L’Étranger : Plus qu’une chanson

Texte | Marie-Amélie Dubé
Illustration d’en-tête | Léa Delignies

La peur, la pitié et le jugement guident malheureusement trop souvent nos sociétés.

La différence dérange et nous confronte à nous-même.

Il y a pourtant tant à découvrir chez l’autre.

Les voyages, le cinéma, la littérature et la chanson savent être de bons guides pour ouvrir les oeillères et envisager une opposition sans compromis au racisme.

«ON EST TOUS L’ÉTRANGER DE QUELQU’UN·E»1

J’ai toujours aimé la chanson L’Étranger de Jacques Perron (1976), interprétée par Pauline Julien. Un véritable cri du coeur pour l’inclusion et l’acceptation de l’autre avec un grand A. Je devais avoir 12 ans quand un coffret des meilleures chansons québécoises de la révolution tranquille a surgit à la maison dans notre lecteur de cd tournant. J’ai appris dans cette chanson a aimer les humain ·e ·s. Point. Peu importe leur provenance.

Ces paroles m’ont littéralement jeté un philtre d’amour.

Croyez-vous qu’il soit possible d’inventer un monde où les hommes s’aiment entre eux?

Croyez-vous qu’il soit possible d’inventer un monde où les hommes soient heureux?

Croyez-vous qu’il soit possible d’inventer un monde, un monde amoureux?

Croyez-vous qu’il soit possible d’inventer un monde où il n’y aurait plus d’étranger ?2

«ICI, L’ÉTRANGER EST ROI !»

Un type m’a dit un jour, alors que j’étais à Bamako, au Mali : «Ici, l’étranger est roi! C’est le Jyatigi ». Il était tellement fier me dire ça. Et avec raison ! Pourquoi on ne pense pas tou·t·es comme ça ?

Là-bas les enfants me pointaient du doigt en criant Toubabou. Quand j’ai su que ça voulait dire: « Homme blanc et/ou personne à la peau blanche». J’ai eu honte de moi. J’aurais voulu devenir invisible. Pourtant, je n’avais aucun contrôle. Autant sur ma provenance, que sur l’Histoire. C’est dans ces moments que me revenait la voix de Pauline Julien :

Dépaysée au bout du monde
Je pense à vous, je pense à vous
Demain ce sera votre tour
Que ferez-vous, que ferez-vous

Aujourd’hui l’étranger
C’est moi et quelques autres
Comme l’Arabe, le Noir, l’homme d’ailleurs, l’homme de partout
C’est un peu comme chez nous
On me regarde en souriant
On change de trottoir quand on me voit
On éloigne les enfant
s

Je viens sûrement du bout du monde
Je suis l’étrangère
On est toujours l’étranger de quelqu’un3

Allez écouter cette chanson ! Vraiment !

¹L’Étranger de Jacques Perron (1976)
2 Ibid.
3 Ibid.

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