Texte | Mireille Turcotte, mère de 2 enfants – Animatrice et intervenante à Re-Source Familles
Illustration | Homme Femme – Licré
Travailler dans un organisme communautaire, c’est pratiquer l’écoute, le dialogue et le non-jugement. C’est cette dynamique qui m’a aidé à préserver ma santé mentale ces derniers mois. Puisque nous n’avions pas de garderie et de surcroît, avec les nombreux confinements et isolements, ma famille et moi, comme plusieurs autres, avons vécu des moments difficiles. Je me sentais souvent coincée entre mes responsabilités familiales et professionnelles. Cependant, grâce à mes collègues et à une administration remplie d’écoute et de compréhension face à ces problématiques incontrôlables, j’ai pu traverser ces périodes difficiles en préservant ma santé mentale.
Travailler au sein du communautaire me permet moi-même, d’être authentique envers qui je suis, mes valeurs et mes convictions pour ensuite les mettre en action avec une équipe et des participant·e·s humain·e·s. Être soi-même, et ce, sans subir la pression de répondre à des standards de compétition ou de performance trop souvent présents dans plusieurs environnements de travail. Ce milieu entend et respecte mes intérêts et mes limites sans me juger. On encourage la créativité et on me donne l’opportunité d’exploiter mon plein potentiel. Le droit d’essayer, d’expérimenter et même de faire des erreurs.
Par le passé, j’ai malheureusement été témoin et employée de milieux de travail où la manipulation et la culpabilité servent de moteur de performance envers les employé·e·s dont les besoins et limites ne sont ni entendus ni considérés. Ces techniques sont violentes sur l’employé·e et sa santé mentale.
Mon penchant optimiste souhaite que la pandémie nous amène à remettre en question notre vision du travail, autant chez les employé·e·s que chez les employeurs. Je crois qu’il est temps d’en finir avec le modèle « dominant dominé » dans les milieux de travail, pour enfin les humaniser.
Bref, durant mon parcours professionnel, j’ai touché à plusieurs sphères et j’ai toujours senti que j’avais quelque chose de bon à offrir. Lorsque je me suis retrouvé dans le milieu communautaire, j’ai eu un sentiment de grand soulagement, en me disant : « Oui, c’est ça ! » Je ne me sens plus impostrice et je peux finalement faire fleurir ce bourgeon en moi qui demandait juste à s’épanouir dans un milieu de travail sain.
