par Annabelle Dumais
On n’échappe pas à l’hiver plus qu’à la saison des REER!
Mais pourquoi cet engouement soudain en début d’année pour le REER ? Bien qu’il soit possible d’y cotiser en tout temps, de le faire dans les 60 premiers jours de l’année nous permet d’utiliser cette déduction pour l’année précédente. Et comme la plupart des épargnants s’y prennent à la dernière minute, c’est cette période qu’on désigne comme la « saison REER ». L’acronyme REER, qui signifie « régime enregistré d’épargne-retraite », a été institué en 1957 par le gouvernement fédéral avec l’objectif d’inciter les travailleurs à épargner davantage. D’après Statistique Canada, environ un Québécois sur quatre y contribue… Objectif atteint ? Pas sûre ! C’est d’ailleurs de ce constat que la loi 39, portant sur le régime volontaire d’épargne-retraite (RVER), a été mise en vigueur le 1er juillet 2014 afin d’inciter les gens à l’épargne en obligeant les employeurs à offrir un régime d’épargne collectif. Jusqu’à maintenant, les résultats semblent mitigés, mais il est encore trop tôt pour dresser le bilan. Même si plusieurs années se sont écoulées depuis la création du REER, il n’en demeure pas moins que de nombreux mythes persistent. Pour en démystifier quelquesuns, voici les quatre vérités du REER :
Le REER est un régime et non un placement
Certains parlent du REER comme s’il s’agissait d’un produit de placement spécifique. En fait, c’est un programme gouvernemental générique qui permet aux individus d’économiser moyennant une imposition différée, à l’aide de placements achetés auprès d’institutions financières. Les placements admissibles au REER, que l’on achète à une banque, une compagnie d’assurance ou un courtier en placement, sont détenus dans un compte enregistré de cette institution financière, et l’argent fructifie sans être immédiatement imposable.
« Il n’en demeure pas moins que de nombreux mythes persistent. »
Un REER c’est plus qu’une économie d’impôts
Au-delà de l’économie d’impôt que procure une cotisation au REER, il y a plusieurs prestations et crédits qui peuvent également être bonifiés résultant de la baisse du revenu. C’est le taux effectif d’imposition marginal (TEMI) qui nous permet de calculer l’impact réel d’une cotisation au REER. Concrètement, si je cotise 1000 $ dans mes REER et que cela me permet d’économiser 300 $ d’impôt et de recevoir 150 $ de plus en prime de travail, TPS, remboursement de frais de garde, crédit d’impôt pour solidarité, et j’en passe, le TEMI est de 45 % et non de 30 %. Ce n’est donc pas uniquement le revenu qui nous permet de déterminer si une cotisation au REER est la meilleure option, mais également le revenu familial (puisque certains crédits et prestations sont calculés à partir de ce revenu), la situation familiale (célibataire, en couple, avec ou sans enfants, garderie subventionnée ou non, etc.) ainsi que le revenu et les sources de revenu projeté à la retraite. Bref, une analyse globale est de mise avant de suivre le troupeau et de déposer notre pécule dans le régime vedette de la saison : le REER !
Le REER n’est pas seulement bon pour la retraite
Effectivement, il est possible de mettre à contribution les fonds accumulés dans un REER pour retirer, en franchise d’impôt, les sommes qui viendront constituer la mise de fonds permettant d’accéder à la propriété ou qui permettront de poursuivre des études à temps plein. On met alors sur pied un RAP ou un REP. Brièvement, le RAP permet de retirer 25 000 $ et de le rembourser par la suite sur une période de 15 ans commençant deux ans après. Certains critères s’appliquent pour y être admissible. Quant au REP, il permet de retirer un maximum de 10 000 $ par année et de 20 000 $ sur quatre ans pour poursuivre des études. La période de remboursement s’étale sur 10 ans et commence cinq ans après le premier retrait.
Ce n’est pas un Open Bar
On ne cotise pas au REER comme bon nous semble. Il y a une limite de cotisations permises qui est différente pour chaque personne. Cette dernière est calculée en fonction de plusieurs éléments. Elle est calculée à partir de votre déclaration de revenus. Vous bénéficiez annuellement de droits REER à la hauteur de 18 % du revenu admissible que vous avez gagné. Ces droits, si non utilisés, s’accumulent d’une année à l’autre. De ce montant est soustrait un facteur d’équivalence pour les gens qui participent à un régime de pension agréé (RPA) ou à un régime de participation différée aux bénéfices (RPDB). Finalement, il existe un plafond maximal annuel qui augmente généralement chaque année et qui correspond à 26 010 $ en 2017. Le solde de vos droits REER inutilisés se retrouve sur votre avis de cotisation fédéral.
Sur ce, bonne saison des REER !