L’Anti-Cassette d’Hugo Latulippe

Si demain nous sommes assailli.e.s par une horde de zombies, qu’entendez-vous faire comme chef de parti au pouvoir ?

Je dépêcherai derechef un bataillon de travailleur.se.s sociaux.ales pour venir en aide à ces pauvres diables. La science est claire : les zombies sont des citoyen.ne.s comme tout le monde. Ils sont juste au bout du rouleau. Il faudra leur prodiguer une bonne dose d’amour, écouter leurs doléances et trouver des solutions avec eux.elles pour aller de l’avant.

Êtes-vous de type sauce et pourquoi ?

Full sauce, mais bio. J’aime ben quand ça gicle égal.

L’oeuf ou la poule ?

La poule parce qu’elle donne des oeufs. Depuis que mon Alphée est née avec une maladie génétique associée à un déficit en cholestérol dans le sang, il faut absolument qu’il y ait tous les jours au moins 8 oeufs su’a terre.

Si vous deviez écrire un nouvel hymne national, quelle serait la première strophe de cette chanson ?

J’appellerais monsieur Vigneault pour lui emprunter ça : Les gens de mon pays ce sont des gens de parole…

Si Dédé écrivait une chanson sur les élections fédérales, elle parlerait de quoi ?

Dédé était mon voisin quand j’habitais sur le Plateau. Je le croisais presque tous les jours sur la rue Rachel avec ses lunettes d’aviateur, ou à la petite gargote italienne où on allait se chercher des affaires préparées par la mama. Dédé était un artiste plugué sur le 220 de ses gisements intérieurs. Il suivait son intuition. Il détestait ce qui est « faux ». En politique aujourd’hui, presque tout est faux. Dédé dirait qu’il faut sortir de ça au plus batimbe.

Quel est l’ingrédient le plus important de la fierté ?

L’amour, évidemment. Pour être fier, il faut 3 patentes : il faut s’aimer, il faut être aimé et il faut savoir aimer. Les Québécois.es n’ont collectivement pas encore résolu cette chose-là. Ça s’en vient.

Votre plus beau souvenir d’enfance ?

L’odeur des framboises quand elles sont mûres, l’été, dans le Basduf.

Votre plus grand rêve ?

Être entouré de mes amours et de mes ami.e.s, à table, avec une sorte de paix à l’intérieur. Un jour aussi, quand je serai vieux, j’aimerais ça avoir le sentiment d’avoir contribué au monde, à ma mesure.

Qu’avez-vous fait pendant vos vacances cet été ?

La même chose depuis 1000 ans : j’ai joué dehors avec mon amoureuse et mes enfants sur notre Isle-Verte, ce corps de fleuve que chante mon amie Chloé et que nous appelons la maison.

Qu’aimez-vous le plus dans votre comté ?

Je navigue dans l’estuaire depuis que j’ai 15 ans. Nulle part ailleurs dans le monde je me sens chez moi à ce point. Dans les bleus francs du matin face au Bouclier comme devant le tableau d’un grand maître, saoulé par les odeurs salées du large. Nulle part ailleurs je me sens aussi Québécois. Comme en parfaite adéquation. Dans la vie, je puise beaucoup de mon courage dans ce gisement de beauté. Tout commence icitte. Et tout s’explique. Peut-être que cet amour est la chose la plus conséquente que j’ai transmise à mes enfants. Depuis qu’ils ont quatre ou cinq ans, ils savent tous les deux différencier le souffle d’un petit rorqual de celui d’un béluga, à plusieurs milles marins à la ronde.
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PARLONS ENJEUX, SÉRIEUSEMENT…

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Pourquoi l’environnement n’est pas au coeur des préoccupations de tous les partis politiques ?

Il y a deux sortes de partis politiques au Canada. Ceux qui se mettent au service des intérêts corporatifs, et ceux qui existent pour défendre des idées, le monde ordinaire et le bien commun (et donc l’environnement).

Quand mettrons-nous fin aux sables bitumineux et au pétrole ?

D’abord, il faut arrêter de subventionner cette industrie qui est largement responsable de la destruction de la vie sur terre. Grâce aux Libéraux-Conservateurs qui sont, sur ce plan, les revers d’une même médaille, les Canadiens déboursent 3,3 milliards par année pour subventionner des compagnies multimilliardaires qui font la guerre à la vie. Et la vie, comme dirait le Bloc, c’est nous. NOUS TOUS. Le projet pétrolier canadien est synonyme de destruction. Il faut le dire. Il faut le combattre. C’est le devoir de notre génération. Puis, il faut mettre en marche l’économie qui remplacera ce reliquat des temps anciens.

Que pensez-vous de la loi anti-avortement ?

