par peur du mauvais sort ou par celle se faire casser la…. que la Soirée Casse-Gueule est née! Si l’odeur à la Forge s’en est ressentie quelque peu, la soirée fut belle et appréciée. Depuis ce temps, les mauvais sorts n’existent pas au Rendez-vous des Grandes Gueules, ou bien seulement dans les histoires.
3 – Ça ne se raconte pas
Les résidences de contes à Trois-Pistoles… Une résidence de création, c’est un lieu choisi où se regroupent quelques artistes (ou un seul, mais dans le conte, c’est plus rare) pour créer intensivement. Inspirés des beautés du paysage ou de la tranquillité des lieux, ou simplement obligés de travailler fort pour quelques jours, les artistes font exploser leurs imaginaires. De ces résidences, de magnifiques histoires s’ensuivent. Racontables, ou pas toujours. Pour éviter tout problème juridique, nous tairons les noms et les dates, mais toujours est-il que, parfois, la soirée est belle et appréciée. Et le lendemain, les entrevues télévisuelles sont moins appréciées, par les artistes du moins! De ces résidences, ou de leurs histoires moins racontables, nous retiendrons également que la baignade dans la rivière Trois-Pistoles peut attirer de véritables sangsues, et je ne parle pas de groupies… Si l’eau est rafraîchissante, certains souvenirs restent bien imprégnés sur la peau!