Par Armand Pouliot, militant pour la Coalition québécoise «Refusons les compteurs intelligents au Québec », illustration par Busque
Certains disent qu’il est illégal de barricader son compteur électromagnétique. C’est faux, voici pourquoi :
Pour que ce soit « contraire à la loi » de barricader son compteur, il faudrait qu’Hydro-Québec soit une entité juridique et, comme Hydro-Québec n’en est pas une, il ne peut y avoir d’illégalité. La question est que, si l’on ne donne pas accès au compteur, cela va à l’encontre des conditions de service, mais pas contre une loi provinciale ou fédérale; ces lois n’existent simplement pas. Mais, si vous désirez barricader votre compteur, vous ne pouvez en aucun cas toucher aux mécanismes de l’appareil, ni détériorer ou réduire l’accès à la lecture du compteur, car à ce moment-là vous contrevenez à votre contrat de service.
Par contre, c’est immoral qu’Hydro-Québec veuille imposer ses nouveaux compteurs sans demander l’approbation à ses clients. Avant d’installer un compteur sur la propriété du client, la compagnie doit faire parvenir à ses clients une information complète quant à la technologie utilisée et les risques inhérents à cette technologie sans fil (incendies, piratage, espionnage, maladies). Le client doit donner sa permission en connaissance de cause. Pour ce faire, il faut que les clients aient accès à des études indépendantes à propos de cette technologie controversée. De plus, comme ce compteur sert aussi de relais pour véhiculer des informations sur la consommation du voisinage. Hydro devrait alors verser une compensation financière, comme les compagnies de cellulaires le font en dédommageant chaque mois les propriétaires de terrains ou de toits d’immeubles loués pour y installer et opérer une tour de relais.
Le problème de la surfacturation
En ce qui concerne le problème de la surfacturation vécu par des milliers de clients, bientôt par des millions de foyers au Québec ayant déjà de telles installations, il est prouvé que tous les compteurs intelligents sont très fragiles et imprécis dans la lecture de la consommation d’électricité1. Contrairement aux bons vieux compteurs électromécaniques analogiques qui ont été construits de matériaux robustes, presque indestructibles, très précis dans la lecture et capables de créditer toute énergie non consommée, le signal numérique du compteur intelligent, lui, est imprécis, sauf dans de très, très rares exceptions. Il ne représente jamais la vraie mesure analogique.
« Plusieurs clients ont même vu leur facture doubler, tripler et même davantage sans avoir changé leurs habitudes de vie. »
Les compteurs intelligents font une mesure numérique de la consommation d’électricité, alors que les compteurs électromécaniques effectuent une mesure analogique. Les nouveaux compteurs calculent donc la valeur décimale la plus élevée, de là l’un des principaux aspects de la surfacturation défavorisant la plupart du temps le client, mais pas le fournisseur, bien entendu.
Plusieurs clients ont même vu leur facture doubler, tripler et même davantage sans avoir changé leurs habitudes de vie, et plusieurs petites entreprises parlent même de fermer leurs portes à cause des frais trop élevés d’électricité depuis qu’elles se sont retrouvées avec les compteurs intelligents2.
Notre droit de refuser
C’est le droit de chacun de refuser le compteur intelligent. Vous devez aviser Hydro-Québec par courrier recommandé3 dès la réception de la lettre vous informant que des employés de Capgemini viendront installer le nouveau compteur. Vous devez également informer Hydro-Québec par écrit que vous ne voulez pas de compteur intelligent et que vous souhaitez que l’on installe un compteur non communicant Centron Itron de type C1S ou C1NS (sans radiofréquences) dont le numéro de série débute par un X. Des sites Web bien documentés vous permettront également de bien vous informer et de prendre votre décision en toute connaissance de cause4.
Le C1SR est relevé à courte distance (sa portée est d’un peu plus d’un kilomètre sans obstacle) par un releveur passant dans la rue avec un appareil portable recevant les données émises par tous les C1SR du coin.
Le C1S (ou le C1NS) — le non communicant — n’a pas de module émetteur de radiofréquences et doit être lu devant à trois pieds par un releveur au moyen d’un appareil qui (comme une télécommande de télé) reçoit les données par lumière infrarouge (donc SANS aucun danger).
ATTENTION : ne vous faites pas avoir, soyez très précis dans votre demande écrite, car Hydro-Québec pourrait tenter de vous installer à votre insu un compteur communicant Centron Itron de type C1SR (le R signifie radiofréquences) qui communique à courte portée avec le releveur. Plusieurs clients se sont fait passer un sapin l’an dernier. Vous devez refuser l’appareil s’il s’avère que c’est un compteur communicant à radiofréquences de type C1SR à courte portée ou un compteur intelligent de type Focus AXRSD qui communique à longue portée avec l’ensemble des compteurs intelligents du voisinage. Nous recommandons aux usagers d’user de prudence, car Hydro-Québec ment à la population depuis le début du déploiement des compteurs intelligents.
1 http://www.cqlpe.ca/Bulletins/Numero23.htm
www.cqlpe.ca http://basseslaurentidesrefuse.com/
www.jegardemoncompteur.com
2 http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2015/01/20150105-082612.html
3 Envoyez votre demande de retrait par courrier recommandé à :
M. Daniel Richard
Président, Hydro-Québec Distribution
75, boulevard René-Lévesque Ouest
Montréal (Québec) H2Z 1A4
Service à la clientèle d’Hydro-Québec :
Tél. : 1-800-569-2577
Téléc. : 1-888-558-7879
4 Nouvelle lettre modèle pour la demande de retrait
Sources :
basseslaurentidesrefuse.com
www.cqlpe.ca
refusonslescompteurs.wordpress.com
* L’opinion exprimée dans ce texte n’engage que l’auteur et ne représente pas nécessairement des positions du magazine La Rumeur du Loup.
La Rumeur du Loup, édition 72 Janvier – février 2015