Tout le monde doit savoir qu’au sein du parti du député Conservateur sortant Bernard Généreux, il y a des tas de candidats qui souhaitent retirer aux femmes le droit de choisir. Certains sont même opposés à l’avortement en cas de viol (choix d’onomatopée québécoise à votre convenance). Pour résumer, je suggère que le 21 octobre qui vient, les gens de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup coupent toute forme de liens avec ces forces politiques obscurantistes. Ce n’est pas nous, ça. Ça, c’est l’Antiquité.

Comment comptez-vous agir pour diminuer la pauvreté, les inégalités et pour offrir un revenu de base à toutes les familles canadiennes ?

Le Québec est l’état d’Amérique du nord où la richesse est le mieux répartie. C’est le fruit de nombreuses batailles que nos grands-parents et nos parents ont menées. Pour eux et elles. Pour nous. Nous sommes chanceux.ses. Mais la bataille n’est pas terminée. L’écart entre les riches et les pauvres augmente actuellement au Canada. Il y a des coins du pays, notamment certains territoires autochtones, où l’indice de développement humain avoisine celui de pays du tiers-monde. Par nature, le système économique qui est le nôtre repose sur l’idée d’une croissance perpétuelle. Et ce qu’on comprend, c’est qu’en relâchant notre vigilance collective, cette croissance se fait au détriment des plus fragiles d’entre nous (à commencer par les enfants, les aînés, les gens malades et les gens des Premières Nations) et des écosystèmes. Il faut défendre notre modèle de répartition de la richesse et nos filets de sécurité universels comme une part de ce que nous sommes. Ces boucliers nous définissent. La solidarité doit être le coeur du projet collectif québécois et canadien.

Comment souhaitez-vous intervenir dans la crise de la main d’oeuvre ?

Il faut que le Québec et le Canada continuent d’avoir une politique d’immigration ouverte simple qui facilite l’apprentissage du français. Il faut cependant mieux accompagner les nouveaux.elles arrivant.e.s afin qu’il.elle.s choisissent de s’installer ici, dans Côte-du-Sud ou au Bas-Saint-
Laurent. Ça prend des mesures concrètes comme celle que proposent le NPD d’augmenter les transferts du fédéral au provincial de 75 millions $ (pour passer de 490 à 563 millions $ par année) qui serviront à créer des avantages pour les nouveaux.elles arrivant.e.s tenté.e.s par la vie chez nous. La vitalité d’un pays repose notamment sur sa capacité à se renouveler et à se réinventer. Et puis après, il faut apprendre à transmettre notre amour du Québec et de son histoire à tou.te.s les nouveaux.elles Québécois.es.

La montée d’une droite radicale réfractaire à l’immigration demeure préoccupante. Comment entrevoyez-vous gérer la situation ?

J’ai vécu une partie de ma vie à l’étranger, notamment dans des pays d’Europe du Nord où le racisme est organisé en partis politiques qui rallient souvent 30 % des votes. Il ne faut pas laisser ça arriver ici. Il faudra être extrêmement vigilant.e.s. D’abord, il faut se rappeler que nous sommes tou.te.s des immigrant.e.s ici. Puis, que l’histoire du monde n’est qu’une série de migrations. La crispation identitaire et la récupération de certaines ignorances ou peurs conjoncturelles par les partis politiques sont des poisons. Il faut les combattre en enseignant notamment l’histoire, la compassion et l’ouverture… Le Québec est un territoire de paix et il le demeurera.

Que pensez-vous du cynisme ambiant autour des élections fédérales au Québec ?

C’est une chose qu’il faut déplorer. Notre système politique n’est pas idéal. Mais c’est le seul que nous avons pour l’instant. Il faut l’investir. Comme l’écrivait Paul Piché : « si on ne s’organise pas, on va se faire organiser ». Il ne s’agit pas de croire. Il s’agit de se mettre en route. Lorsque je croise des gens qui ne veulent pas entendre parler de politique ou qui opposent un cynisme à tout ce que l’on propose… je meurs un petit peu. Mais je poursuis ma route ! Le peu d’égard pour la politique détruirait tout ce que no parents et grands-parents ont bâti et réussi pour nous. Nous leur devons un minimum de tonus.

Que pouvez-vous apporter aux citoyen.ne.s de votre comté ?

Si je suis élu le 21 octobre, je nous mettrai en route pour faire du comté de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup « le premier pôle de transition écologique de l’économie » au Canada. Pour faire ça, j’irai à la rencontre de tous les acteur.rice.s de la région afin de prototyper une région-laboratoire de développement économique durable, solidaire et écologique. Il s’agit de co-concevoir ensemble une économie du 21e siècle à notre échelle et à notre image, à partir des idées, des rêves et des besoins des gens d’ici. On a déjà tout ce qu’il faut de connaissances et de ressources pour se mettre en marche. Il nous faut juste un bon leadership, quelqu’un de visible qui parle haut et fort à Ottawa. Je vais être le député qui mène la charge !

À propos de Marie-Amélie Dubé

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