par Isabelle Gallard
Le 22 octobre dernier, lors de la remise de dons du Défi Everest, je me suis sentie soudainement inspirée par l’atmosphère à la fois sportive et caritative, et par la fierté de tous ceux qui s’étaient surpassés et qui voulaient encore se dépasser dans la côte Saint-Pierre. Voici ce qu’il en est sorti, en espérant que cela encourage le plus grand nombre possible à mettre un pied devant l’autre, à son rythme, à sa mesure.
Longtemps, j’ai pensé, pensé que la tête, la réflexion, était plus importante que le reste ; plus importante que le corps, plus importante que le sport surtout, même si la danse et la musique me faisaient vibrer, et pas qu’intérieurement.
Mais la danse n’était alors pour moi que du plaisir ; pas vraiment une activité physique.
Longtemps, j’ai pensé, je me suis pensée intellectuelle, bête de concours académiques. Même si la marche en ville, en forêt, en campagne, sur la plage, me ressourçait l’esprit et me délassait les jambes (ou peut-être même l’inverse), comme le vélo, outil de libération par excellence… surtout dans les descentes, j’avoue !
Tout ça n’était que de la joie, pas de l’effort, et n’appartenait surtout pas au détesté monde du sport. Le corps comme un outil fonctionnel, à entretenir, mais certainement pas à développer !
Et puis…
Et puis, j’ai appris le taïchi.
Où la forme mémorisée par l’esprit se transmet au corps ;
Où, quand la mémoire fait défaut, le corps se souvient ;
Où une heure d’effort passe comme 15 minutes de plaisir.
Et puis j’ai essayé le kung-fu.
Par défi plus que par envie.
Et dans lequel l’effort et le dépassement physique amènent
autant de fierté que tous les résultats scolaires.
Et puis j’ai gravi la côte Saint-Pierre.
1 fois, 2 fois, 10 fois, 15 fois, 20 fois.
J’ai marché pour m’entrainer autant que pour le plaisir ; et plus je marchais, plus je voulais marcher.
Alors, j’ai réconcilié mon corps et mon esprit.
Maintenant, quand le corps parle pour se dépenser, l’esprit se réjouit ; et quand l’esprit demande un moment de concentration, le corps répond « présent ».
Je suis enfin une tête ET des jambes !