Texte | Marie-Amélie Dubé
Photo | Patric Nadeau
Image d’en-tête | Ajay Lalu de pixabay.com
Béante, ouverte.
Géante. Bruyante.
Remplie. Repue.
Fermée. Gênée.
Victime de la retenue.
Mordue. De l’intérieur.
Des dents, une langue qui emprisonnent des mots et qui en libèrent d’autres.
Grande responsable des maux pris au fond de la gorge.
Détentrice des silences.
Pas de la porte des mots.
Tambour à la peau de rire.
Orchestre.
Porte-voix.
Harpe ou guitare.
Faiseuse de beau.
Porteuse de possibles.
Racontarde au bagout.
Créatrice de mots suspendus.
Murs des envies.
Antre de la gourmandise.
Mémoire du goût.
Tisserande d’invisible vers l’autre.
Fil d’Ariane en infinitude de relations.
Jeune, rieuse, la gueule toujours ouverte.
Très lousse. Trop.
Étudiante, une vraie gueularde. Mais rieuse.
Messagère du changement.
En prendre souvent plein la gueule.
Se faire dire de fermer sa gueule.
Emploi de crieuse pour les injustices.
Se bourrer la gueule.
Gueule de bois, très souvent.
Et se casser la gueule.
Vieillissante, c’est la mue.
Changement de ton.
Toujours rieuse.
Gueule à terre, parfois.
Mais dans la sélection.
Affinement.
Réserve.
S’ouvrir la gueule a un prix.
Pas à tout prix.
Apprendre à fermer sa gueule.
Sagesse.
Stratège.
Renarde.
Savoir quand l’ouvrir.
Pourquoi l’ouvrir ?
Ne plus jamais se faire dire.
Ferme ta gueule.
Femme ta gueule.
Jamais.
Coup de gueule.
Sous la main.
Se respecter.
Ce n’est pas oser.
Ça va de soi.

Le Rendez-vous des Grandes Gueules vous convie à son édition pirate depuis septembre dernier. L’événement s’étire sur deux longues fins de semaine cette année, en raison de la COVID. Contes sur l’eau, dans la forêt, en plein air, à la mythique Forge à Bérubé. Un doux abordage à ne pas manquer. Une date avec les mots, avec la chaleur de la rencontre, avec l’imaginaire qui nous transporte dans cet ailleurs non confiné.
Merci à l’équipe des Grandes Gueules de déposer ses mots et images dans notre magazine depuis tant d’années. De revenir automne après automne nous chuchoter à l’oreille cette chaleureuse odeur d’histoires multiples. De faire naître la rencontre au bout de la rue et au bout du quai. De nous sortir de cette grande torpeur en yoyo qui collectivement nous use. Votre événement est un acte de résistance inouï. Un remède pour la communauté. Aujourd’hui, plus que jamais.
Belles et bonnes Grandes Gueules !