photos Catherine Roy
« Dans ton regard se cache la beauté ! »
– Roxanne Fortin McNicoll
Jour après jour, je rencontre à mon travail des gens qui n’apprécient pas leur corps, qui ne sont pas bien dans leur peau. Mon rôle est de les soutenir et de les aider à se sentir mieux par la nutrition. Je voulais également démontrer que nous sommes tous uniques et que le prétendu « corps parfait », ce qu’on nous force à gober par les trop nombreuses images mille fois retouchées des publicités, n’existe pas ! Et ce, même si nous nous alimentons bien et que nous faisons du sport ! Notre corps est d’abord et avant tout le reflet de notre âme, de notre conscience. Il extériorise à merveille ce que nous vivons au plus profond de nous. Il se veut également un précieux outil, notre allié numéro un pour vivre tout ce que la vie apporte sur notre chemin. Il est donc essentiel d’y consacrer une attention toute particulière, de le dorloter un peu ! Malheureusement, l’être humain est souvent influencé par les apparences. Certaines personnes croient que mon corps n’est pas assez mince, ni assez musclé pour quelqu’un qui travaille dans le domaine de la nutrition. Ce rare commentaire m’a légèrement ébranlée ! Moi qui m’alimente déjà très bien et qui prends le temps de bouger ! N’est-ce pas déjà assez ? Je crois que nous avons trop souvent en tête que la santé est synonyme de minceur, alors qu’il n’y a rien de plus faux ! Le corps est une fascinante machine, à la fois si forte et si fragile. C’est lorsque nous découvrons à quel point nous sommes en constante évolution que la diversité corporelle prend tout son sens !
– Andréanne Martin
Je suis ronde. Je suis ronde depuis pas mal toujours. J’avais envie de faire un pied de nez à ceux qui jugent les gros et de dire : « T’es belle, t’es ronde, pis assume-toi comme t’es ! » J’ai accepté de poser dans ce dossier pour la cause, pas pour me montrer en sous-vêtements ! [Rires] Si ça peut aider d’autres filles, des adolescentes, des femmes minces même… Pour moi, c’est important de faire ma part pour l’acceptation de tous les types de corps. J’ai longtemps été complexée. Je pensais ne jamais me trouver de chum. Mais bon, je me suis rendu compte qu’il y en a des gars qui aiment les rondeurs. Si on se sent en santé et bien dans son corps… le reste, vis avec et trouve-toi belle comme tu es ! Quand tu finis par t’assumer, c’est là que tu rayonnes ! Le corps, c’est ce qui te permet de manger, de marcher, de jouer, de faire des enfants… C’est la santé, c’est la vie ! [Rires] C’est notre machine, mais c’est aussi celui qui provoque l’attirance, le désir, et qui crée la chimie entre deux personnes. Mais l’acceptation de soi, c’est un combat de tous les jours. Même si je m’assume et que je fais les efforts pour m’accepter, je pense que les gens m’aiment pour mon engagement, mes idées et ma détermination. Quand je vois une fille mince, naturellement, je vais la trouver plus belle que moi, c’est mon premier réflexe. C’est ancré en moi et je dois travailler fort pour ne pas me comparer. On est malheureusement pris dans ce modèle stéréotypé de la femme mince que la société nous dicte d’être, par les images publicitaires, les films et les annonces. Mais bon, le jour où tu te plais à toi-même, tu mets une barrière ou une protection qui fait que les gens n’ont plus le goût de se rendre vers le jugement. Oui, je pourrais être plus en forme. Oui, je pourrais mieux manger. Mais ça, c’est à moi d’en juger !
– Anacha Rousseau
À l’ère du « paraître » plutôt que de l’« être », on réduit le corps à un simple produit, commercialisable, malléable, à la limite quasi jetable ; le corps au service d’une image, d’un mythe, d’une norme hors d’atteinte, d’une vision inaccessible. « Couvrez ce corps que je ne saurais voir » semble malheureusement devenu le dicton à la mode dans une société valorisant la standardisation et la normalisation plutôt que la différenciation. Objet de jugements, de critiques ou de moqueries bien davantage que de respect, le corps peut-il être standardisé ? Le corps « normal » existet- il ? Non, et c’est bien tant mieux. Nous ne sortons pas d’une chaîne de montage dont un produit « défectueux » peut être mis de côté, corrigé, voire détruit, quand même ! C’est ce qui fait toute la richesse de la différence entre les êtres ; admirons et honorons ces corps parfaits dans leurs imperfections, ces corps qui se distinguent par leur singularité, ces corps synonymes d’harmonie dans tous leurs gestes, qui symbolisent l’équilibre même dans le déséquilibre. Je n’ai certes pas un corps conforme aux normes et aux critères de « beauté » masculine que l’on tente de valoriser. Mais c’est le mien, il m’est intime, il habille ma personnalité, représente mon être profond, illustre mon historique génétique, mon patrimoine héréditaire ; il est le fruit d’une évolution de longue date, et ça, ça lui donne de la valeur. Avec l’âge, il change évidemment, et je crois aujourd’hui que c’est pour le mieux. Je n’aurais sans doute pas dit ça à 30 ans. 🙂 Je suis un sensuel, j’aime les corps, j’aime cette différence qui nous rend tous uniques. Ah, si je pouvais tous les toucher, les sentir et les éprouver. Si je pouvais être tous ces corps en même temps…
