Pierre-Karl Péladeau, prochain premier ministre du Québec?

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Par Busque

En apprenant que Pierre-Karl Péladeau venait à Rivière-du-Loup, j’ai voulu rencontrer le baron de la presse, un confrère éloigné. Bien fier, j’ai enfilé ma chemise de bucheron et je suis allé à la rencontre du souverainiste convaincu. Puisqu’il est très accessible, j’ai pu lui poser mes questions moins ancrées sur l’actualité et plus sur sa vison. Voici mon entretien avec l’homme le plus médiatisé du Québec.

Busque : Depuis que vous êtes en politique et que vous êtes devant les caméras, comment trouvez-vous la game médiatique?

P-K. P. : C’est sûr qu’antérieurement, j’en faisais aussi du « kodak » ! Beaucoup moins, mais ça fait partie du métier! Il faut savoir s’exprimer et il faut le faire à travers les nouveaux médias et les médias conventionnels.

B. : Est-ce que vous trouvez difficile d’être principalement devant les caméras, de voir les titres de journaux qui font mal?

P-K. P. : Non, ça fait partie de la game… Il y a des gens qui vont interpréter tel propos de telle façon et j’ose espérer, que les lecteurs et les lectrices sont capables de faire la différence.péladeau

« L’action d’exister a un impact sur la nature. L’objectif est de minimiser l‘impact, d’avoir le niveau le plus acceptable socialement pour que nous ne pénalisions pas les générations futures. »

B. : Parfois, il arrive qu’on parle pendant 20 minutes, mais que les gens ne retiennent malheureusement pas toujours l’essentiel. Comment vivez-vous cela?

P-K. P. : Effectivement, on ne peut pas faire des topos de 20 minutes! Ça peut être 1, 2, 3 minutes, mais, en général, les journalistes vont reprendre la ligne qui va retenir l’attention de leurs auditeurs. Ça fait partie aussi de la nature intrinsèque des médias et de la presse écrite. On ne peut pas faire une dissertation de 250 pages, on parle plutôt de 400-500 mots. Il faut être concis.

B. : Si le Québec était un pays, quelle serait sa plus grande qualité et son plus grand défaut?

P-K. P. : La plus grande qualité, qui est aussi un attribut des Québécois, est la solidarité, parce que nous avons eu à faire face à l’adversité. Que ce soit sur le plan économique ou météorologique, nous avons été obligés par la force des choses d’être solidaires. Aussi curieusement que ça puisse paraître, le défaut serait qu’on se chicane trop souvent! Ça peut paraître contradictoire et ça l’est! Malheureusement, aussi solidaires qu’on puisse être, on se chicane aussi! Ça fait partie de la nature humaine!

B. : Quand vous serez au pouvoir (j’ai des talents de devin), mettrez-vous l’indépendance comme premier but ou travaillerez-vous plutôt à long terme?

P-K. P. : Écoutez, si je suis élu chef du Parti québécois le 15 mai ou au 2e tour, j’ai l’intention de parler de la souveraineté pour les trois années et demie qui nous séparent des prochaines élections générales de 2018. Alors, c’est certain, en participant à ce processus, en mettant en valeur la souveraineté, mon objectif (et il n’y a aucune ambiguïté à cet égard) est l’indépendance du Québec.

B. : Je connais des gens, de sources sûres, qui m’ont dit que vous aviez un côté écolo! Quelle est votre opinion sur le réchauffement climatique? Est-ce que c’est important pour vous?

P-K. P. : Oui, je suis préoccupé par l’environnement et je possède une voiture électrique. Bien sûr, pas aujourd’hui, car nous sommes venus avec une grosse voiture à cause des conditions climatiques, sinon j’ai une Volt. J’utilise beaucoup le vélo comme transport actif, je composte à la maison, je suis végétarien. On dira ce que l’on veut, mais les végétariens sont très attentifs à l’environnement; la culture de la viande demande plus d’énergie. Quand nous sommes environnementalistes ou, du moins, préoccupés par l’environnement, ce n’est pas seulement un discours, mais  bien des gestes que l’on pose. C’est sûr que je prends moins le vélo maintenant, car les distances sont beaucoup plus importantes, mais je préfère prendre le train, par exemple. Et je préfèrerais prendre un train électrique plutôt qu’un train au diesel, mais ce ne sont pas les Québécois qui décident si le train entre Montréal et Québec sera électrique, car c’est le gouvernement fédéral qui a la compétence des chemins de fer. Si le Québec était indépendant, il pourrait alors prendre des orientations différentes pour mettre en place l’électrification des transports. C’était d’ailleurs un projet que nous avions lors de la dernière campagne électorale. Si nous avions un projet comme celui-là, c’est qu’il est porteur d’avenir pour le Québec.

 

B. : Tout à l’heure, vous parliez d’emploi et d’économie, ça va toujours un peu à l’encontre de l’environnement, comment allez-vous jumeler les deux?

P-K. P. : Il y a toujours deux côtés à une médaille! Le fait de vivre, et je ne veux pas faire trop de philosophie, fait que nous sommes en interaction avec la nature. L’action d’exister a un impact sur la nature. L’objectif est de minimiser l’impact, d’avoir le niveau le plus acceptable socialement pour que nous ne pénalisions pas les générations futures. Je reviens sur le sujet précédent comme l’électrification des transports. Par exemple, les grandes villes ont beaucoup de problèmes de pollution. Est-ce que l’absence de préoccupations sur les GES a des conséquences sur le réchauffement climatique? Peut-être, je ne suis pas un scientifique, mais je sais qu’il y a un débat sur le sujet en ce moment. Je sais qu’il est préférable d’avoir des énergies vertes, des énergies durables. Au Québec, nous en avons et, vu l’aspect économique, elles sont suceptibles de se développer encore, j’ai donc tendance à les favoriser. C’est comme fumer et ne pas fumer. Le fait de ne pas fumer ne veut pas dire que ça empêche le cancer du poumon, mais quelqu’un qui fume a plus de risques.

B. : Trouvez-vous que l’austérité est une bonne solution?

P-K. P. : Il faut être préoccupé par l’assainissement des finances publiques, le cas échéant, mais il faut aussi faire autre chose qu’avoir une obsession sur le sujet. Nous avons un gouvernement qui est victime de cette obsession. La seule et unique perspective qu’ils ont est de couper dans les dépenses alors qu’ils devraient aussi et surtout se consacrer à développer l’activité économique, à créer des mesures pour faciliter l’implantation de PME et maintenir les emplois le plus largement possible, mais on voit bien qu’ils ont d’autres préoccupations.

B. : Merci.

La Rumeur du Loup, Édition 73, mars 2015

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