par Alex Ann Villeneuve Simard
Please do not stand by, parce que y’a pas d’english message qui will follow. Le message s’adresse particulièrement à tous les faux-nez de ma génération.
Les êtres qui ne cherchent pas à être, mais qui se suffisent d’avoir l’air.
L’air d’être smatte, l’air d’être cool, l’air d’être ouvert d’esprit, l’air d’être pas compliqué.
Ça semble être un warning, un marketing cheap, un morceau beau-bon-pas cher pour s’envoyer en l’air.
Parce qu’il faut avoir l’air pour s’envoyer en l’air, il ne faut surtout pas être, non.
Parce qu’être, c’est trop sérieux.
J’t’en crise.
J’t’en crisse.
Pis ça me met en crisse d’être en crise.
À tous ces gens masqués, enfoulardés derrière leurs fausses personnalités, qui n’arrêtent plus de faire semblant, de faire de leur vie une autre vie, qui n’arrêtent plus de s’éloigner de leur dedans.
Ces gens qui n’assument pas, qui ne s’authenticisent pas, qui ont le soucieux souci d’avoir l’air d’être ce qu’ils ne sont surtout pas.
Sous ces centaines de couches de maquillage, de marques de vêtements cheap trop cher, de gestes trop gentils, mais peu sincères…
Y a des hommes pis des femmes qui souffrent de l’avoir l’air.
Personnellement, je préfère vivre avec les défauts d’un authentique, que de subir les qualités trompeuses d’un deux de pique.
L’avoir l’air : maladie crissment fatigante qui te convainc de laisser de côté tes gouts, tes intérêts, tes valeurs pour être tout sauf toi-même.
Parce que la plupart ne vivent que dans le regard des autres.
Parce que c’est par les autres que t’apprends à te connaitre, parce que chercher tout seul c’est ben trop de job!
« Avec mon temps plein, mon char qui faut que j’fasse le plein, mes cours de poteau, mon jogging ben trop tôt, pas l’temps.
Pas l’temps de prendre le temps de savoir à qui j’ai à faire.
Fac j’enfile un costume pis j’me dénude.
J’me dandine su’é comptoirs, su’é trottoirs, devant les miroirs.
Pis j’fais de mon corps un dépotoir pis de mon âme un… »
Non fille, tu fais rien avec ton âme.
Société de beautés illusoires, de faux espoirs.
Comme un spectacle, les acteurs se pavanent, se vérifient 45 fois par soir dans le miroir si leurs vêtements noirs sont encore noirs pis si ça « fitte » avec leurs osties d’points noirs.
Rendre l’inutile désagréable et le futile primordial?
C’est laid. Parce que tout ça, c’est du pas vrai.
À des millions d’années-lumière du vrai vrai.
Parler pour vrai, s’aimer pour vrai, s’entraider pour vrai.
On devrait même pas rajouter le pour vrai, mais on se doit de le justifier parce qu’on est plus jamais sûr si c’est pour vrai.
J’t’en crise, j’t’en crisse, mes pneus crissent, les oreilles me crispent, mon sang se crisstalise, crisse.
Je suis tannée des déguisements, des mises à blanc tout le temps.
Comme si tout était parfait, sans défauts, sans cicatrices, sans imperfections.
Ben lisse, ben blanc, tout le temps.
J’suis tannée de culpabiliser, d’analyser la carcasse que j’traine à savoir si elle est correcte ou pas.
Fière de m’en sortir, mais épuisée de voir que dans le regard des autres… que c’est pas correct, que j’suis pas dans leurs normes.
Mais il me semble que c’est de s’accepter soi-même qui va nous libérer du
plus grand des poids?
Sauf que la roue tourne, pis quand j’reviens chez moi, j’me dis que je suis
comme ci, que j’suis comme ça.
Mais au final y a-tu quelqu’un icitte sacrament qui va me dire quossé que ça
change tout ça?
On est toutes des nobody, des riens. Des petits riens qui changent un brin,
qui mangent du pain avec ou sans gluten.
On est des grands petits riens.
Mais quand t’es un nobody sans beau body, ah ben là, t’es crissement un nobody.
Parce qu’avec la maladie de l’avoir l’air, ton body de nobody si yé pas beau, t’es pas un grand petit-rien, t’es un petit petitrien.
J’t’en crisse.
J’t’en crise.
Pis ça me met en crisse d’être en crise.
Je suis tannée des osties de mensonges, des gens qui se prétendent, qui ressentent le besoin de se piédestaliser.
Qui ont donc besoin de s’prouver!
J’suis tannée des osties de mémérages qui briment la liberté du monde.
La jalousie.
Le besoin d’attention extrême.
Le « JE SOUFFRE » et je suis seule au monde à souffrir.
J’suis tannée des osties de nombrilistes de première classe qui ont tellement souvent la tête dans leur trou de ventre que tout ce qui existe pour eux c’est l’ostie de mousse qui traîne à deux pouces de leur face.
J’tellement en crisse que j’t’en crise.
J’t’en crise parce que j’t’en crisse.
Pis là, j’me demande si c’est la crise ou le « être en crisse » qui va s’arrêter en premier ?
Faique…
J’fais le doigt d’honneur à tous ces gens qui n’accordent que de l’importance à ce qu’ils voient.
Je fais le doigt d’honneur à tous ceux qui se ferment les yeux sur leur superficialité pis qui assument pas s’y être coincés.
Je refais le doigt d’honneur à cette société qui se plait à surfer sur la surface.
Double doigt d’honneur à cette société de plastique cheap pas durable de Dollarama.
Double doigt d’honneur à ma société du Facebook hyperactif, de résolution de problèmes par textos.
Double doigt d’honneur à ma société endormie dans le porno, le faux, les stéro pis les osties de gros lolos.
Un gros « mange d’la marde » à cette société de pétage de broue, de tighgap pis de brassières « push-up-moi-dont-un-ti-peu-la-craque ».
Un ostie de gros char de marde à ma société malade.
Malade d’être.
Malade d’aimer, malade… ben ben malade…
J’t’en crisse parce que j’ten crise.
Je suis épuisée d’être en crisse parce que j’t’en crise.
Être ou ne pas être, telle est la question.
Ne pas être semble être la réponse de ma génération.
Mais ma réponse à moi c’est être…
Parce que je sais que c’est ça le meilleur médicament contre l’avoir l’air.
Allez voir la vidéo sur YouTube J’t’en criss d’être en crise