Planification financière en temps de crise : ce que nous aura appris la pandémie de la COVID-19

Texte | Annabelle Dumais, Pl. Fin.
Image d’en-tête | Steve Buissinne de pixabay.com

La propagation de la COVID-19 dans le monde a atteint le statut de pandémie au cours du mois de mars, entraînant son lot d’incertitudes et de questions, notamment en ce qui concerne la gestion de l’argent. Plusieurs ont dû faire face à des pertes d’emploi, des diminutions de revenus ou à une incapacité de travailler en raison de la maladie. D’un point de vue de planification financière, voici quelques leçons que nous pouvons tirer de cette période sans précédent.

LEÇON 1 : LE FOND D’URGENCE N’EST PAS UN LUXE

Qu’on se le tienne pour dit, peu de gens peuvent se vanter d’avoir un fonds d’urgence blindé, c’est-à-dire l’équivalent de 3 à 6 mois de dépenses fixes en liquidités, disponible en tout temps et investi dans un placement sécuritaire. Lors de situation de crise, cela permet d’éviter de s’ajouter une angoisse financière et d’absorber une perte de revenu ou encore un délai d’attente avant de recevoir une prestation comme la PCU.

LEÇON 2 : LES DÉPENSES NON ESSENTIELLES PEUVENT ATTENDRE

On a tous des dépenses qui ne sont pas essentielles pour la vie de tous les jours. Cerner ces dépenses peut vous permettre d’économiser quelques précieux dollars et particulièrement en période d’incertitude. Avant d’acheter, posez-vous simplement la question si cet achat est essentiel en ce moment.

LEÇON 3 : MÉFIEZ-VOUS DES EMPRUNTS

Les bas taux d’intérêt que nous connaissons actuellement peuvent être un incitatif important à l’augmentation de votre niveau d’endettement. Mais il est important de penser à plus long terme puisqu’il reste encore beaucoup d’inconnu quant à la durée des effets de la pandémie. Les dettes peuvent peser lourd sur votre budget surtout en cas de baisse ou d’absence de revenus.

LEÇON 4 : RÉVISER RÉGULIÈREMENT SA STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT POUR FAIRE FACE À LA VOLATILITÉ

La stratégie d’investissement évolue avec le temps, et la répartition cible du portefeuille également. Si la vigueur des marchés boursiers en 2019 a fait grimper la pondération des actions au sein du portefeuille, les investisseurs devraient vendre des actions pour maintenir leur répartition cible. Dans la même logique, lorsque les actions chutent, une gestion prudente devrait se traduire par l’achat d’actions pour rééquilibrer le portefeuille, et non par des ventes comme on pourrait être tenté de le faire. Cette pratique peut sembler contre-intuitive, d’acheter des actions quand les marchés s’écroulent et de les vendre quand ils montent, mais rééquilibrer son portefeuille permet de prendre des décisions d’investissement rationnelles plutôt que fondées sur les émotions.

LEÇON 5 : DEMEUREZ PLEINEMENT INVESTI·E

Lorsque les marchés subissent des baisses importantes comme nous avons vécu cette année, plusieurs investisseur·euse·s remettent en question leur portefeuille de placement au point de vouloir changer drastiquement de stratégie d’investissement. On ne le répétera jamais assez, mais le succès de l’investissement réside en la capacité de garder le cap. L’histoire nous aura appris que le marché se relève toujours. Une analyse effectuée par Invesco montre que depuis 1957, le marché baissier moyen a duré un peu moins de 12 mois et que la perte moyenne a été de 34%[1]. Vendre des titres, des fonds communs de placement ou des fonds négociés en bourse qui subissent de fortes baisses c’est réaliser une perte irrécupérable sans profiter des remontées que nous connaissons maintenant. À cet effet, une autre analyse des douze plus importants marchés baissiers démontre que le rendement moyen de l’année suivante a été de 52,2%[2]. Demeurer investi·e est sans aucun doute le meilleur moyen de bénéficier de la reprise.

Références :

https://www.moneysense.ca/columns/ask-a-planner/what-should-retirees-do-with-their-investments-amid-covid-19/

https://awealthofcommonsense.com/2020/03/returns-from-the-bottom-of-bear-markets/

À propos de Marie-Amélie Dubé

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