Texte | Maurice Gagnon, auteur et journaliste
Photo | Noémie Dumont-Lévesque
Pendant qu’elle étudiait au baccalauréat à l’Université de Sherbrooke, Catherine Dumont-Lévesque a constaté à quel point les femmes étaient les grandes oubliées de l’Histoire. Elles avaient beau avoir réalisé des actes méritoires, voire héroïques, il n’y avait de place dans les livres que pour les exploits de leurs contemporains masculins.
Militante féministe, Catherine a voulu redonner à ces femmes l’espace qui leur revient dans la mémoire collective en leur consacrant une série de capsules vidéo. Dans son Petit cours d’histoire féministe, disponible sur sa chaîne YouTube et sur Instagram, elle aborde des sujets aussi variés que les femmes dans l’histoire du sport au Québec et au Canada, la maternité au XIXe siècle, les sorcières et les cercles de fermières du Kamouraska. Catherine a écrit et enregistré une vingtaine de capsules d’une durée moyenne de cinq minutes.
PEU DE TRACES ÉCRITES
« Il existe très peu d’écrits sur les femmes qui ont marqué l’histoire à part les correspondances », soutient l’historienne. Il y a un besoin de rattraper le temps perdu. Heureusement, dit-elle, les choses sont en train de changer. Il y a maintenant une effervescence des écrits féministes, et la littérature féministe est en émergence. « Les femmes ont toujours été là, mais c’est depuis peu qu’on en parle. Comment expliquer ce silence quand elles représentent la moitié de l’humanité ? », se questionne Catherine Dumont-Lévesque. L’enseignement doit lui aussi faire plus de place à l’histoire des grands mouvements féministes, croit-elle.
Pour la réalisation de ses capsules, Catherine est complètement autodidacte. Elle effectue la recherche, l’écriture, l’enregistrement et le montage. Elle détermine les thèmes en fonction de ses intérêts et s’inspire de l’actualité. En bonne vulgarisatrice, Catherine se plaît à ajouter une touche d’humour à ses chroniques.
« Pour l’avenir, j’aimerais améliorer la qualité des vidéos et aller chercher quelques collaborations », dit-elle.
Native de Sainte-Hélène, Catherine est également titulaire d’une maîtrise en Histoire de l’Université de Sherbrooke. Son mémoire a pour thème « L’évolution du discours sur l’apparence corporelle, la sexualité et l’alimentation des jeunes filles dans les années 1980 ».
Pour voir et entendre les capsules vidéo, il suffit de taper « Le petit cours d’histoire féministe » sur YouTube ou Instagram.