Texte | Émilie Dupont, coordonnatrice de la démarche d’économie circulaire du Kamouraska, SADC du Kamouraska
En 2013, la SADC du Kamouraska a été précurseure en voyant dans l’économie circulaire un moyen de créer de la richesse autrement. « Un système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l’empreinte environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des collectivités » . en voilà la définition selon le Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire.

En bon acteur de changement, la SADC du Kamouraska a donc décidé d’amener la région vers une économie circulaire durable en contribuant à repenser les modes de production et de consommation pour réduire l’utilisation des ressources et maximiser leur durée de vie une fois utilisées. Un tel projet ne se met pas en place sans partenaires . Co-éco en est le principal depuis le début de l’aventure. La concertation des acteur.rice.s du milieu afin de créer un écosystème réunissant des entreprises de tous les secteurs, des institutions, des centres de recherche, des municipalités, mais aussi des intervenant.e.s du développement économique, a été le point de départ et le fil rouge de la démarche.
La symbiose industrielle a été la première action concrète mise en place. Dans ce réseau d’entreprises, coordonné par Alexandre Jolicoeur, animateur du réseau, les rebuts des uns deviennent la matière première des autres.

Plus de 70 entreprises et organisations sont maintenant impliquées dans ce réseau kamouraskois où l’on échange autant des heures d’uti lisation d’équipements que du bois de palettes de transport, des rejets minéraux, des retailles de tissus… Résultats : bientôt 1000 tonnes de matières échangées et 625 tonnes déviées de l’enfouissement, 634 tonnes de GES évités et près de 125 000 $ d’économies directes pour les entreprises. Ainsi, Perlite Canada, entreprise de Saint-Pacôme produisant principalement de la perlite pour l’horticulture, transforme maintenant ses sous-produits de roche en abrasif routier . plus de 100 tonnes cet hiver sur les routes du Kamouraska.
De même, Groupe GIBO de Saint-Pascal, fabricant de meubles, d’articles d’ameublement et de rembourrage, recycle ses rejets de mousse de polyuréthane en les retournant à son fournisseur qui les transforme en tapis anti-fatigue. Du même coup, le camion de retour de ce fournisseur repart avec sa cargaison de rebuts.

Les interventions en économie circulaire intègrent aussi l’écoconception pour améliorer la durabilité des produits, le partage d’équipements professionnels, le recyclage d’énergie gaspillée, l’économie collaborative, l’optimisation des procédés. Bref, l’avantage avec l’économie circulaire, c’est qu’elle peut prendre des formes multiples et faire naître des relations d’affaires inusitées et audacieuses.
La démarche d’économie circulaire du Kamouraska, c’est aussi et surtout de l’innovation, comme avec les mycotechnologies où, avec Biopterre, des souches de champignons sont mises à profit et testées pour décontaminer le bois de particules comme la mélamine, ou quand sont réfléchis les modèles d’affaires du futur.

Entrepreneur.e.s et dirigeant.e.s d’organisation de la région, n’hésitez pas à nous contacter. Grâce à la mise sur pied très récente de Synergie Bas-Saint-Laurent, la SADC du Kamouraska s’est associée à Synergie Matane et Élyme Conseil afin de vous accompagner dans les huit MRC de la région pour dresser votre diagnostic d’entreprise et voir les potentiels identifiés qui vous permettront d’améliorer votre bilan environnemental et social, voire de réaliser des gains économiques.
