texte Édith Deschênes, Les jardins d’Édith
Au moment d’écrire ces lignes, le printemps se pointe tout juste le bout du nez. Les érables commenceront bientôt à couler, nous apportant leur douce eau sucrée. La neige fond peu à peu, dénudant quelques coins de terre. Il n’en faut pas plus pour qu’un léger fourmillement envahisse mes doigts et que me reprenne la folie des semis. Vous avez envie d’en faire autant ? Voici quelques conseils.
Première étape, se faire une idée de ce que l’on veut cultiver. Prendre en ligne de compte la superficie disponible et les contraintes du terrain, tels l’ensoleillement et le type de sol. Cela peut être une excellente idée de se faire un plan, sinon l’enthousiasme pourrait prendre le dessus au risque d’avoir beaucoup trop de semis pour vos besoins. Par la suite, il faudra acheter les semences. Si vous le faites par catalogue, prévoyez quelques jours à quelques semaines pour la livraison. Il est aussi possible d’acheter des semences dans les centres du jardin et même dans plusieurs magasins à grande surface. Tout dépend de ce que vous recherchez. Semences biologiques, variétés anciennes ou rares, petites ou grandes quantités sont quelques critères qui pourront influencer vos choix. Gardez en tête que nous vivons dans une région où la période de culture est plutôt courte, la date moyenne du dernier gel printanier se situant aux environs du 6 juin, le premier gel automnal pouvant frapper dès le 10 septembre.
Par la suite, vous devrez choisir votre terreau,. Choisissez-le léger et bien aéré avec une bonne rétention d’eau. De préférence, achetez-le et n’utilisez surtout pas la terre de votre jardin qui se prêterait plutôt mal aux semis intérieurs. La terre de votre jardin pourrait s’avérer trop lourde ou, au contraire, s’assécher trop rapidement sans compter les oeufs et larves d’insectes et autres pathogènes qu’elle pourrait contenir et qu’on ne souhaiterait pas retrouver dans la maison. Il vous faudra bien humidifier uniformément votre terreau avant de le placer dans vos contenants. Utilisez de l’eau tiède et brassez le terreau en défaisant les mottes. Pour vous assurer que le terreau est bien humidifié, serrez une petite quantité dans votre main. Si la poignée garde sa forme et qu’à peine quelques gouttes d’eau s’en échappent, c’est le stade parfait. Si la poignée de terreau s’effrite, c’est qu’il manque d’eau. Si beaucoup d’eau s’en échappe, c’est qu’il y a trop d’eau. Ajoutez un peu de terreau sec et mélangez à nouveau. Vous réutilisez des contenants qui ont déjà servi ? Pensez à bien les nettoyer avant de les réutiliser. Une partie d’eau de Javel dans 10 parties d’eau fera un désinfectant idéal.
Vous avez rempli vos contenants, suivez les recommandations de semis généralement inscrites sur le paquet ou dans le catalogue. Certaines graines, comme le persil ou le delphinium, bénéficieront d’un petit séjour au réfrigérateur, alors que d’autres, comme le ricin ou les lavatères, demanderont un trempage. Ne semez pas trop densément, pour vous éviter un repiquage ardu. Une fois les semis terminés, recouvrez-les d’une légère couche de terreau et pressez légèrement. Bien arroser et placer sur le rebord d’une fenêtre ou sous des lampes de croissance. En général, les semis apprécieront une température environnant les 21 degrés Celsius jusqu’à la germination. Encore une fois, les renseignements sur le paquet vous seront utiles.
Si vous utilisez des néons pour vos semis, préférez des cool white aux grow light et autres néons spécialisés qui favorisent plutôt la floraison. Placez vos semis à quelques pouces des néons. Plus les semis grandiront, plus il faudra les distancer de la source lumineuse. Les premiers jours, utilisez préférablement un vaporisateur pour rétablir l’humidité du terreau. Une fois les semis germés, arrosez au besoin ; trop d’eau pourrait causer la fonte des semis et favoriser l’apparition de petites mouches, appelées sciarides, dont les larves se nourrissent des jeunes racines. Un petit truc de grand-mère pour prévenir la fonte des semis : arrosez vos semis avec une tisane à la camomille.
Choisissez une fertilisation douce. Au début, alternez 2-3 arrosages à l’eau claire et 1 arrosage avec de l’engrais et ainsi de suite. Utilisez une dose réduite d’engrais et augmentez progressivement. Pour savoir quoi semer quand, il existe une multitude de calendriers de semis disponibles sur Internet Assurez-vous d’en choisir un adapté au Québec et prévoyez deux à trois semaines de décalage avec la région de Montréal. L’effervescence du printemps nous ramène aussi le retour du Marché public Lafontaine. Ne manquez pas le marché de Pâques, le samedi 20 avril de 10 h à 14 h au petit Carré Dubé. Un petit avant-goût de l’été avant le début de la saison régulière le 15 juin.