– Sylvain Dionne
Pour moi, le corps constitue notre maison. C’est à l’intérieur de celui-ci que l’on doit vivre toute notre vie. Il y a mon esprit, mon âme, mes émotions, mon expérience, etc. Il me permet de me déplacer, de bouger, de communiquer, d’avancer, de reculer ! Il est important d’être bien dans sa peau, dans son corps. Le corps nécessite qu’on en prenne soin, peu importe sa forme, sa couleur ou son âge. Il nous suit toute notre vie. Il faut l’aimer et le chérir, il faut l’écouter ! Faites de lui votre ami ! On m’a déjà soupçonnée de ne pas manger à ma faim, d’être trop petite et même maigre, parfois même par des gens très proches de moi. Les gens sautent rapidement aux conclusions sans penser aux conséquences de leurs jugements. Aujourd’hui, je m’entraîne fort et je suis très fière de ce je suis. Ce que les autres pensent de mon corps ne me dérange plus puisque je suis en santé et que je suis bien dans ma peau. Aujourd’hui, je regarde au-delà des apparences, car chaque être est unique et beau ! Je côtoie des gens très différents chaque jour et tous sont remplis de belles qualités. Il est facile de juger les gens ; je l’ai déjà fait et je n’en suis pas fière, sauf qu’on le fait malheureusement (à peu près) tous un jour dans notre vie. Il faut essayer de comprendre pourquoi nous avons cette réaction et travailler à la source du problème, qui est bien souvent nous-mêmes et non l’autre personne.
– Myriam Dubé
Certaines personnes autour de moi ont ou ont eu à apprivoiser leur corps. Combattre jour après jour cette fausse perception qu’ils ont d’eux, se traduisant par des troubles alimentaires et d’estime de soi. Étant entraîneure de gymnastique, trop souvent, je vois de mes gymnastes se comparer, essayer d’atteindre ce corps parfait ou, du moins, ce qu’elles croient être la perfection. Puisqu’elles sont en pleine recherche d’identité et qu’elles vivent des changements de toutes sortes, il est important pour moi que ces jeunes adolescentes s’acceptent telles qu’elles sont. De par mon exemple, j’espère qu’elles comprendront que leur corps est en continuel changement et qu’elles doivent simplement en prendre soin et l’aimer. Aujourd’hui, je me regarde dans le miroir et je me rappelle cette athlète que j’étais à leur âge, nostalgique de ce corps musclé que je n’ai plus, puis je lève les yeux, je souris et je fonce. C’est un défi quotidien de taille, de me familiariser avec ces muscles à la retraite ! J’étais probablement, moi aussi, la plus sévère envers mon corps. Avec du recul, je me rends compte qu’on est toujours trop exigeant envers soi-même. Il m’arrive de souhaiter me voir avec un oeil extérieur, celui qui nous trouve beau dès le premier regard, pour nos atouts, pour ce qu’on dégage, pour ce que l’on est. Désormais, je m’assure que ce complice qui partage mes journées a assez d’énergie et d’attention afin de profiter de la vie au maximum. Bouger, manger et aimer ; bref, trouver cet équilibre !
– Sophie Côté
On me parle de mon physique pratiquement tous les jours. Par le passé, j’ai souvent eu des commentaires déplacés concernant mon physique très mince et je l’ai mal pris pendant longtemps. Ce qui pouvait sembler banal pour certains, eh bien, moi, ça me blessait beaucoup. Maintenant, je ne le prends plus personnel. En fait, les gens n’ont pas toujours conscience que ce qu’ils disent va parfois nous atteindre, et la plupart du temps, ce n’est pas pour mal faire. Le plus important, je crois, c’est que je ne dois pas m’arrêter à ce genre de commentaires ; il y a des choses pires que ça dans la vie ! Pour moi, le corps, c’est quelque chose qui me semble superficiel puisqu’on ne se base pas sur le physique pour juger quelqu’un sans avoir appris à le connaître. C’est une image de nous que l’on montre aux gens, mais il ne faut pas s’arrêter à cette image puisque ce n’est qu’une partie de chacun de nous. En général, je dirais que j’aime particulièrement mon corps, mais, comme à peu près n’importe qui, j’ai quelques complexes. Il faut simplement apprendre à ne pas être trop dur envers soi-même, puisque personne n’est parfait. Ce n’est pas toujours facile, surtout avec tous les critères de beauté du monde dans lequel on vit, mais j’apprends à apprécier la personne que je suis et je travaille fort pour avoir confiance en moi un peu plus chaque jour.
– Marie-Pierre Verschuere
Le corps est le reflet de l’intérieur. Il est important d’en prendre soin, de le respecter. Il faut savoir s’en servir comme d’un outil tout en sachant s’en détacher complètement en comprenant que nous sommes beaucoup plus qu’une enveloppe physique. À la fois tout et rien, il faut savoir le reconnaître pour ce qu’il est.
– Michaël Laverrière