Texte – Marie-Amélie Dubé
Photos – Laurence Messier Moreau
On est entré dans un sous-marin désert en cherchant l’arc-en-ciel. Comme des enfants dans un musée, on s’est mis à tout vouloir toucher et regarder. Les instruments, les fils, les symbales, les pédales n’ont clairement pas vécu une traversée habituelle dans la dernière année. Posés, ça et là, dans un bordel organisé par ilôt de sens, ils attendent on ne sait plus trop quoi. Tels des moines bouddhistes, ils méditent et prennent un peu de poussière, mais restent droits et fiers. Des affiches qui agissent comme des soupirails, ornent le haut du mur et rappellent les immersions maximales du navire.
Plus de petite marée humaine, mais toujours trois capitaines, quatre même, qui malgré le séisme, sont restés fidèles à leur vaisseau profondément amarré, prêts à déployer à nouveau leur force navale.
« On s’est posé beaucoup de questions, sur la mission du Rainbow dans la dernière année pour savoir qu’est-ce qu’on veut faire de ce lieu », répond Mathieu d’emblée à la question Comment ça va ?
« Ça reste notre side project à tous… mais on est tous rendus avec moins de temps. », poursuit Maxime, qui a dernièrement été rattrapé par la réalité de l’immigration. « Je bosse 30 heures semaine pour Bongo Films – devenu Fanfare, agence créative -.»
« Mais le studio est en constante évolution. Les bands locaux recommencent à venir répéter, enregistrer et triper ici », c’est ce qui a pu alimenter un peu le Rainbow Submarine x le Sonar durant la pandémie, explique Bastien, le gardien du lieu.

La diffusion plutôt mise en veilleuse par la force des choses, l’accompagnement des artistes est le filon qui a pu garder la flamme du projet vivante durant cette longue plongée en apnée.
« Au studio du Rainbow c’est un son qu’on vient chercher. Y’a un grain sonore spécial qu’on retrouve juste ici. C’est aussi un lieu d’expérimentation et de création pour les artistes. On les accueille ici, on essaie des choses », explique Mathieu.
Le Rainbow Submarine x le Sonar c’est un banc d’essais. Une micro-société, ou une communauté laboratoire en évolution, composée à la fois d’artistes et d’artisans qui se rencontrent pour jamer, enregistrer, s’échanger des lignes, se challenger. Mais c’est aussi des citoyennes et citoyens qui s’abreuvent et interagissent en participant aux événements, quand on peut en avoir.

« C’est certain qu’on ne pourra pas revivre de sitôt des événements ici avec des gens empilés les uns sur les autres. Mais avec les événements extérieurs et l’été qui est là, on va pouvoir créer une nouvelle bulle » , ajoute Maxime Varenne, le coordonnateur des activités.
La bulle familiale élargie du Rainbow Submarine x le Sonar sera pour la saison estivale une Bulle Disco, sans disco. Voilà le titre très concept de la programmation estivale annoncée sur les chapeaux de roues, il y a deux semaines. Corridor, Douance, Mélanie Venditti et Joe Grass seront les artistes sur le set list de départ de la traversée d’été. Les lieux de diffusion restent encore à ce jour secrets… mais la rumeur dit que ce sera fluvial!
À suivre…
Le Sonar x Rainbow est un espace créatif multi-services dédié à la musique québécoise à saveur actuelle. Il opère à Rivière-du-Loup un studio d’enregistrement et de mixage, offre des services à la carte aux artistes en développement de carrière, et diffuse des spectacles de musique indépendante et émergente depuis 2017.¹
