Le troc : À la rencontre de l’autre

texte et photo Julie Houde-Audet

 

Le troc est, par définition du dictionnaire Larousse, l’« échange d’un objet contre un ou plusieurs autres ». Mais ça vient d’où ? Au néolithique, alors que l’homme polissait le granit afin d’en faire des armes et des outils, les chasseurs-cueilleurs nomades, eux, cultivaient et élevaient des animaux. C’est par l’échange de ces premières matières de base que le troc est né. Au fil des siècles, les peuples se sédentarisent et des villages se forment. L’essentiel de cette forme d’échange consiste à offrir ce que nous avons de trop contre ce qui nous manque afin que les deux parties soient gagnantes. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas puisque, par exemple, ce n’est pas parce qu’on a beaucoup de poissons et qu’on veut des légumes que celui qui possède des légumes a besoin de poissons ! De fil en aiguille, de nouvelles unités d’échange de grande valeur deviennent populaires : les coquillages, le sel et des métaux précieux comme l’or et l’argent. Ce n’est qu’au VIe siècle avant Jésus-Christ que l’on voit apparaître les premières pièces frappées. La monnaie, valeur pratique pour tous, est donc une solution simplifiée pour unifier les échanges. Aujourd’hui encore, l’argent demeure tout de même complémentaire. À l’époque dans laquelle nous sommes, les changements du climat qui se produisent nous amèneront peut-être à nous entraider davantage et à vivre plus simplement. En fait, le troc est un moyen chaleureux d’échanger des biens et des services qui encouragent la débrouillardise de chacun et le partage avec l’autre. Il permet aussi de briser l’isolement et d’enjoliver notre quotidien. La réutilisation des objets déjà existants dans nos foyers et qui, parfois, prennent la poussière est un bon moyen de réduire les nouveaux achats valorisés par la croissance économique de notre système. En plus, si votre vieille cafetière rend quelqu’un heureux, tant mieux !

Le troc est un moyen d’apprécier le peu qu’on a et d’accorder de la valeur à ce qui est fait avec patience et passion. Aller rencontrer un producteur, un artisan passionné ou un habitant pour faire du troc, c’est prendre le temps de jaser avec lui, de connaître sa réalité, ses défis et ses besoins. Peut-être qu’un soir de semaine, vous allez changer votre routine, irez chercher des tomates et jaserez de plein d’affaires auxquelles vous n’auriez pas pensé. Et peut-être que votre écoute a fait du bien à quelqu’un qui se sentait seul. Qui sait ! Dans mon métier de photographe, mes intérêts pour les artisans et les produits locaux m’ont amenée à photographier des producteurs maraîchers en échange de légumes, à photographier un ébéniste en échange de meubles, à photographier une savonnière en échange de savons, à photographier un festival du pain en échange de farine et plus encore ! Tout ça, dans le plaisir, l’ouverture et la simplicité ! Je tisse des liens avec ma communauté, car je vais à sa rencontre. Mais surtout, j’ai décidé de prendre du temps pour moi afin de vivre ces moments riches de rire et de simplicité.

Voici des exemple de troc pour vous donner des idées :
• Réparer les pantalons de quelqu’un en échange de son aide pour déménager un meuble avec son camion ;
• Échanger une partie d’abondance de jardin contre des oeufs de poule ;
• Aider au grand ménage de la maison de quelqu’un en échange de conserves de tomates aux herbes maison, de ketchup aux fruits, de soupe ou de muffins ;
• Déblayer la neige de la cour d’une dame pendant un hiver contre de bons pâtés faits maison.

À vous maintenant d’essayer !

 

À propos de Marie-Amélie Dubé

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