LÀ OÙ JE DEVAIS ÊTRE
par Cyd Lamirande
Pour cette édition de La Rumeur du Loup, on m’a demandé d’écrire sur mes motivations à travailler dans le monde communautaire. Après plus de 30 ans, je pense qu’il s’agit principalement de circonstances opportunes, de défis et de choix de vie. L’occasion d’apprendre au contact de gens qui n’ont pas toujours ce qu’il faut pour se défendre et à qui l’on permet d’avoir une voix. L’occasion aussi de côtoyer des gens passionnés, compétents et généreux et de travailler avec eux. L’occasion d’apprendre beaucoup plus que ce que tous les livres ne m’auraient jamais montré : le partage, l’entraide, la persévérance, la solidarité, et j’en passe. Des défis, il y en a tant dans ce milieu : ressources humaines et financières limitées, problématiques nombreuses et complexes vécues par les personnes et leurs proches, sans oublier les méandres bureaucratiques qu’il faut souvent contourner pour se faire entendre, mais surtout écouter. J’ai souvent dit que les organismes de personnes handicapées défendaient leurs membres « du berceau au tombeau et pour tous les aspects de leur vie », ce qui est un très vaste mandat.
« Le petit coup de pouce qui aura permis à plusieurs de cheminer »
Mais ces défis suscitent aussi l’engagement, la résilience et la créativité dans le communautaire. C’est sans prétention que je dis que, grâce aux bénévoles, administrateurs, employés ou membres, le communautaire a souvent été la voix, le petit coup de pouce qui aura permis à plusieurs de cheminer, d’améliorer leur qualité de vie ou leur autonomie. Pour moi, le communautaire aura été un choix de vie, car ne travaille pas qui veut dans ce milieu où les attitudes sont souvent plus importantes que les aptitudes, même s’il en faut une panoplie. Et c’est à la Fédération pour personnes handicapées du KRTB que j’aurai eu la chance de travailler pendant plus de 34 ans. Tout un bail, mais ô combien gratifiant ! Des organismes et des gens engagés, une équipe hors du commun qui me manquera énormément. À bien y penser, peut-être que c’est le communautaire qui m’a choisie et non l’inverse. Avoir eu une tante qui vivait avec une déficience intellectuelle aura inconsciemment orienté mes choix, puisqu’à l’âge adulte, tous mes emplois ont été liés aux personnes handicapées. Ce n’était pas un choix de carrière planifié, mais sûrement un choix de vie. Au fond, je pense avoir été là où je devais être.
TRAVAILLER POUR LA COMMUNAUTÉ
par Guillaume Côté-Philibert, coordonnateur, Centre d’aide aux Proches Aidants des Basques
Depuis bientôt 5 ans, j’ai la chance d’être coordonnateur pour le Centre d’aide aux proches aidants des Basques. Il s’agit pour moi d’un privilège de participer au développement d’un réseau de solidarité et de services pour les proches aidants de ma région. Chaque journée est une nouvelle occasion de tisser des liens avec des gens qui ont besoin de soutien et qui ont le courage de demander de l’aide. Ces échanges m’enrichissent et me font réaliser que je participe activement au développement d’une communauté plus forte, plus solidaire. En tant que jeune homme dans un domaine majoritairement féminin, je m’amuse souvent à dire que je travaille sur la construction… car je construis du tissu social à longueur de journée ! Après avoir habité à Montréal pendant 8 ans, entre autres pour des études en sciences politiques, mon emploi dans cet organisme communautaire m’a permis de revenir m’installer à Trois-Pistoles, ma ville d’origine. Je pourrais certainement gagner plus d’argent en occupant un poste de fonctionnaire dans une grande ville, mais je préfère de loin l’ambiance valorisante du milieu communautaire autonome. J’y trouve une diversité des tâches, une liberté d’action et des défis stimulants qui me donnent le goût de continuer à travailler pour la communauté.
LE MILIEU COMMUNAUTAIRE, UNE EXPÉRIENCE ENRICHISSANTE
par Jessie Bergeron, étudiante en éducation spécialisée
Je suis étudiante de deuxième année en techniques d’éducation spécialisée au Cégep de La Pocatière. J’ai eu la chance de travailler au Centre d’entraide l’Horizon pendant l’été 2017. C’était ma première expérience auprès de la en santé mentale et aussi un premier emploi dans un organisme communautaire. Au début, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais les intervenantes du milieu m’ont inspiré confiance dès ma première visite. Je me suis rapidement familiarisée avec les tâches de l’éducateur ainsi que les approches/interventions à privilégier. En plus d’avoir un environnement de travail agréable, le milieu communautaire offre également la possibilité de faire place à notre créativité. En effet, j’ai trouvé que nous avons beaucoup de liberté quant aux idées d’activités que nous devons présenter. Je n’ai jamais senti de pression tout au long de mon été et j’ai toujours senti de l’authenticité dans l’équipe de travail. Cette expérience a été des plus enrichissantes pour ma future carrière, mais aussi sur le plan personnel. Il est certain que je compte retourner travailler à l’Horizon l’été prochain !
DES JOBS DE VALEUR
par Anaïs Giroux-Bertrand
Je suis une des 214 000 personnes qui, au Québec, travaillent dans le milieu communautaire ou celui de l’économie sociale. Selon une étude du SACAIS, le milieu communautaire embauche plus de gens que le milieu agricole ou les services publics. Plus localement, je suis une des 440 personnes dans les MRC de Rivière-du-Loup, de Témiscouata et des Basques qui travaillent dans un organisme communautaire. En plus d’avoir une job qui correspond à mes valeurs et qui a un impact positif dans le milieu, j’ai la chance de coordonner un regroupement multisectoriel et d’avoir une vision globale des possibilités. Que tu possèdes un profil de leader, de communicateur, de passionné d’animation, que tu aies un profil pour la relation d’aide ou que tu sois un as du couteau, plusieurs possibilités d’emploi sont possibles. Tous les parcours professionnels ou scolaires peuvent t’amener dans le milieu communautaire tout en t’épanouissant dans un domaine qui t’intéresse. Après un rapide dénombrement, pour notre territoire, c’est près de 30 types d’emplois qui ont été répertoriés.
5 raisons d’y travailler
Des emplois diversifiés, des emplois valorisants, des emplois loin de la routine, un secteur d’emploi dynamique portant des valeurs sociales et collectives, une grande latitude professionnelle.
Voici quelques-uns des domaines d’emploi…
• Coordination/direction ;
• Intervention sociale ;
• Animation avec la jeunesse ou en cuisine collective ;
• Administration ;
• Formation ;
• Communication ;
• Éducation spécialisée ;
• Cuisine ;
• Conseil budgétaire ;
• Insertion socioprofessionnelle.
Visite le site du CSMO-ÉSAC pour en apprendre davantage sur les carrières passionnantes du milieu communautaire : répertoires, entrevues, vidéos qui te feront découvrir le quotidien des travailleurs et travailleuses du secteur pour qui le travail a vraiment du sens.
www.csmoesac.qc.ca