Il y a de l’eau au milieu du désert

texte Marie-Amélie Dubé

LE DÉSERT
Le milieu de l’enseignement est en mouvance et tend à s’adapter aux nouvelles technologies, à développer de nouvelles approches et méthodes d’enseignement pour s’actualiser et augmenter la motivation des jeunes, mais aussi l’accompagner globalement dans son développement pour devenir un.e citoyen.ne actif.ve et impliqué.e dans sa famille, dans sa communauté, dans son milieu de travail et dans sa société. Du moins, c’est ce qu’on souhaite ! Toutefois, bien que la volonté des milieux soit présente, ce n’est pas une sinécure. Le monolithique modèle traditionnel est tenace, voire inébranlable. Les limites de ce système semblent toutefois avoir été atteintes depuis belle lurette et la fin du match semble interminable. « Faut-il éduquer les parents ? », « Il y eu l’enfant-roi, maintenant le parentroi ! », « Le bulletin: oui ou non ? », « Une note en pourcentage: oui ou non ? », « Une note : oui ou non ? », « Faut-il mettre un échec ou non ? », « Laissons les enfants se tirailler ! », « Payons les stagiaires ! », « Formons à court délai des universitaires pour contrer le manque de profs ! »… Ok, les débats au sein du système sont multiples et polarisent l’opinion publique quant à la crédibilité du milieu, alors qu’un système qui n’évolue pas ou ne se remet pas en question ne saura se renouveler. Ce qui soulève un autre débat autour du statu quo… L’École avec un grand É a aussi goûté à la vague de croissance soufflée par le climat économique actuel, ce qui l’a poussée à devenir une entreprise qui doit de plus en plus se distinguer, être attractive pour assurer un taux de rétention et assurer l’augmentation de la fréquentation. On parle de gratuité scolaire alors que ça n’a jamais coûté aussi cher d’inscrire son enfant à l’école si on veut qu’il s’épanouisse dans un profil plus niché, car en terme de profil, ce n’est pas ce qui manque.

Dans un contexte de déclin démographique et de ruralité, le mandat des gestionnaires d’écoles publiques, ou privées, est une véritable lutte au quotidien. L’augmentation de cas d’élèves avec des profils particuliers et des plans d’intervention pousse souvent l’enseignant.e à donner son attention à ces cas-là et laisse un peu derrière les autres élèves qui pourraient avoir besoin d’être stimulés autrement et davantage. Le taux de dépression des enseignant.e.s est en croissance, le taux de rétention des nouveaux enseignant.e.s décline. L’opinion publique envers le milieu est de moins en moins favorable et les gérants d’estrade qui remettent en question les décisions prises pullulent comme la peste sur toutes les plateformes publiques existantes. Les multiples fermetures d’école en raison de l’hiver tonitruant que nous avons eu, (et avons encore) a fait couler le fiel et les hashtags des bien-pensants de ce monde partout sur la Toile. Qu’aurions-nous à faire s’il n’y avait pas d’hiver ou de fermeture d’école… parfois je me le demande ! Bref, c’est un autre débat.

L’EAU DU DÉSERT
Heureusement, il y a une lumière au bout du tunnel ! Ben oui, on se calme ! Au sein de ce système qu’on clame haut et fort sclérosé (ce que j’ai écrit plus haut, je ne l’ai pas inventé, on le lit sur toutes les tribunes) il y a des initiatives extraordinaires, rafraîchissantes et porteuses ! De l’espoir, du positif, des succès, qui se hissent et s’immiscent entre les dédales du système d’éducation ! Les fameux profils, au-delà des coûts, ne permettent-ils pas aux jeunes de se dépasser, de vivre des expériences formatrices et ancrées dans le réel ? De plus en plus d’écoles mettent à l’essai la classe à aire ouverte. Les méthodes d’échange et de communication sont aussi en changement. On voit apparaître les communautés de recherche philosophique amenant les élèves à analyser collectivement, en groupe, une situation pour émettre des hypothèses d’où en découle des solutions. Une pédagogie axée sur la réflexion collective et le développement du sens critique. Jusqu’à maintenant je n’avais pas vu de proposition innovante axée sur l’enseignement des attitudes et des comportements, alors qu’un programme de pleine conscience est implanté depuis 3 ans à Pohénégamook, ici, localement.

Alors voilà ! C’est porté par l’énergie que nous a insufflé notre rencontre à l’École Saint-David, que nous vous proposons L’école en mutation, une édition remplie de textes citoyens sur les bons coups de notre milieu scolaire. Un peu de poésie et de sarcasme par endroit, beaucoup d’amour et d’eau fraîche pour faire pousser tranquillement cette nouvelle école de demain ! Parce que le meilleur est toujours à venir…

Dans cette édition du magazine, nous avons, pour une première fois, tenté d’implanter une écriture inclusive (épicène). Soyez indulgents, il est possible que des mots à féminiser nous aient échappé. Merci de votre compréhension !

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