Texte_Marie-Josée Saindon
Photo_Dominique Lafond
Consommer la culture, en vrai, pour vrai. Voir un show. Même assise, même dans une salle à demi remplie, même avec le couvre-visage, quel bonheur d’avoir assisté au spectacle de Louis-Jean Cormier, l’un des plus dansants de sa carrière ! Ironie, nous étions cloué·e·s sur nos bancs !
Ce fut un spectacle parfait, musicalement enlevant, où se sont succédé des chansons des trois derniers albums, dont plusieurs de Quand la nuit tombe, sorti au début de la pandémie, quelques-unes de Le treizième étage et Les grandes artères ainsi que de son tout nouvel opus, Le ciel est au plancher.
Son dernier album est très intimiste et aborde les thèmes du deuil, de la nostalgie. Ces textes sont magnifiques, sa musique, planante, dansante, enivrante. Le clavier et la batterie sont très présents, donnant aux chansons des rythmes un peu jazzés, juste assez. Nous avons eu droit à quelques nouveaux arrangements, notamment avec « Si tu reviens » ou « 100 mètres haies ». Évidemment, « Tout le monde en même temps », qui est selon moi son plus gros succès radiophonique, a rempli nos oreilles. La très touchante chanson dédiée à son père, « L’ironie du sort » a fait vibrer nos petites émotions fragiles.
Au fond de la scène, sur une immense toile étaient projetées des images impressionnistes qui accompagnaient le band tout au long de leur prestation ; un effet de grandeur pour accompagner ce spectacle où les rythmes ont rapidement envahi la salle.
François Lafontaine, complice de Cormier depuis Karkwa, n’est pas monté sur scène comme prévu, reparti en vitesse à Montréal en après-midi puisque sa mère venait de rejoindre les étoiles. Malgré tout, le trio s’est fort bien débrouillé, mais on sentait l’émotion plus intense.
Louis-Jean a étiré les minutes jusqu’à la limite permise du couvre-feu en offrant deux rappels, plus calmes. D’abord, « Le monstre », dédié à son ami Frank et à sa mère, ainsi que « La photo ». Une finale tout en légèreté… mais nous en aurions pris encore et encore.