Texte | Marie-Amélie Dubé
Vous l’avez très certainement déjà aperçu en passant sur la rue Lafontaine, ou encore au Café de la Brûlerie, crayon à la main, tablette de papier ouverte, gribouillant, au plomb, un personnage.
C’est Danny Morin, ou plutôt Danny Mordan, de son nom d’artiste.
Depuis son arrivée en 2006 à Rivière-du-Loup, il cultive une passion profonde pour le dessin, la caricature et la peinture. « J’ai toujours dessiné. Dès que j’ai pu avoir un crayon dans les mains, vers l’âge de 4 ou 5 ans », nous raconte l’artiste autodidacte qui prépare prochainement une sortie bien spéciale, celle de sa BD Le Mystère de Sarko, dont l’intrigue réside autour d’une enquête policière entourant un crime de chasse. « Mon introduction et mon développement sont presque terminés, et je commence la conclusion. Je me suis donné ça comme objectif 2021, sortir ma BD malgré la pandémie. »
Tout un univers de personnages habite Mordan, qui a jusqu’à maintenant développé près de 80 personnages dans ses carnets de dessin. « Je compose des villes avec toutes sortes de personnages. Je m’inspire des gens qui m’entourent, mais j’improvise aussi beaucoup. C’est parfois spontané. Je fais un premier jet, je travaille les yeux, la moustache. Je donne vie au personnage. »
Il aime toutefois aussi beaucoup l’abstrait. Cela lui permet de laisser aller sa créativité de manière spontanée. « J’ai fait le premier jet sur la toile ! C’est vraiment intense comme moment, et le résultat est toujours spécial. » Il a l’occasion, entre autres, de pratiquer la peinture lors des ateliers d’art-thérapie offerts par Dominique Lesage au Musée du Bas-Saint-Laurent, et lors des ateliers de créativité avec Nadine Pellan du Centre d’entraide l’Horizon. « À la base, ma mission est de créer pour toucher les gens, et que ceux-ci se reconnaissent dans ce que je fais. Je pratique l’art-thérapie et je fonctionne très bien. Ça fait 15 ans que je n’ai pas été à l’hôpital pour mes problèmes de santé mentale. »
En 2020, il crée aussi deux murales de 14 pieds sur 8 pieds de haut chez un ami ainsi que des caricatures pour des particuliers.
Il a également participé au spectacle virtuel Les fêtes au village organisé par Marc Larouche, à partir des contes de Richard Lévesque. « Je me suis inspiré de contes pour faire 14 dessins qui ont servi à cet événement. »
Mordan aime dessiner en public, en groupe ou à la bibliothèque. « L’art, c’est rassembleur, ça me fait connaître des gens. J’ai toujours été sociable et j’aime échanger avec les gens. Ça pique leur curiosité. Ils observent et me disent : « Qu’est-ce que tu fais là ! ? » Sur la rue Lafontaine, j’appelle ça du dessin de rue. »
Il aime aussi utiliser les réseaux sociaux pour montrer ses créations. Il envoie tous les jours, ou presque, une de ses oeuvres à des amis, sur sa page Facebook ou à des médias. C’est d’ailleurs comme cela que La Rumeur du Loup a pris contact avec lui pour faire cette entrevue.
Si vous le croisez (après le confinement… ça risque fort d’arriver), allez lui faire un petit coucou et découvrez ses personnages !
Merci, Mordan !
