Texte | Marie-Amélie Dubé
Image | « Cavalia » de Pierre-Richard Fortin
Le cerveau humain nous porte plus souvent qu’autrement à chercher le sens derrière les choses, les événements, les actions et les paroles entendues; à se questionner pour comprendre le pourquoi du comment sans souvent réellement trouver de réponses. On s’informe, on cherche, on lit.
Cela peut être angoissant, voire obsédant. Ceci est vrai, ceci ne l’est pas. J’ai vu ça. J’ai lu ça. Un tel affirme que ci. L’autre que ça ! Arrrgh ! Autant de porteurs de vérités et d’opposants paradent en brandissant la vérité ! Quel spectacle bipolaire ! L’air ambiant est tellement polarisant !
S’adonner à des distractions qui n’ont pas de sens me semble une option plutôt distrayante pour fuir cette lourdeur. Bref, c’est une question de perception ou de perspective. Mais perso, je trouve cela d’un grand désennui.
Et j’ai nommé la paréidolie. « Une paréidolie (aussi écrit “pareidolie”, du grec ancien para-, “à côté de”, et eidôlon, diminutif d’eidos, “apparence, forme”) est une sorte d’illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale.
C’est cette étonnante capacité du cerveau humain à “donner du sens” là où il n’y en a pas réellement, et dont les mécanismes cognitifs sont encore mal connus.

Plus généralement, la paréidolie permet de saisir que toute perception est construction : c’est le sujet qui donne du sens à des stimuli perceptifs. Les exemples dans la vie courante sont légions : formes familières dans les nuages et dans diverses tâches et objets. Il arrive ainsi que des personnes observent dans leur environnement des formes qui leur paraissent signifiantes[1]. »
Cela peut paraître amphibolique (ambigu) comme option de divertissement, voire à se faire passer pour fou ou folle, mais ça peut aussi être une belle porte de sortie ou guide à la survie ! Voilà pourquoi la paréidolie me semble un adjuvant pratique pour nous sortir de cette époque traumatisante. Essayez-le ! Plus capable d’entendre parler de Trump ou de Biden ?
Des complotistes ou des professionnel·le·s sur le vaccin? Le nombre de cas qui augmentent ? Pratiquez-vous à chercher des visages ou images dans les noeuds du plancher ou dans les plis de vêtement de vos pantalons (ha ! ha !) Je reste convaincue que c’est la poésie, l’art et le rêve qui va nous sauver.
Bon, faut que je vous dise. J’avais zéro inspiration aujourd’hui (10 novembre) pour écrire mon édito. Il y a un an, mon père, de qui j’étais très proche, décédait à pareille date, et la dernière année m’a tiré tellement d’énergie au niveau personnel, familial, professionnel et social – comme sûrement plusieurs d’entre vous, je n’ai pas le monopole des temps difficiles – que j’ai demandé à mes collègues du LLio de me donner des mots pour m’inspirer dans la création de mon édito ! Merci Annie (paréidolie), Pex (amphibolique) et Rachel (adjuvant) !
[1] https://www.grapheine.com/divers/la-pareidolie-voir-des-visages-partout—-
DE TOI À MOI
Pour ce dossier principal, nous avions envie de beauté, de moments réconfortants et festifs ! Ainsi, nous avons convié des artisan·e·s et producteur·trice·s de la fête et du plaisir autour d’une tablée de bon temps ! Les fêtes ne s’annonçant pas aussi chaleureuses qu’à l’habitude, on vous invite ainsi à vous gâter, à prendre soin de vous, tout en prenant soin de votre communauté de créateur·trice·s locaux·ales. À envisager plus que jamais : une économie de circuits courts et circulaires et la fierté de contribuer au maintien et à la pérennité d’un écosystème économique et durable pour votre région.