Mot de la rédactrice : J’ai de l’espoir

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par Marie-Amélie Dubé, photo www.wapikoni.ca

 

Nous vivons tous sur une fondation faite de racines millénaires. Nous naissons à un endroit non choisi, par le fruit d’un hasard qui nous échappe encore et, derrière nous, une lignée d’histoires bourdonnent dans le sol, sous nos jambes, dans le fleuve, dans le ventre des baleines et sur la cime de nos montagnes. À l’orée du bois, à l’aube, à la levée du jour et à la tombée de la nuit, quand tous les chats sont gris, si on écoute patiemment, on les entend. Une musique, un chant harmonieux qui se fond à l’équilibre de la nature. Oui, cela ressemble à une histoire, un conte, une légende… mais il s’agit bel et bien ici de l’Histoire. La vôtre, la leur, la nôtre.

 

Piétinés, enterrés, violés, égorgés, séquestrés, enfermés, tués, brulés, oubliés… Je me souviens, et toi ? J’imagine ça d’ici, annoncé en grande pompe durant le 150e anniversaire du Canada et le 375e anniversaire de Montréal : spectacle à grand déploiement, une reconstitution réelle des faits ! Les secrets du colonialisme en une fresque sanguinaire, le tout pour 50 $ seulement ! J’ironise un peu, vous comprenez l’image. Ça soulage, mais ça ne change pas grandchose. « […] [Une] étude sur les Autochtones vivant en milieu urbain, réalisée en 2010 par l’Institut Environics auprès de Canadiens non autochtones[,] […] [rapporte que] seulement 15 % des Canadiens non autochtones connaissent l’histoire de la colonisation au Canada, les apports culturels des Autochtones et certains des obstacles que ces derniers rencontrent, comme le racisme ou les inégalités scolaires et économiques. Le Québec arrive aussi dernier dans le classement des systèmes d’enseignement qui accorde de l’importance au partage de l’histoire autochtone. L’amnésie culturelle nous habite et doit être contrée pour participer à une meilleure inclusion des peuples autochtones.

 

« Que cette édition de La Rumeur du Loup vous rapproche de votre HISTOIRE ! »

 

HEUREUSEMENT !
Quand j’apprends que l’Université de Sherbrooke vient de mettre en place une mesure d’accessibilité à la Faculté de droit pour favoriser l’inscription d’étudiants autochtones et limiter les barrières systémiques, j’ai de l’espoir. Quand j’écoute l’émission spéciale, diffusée sur ICI ARTV, à ICI Radio- Canada, sur ICI Tou.tv et sur la page Facebook Espaces autochtones, qui rend hommage au Wapikoni mobile, un studio ambulant de création audiovisuelle destiné aux Premières Nations, j’ai de l’espoir. Quand on m’informe de la sortie d’un EP de Matiu, artiste innu de la relève, j’ai de l’espoir. Quand j’apprends que Natasha Kanape siègera au comité-conseil mis sur pied dans le cadre d’une consultation québécoise sur le racisme systémique, j’ai de l’espoir. Quand je lis dans les médias qu’aider les jeunes autochtones à se faire entendre dans leur communauté et en faire des agents de changement était l’objectif qui sous-tendait le Forum gouvernance jeunesse 2017, organisé par le Centre des Premières Nations Nikanite de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), j’ai de l’espoir. Quand je visionne les courts-métrages documentaires de femmes autochtones telles que Widia Larrivière, Melissa Mollen et Mélanie Lumsden, j’ai de l’espoir. Que cette édition de La Rumeur du Loup vous rapproche de votre HISTOIRE !

 

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