Hier – Retour sur le slam d’octobre

texte Catherine Boucher | photo Frank Malenfant

 

Catherine Boucher est venue partager ce mois-ci de touchantes histoires qui ont marqué sa vie et a ravi le public qui s’était réuni en ce mois d’octobre. Catherine s’est jointe aux participants du slam l’an dernier et ajoute avec brio sa couleur à la ligue depuis. Nous invitons tous ceux qui songent à faire le saut à venir vivre l’expérience extraordinaire de s’exprimer ainsi devant un public aussi attentif et ouvert. Écrivez-nous sur la page Facebook Slam Rivière-du-Loup pour vous inscrire, concours ou hors-concours.

HIER
Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Hier encore, c’était l’été. La plage était magnifique. Tu tenais ma petite main d’enfant dans la tienne. Du sable à perte de vue. Des coquillages, de l’eau et des fous rires. Ce souvenir, comme un écho dans le vent qui fouette mon visage en plein automne. Un souvenir parmi tant d’autres qui me visiteront par hasard à tout moment au cours de ma vie. Parfois, ça fera mal, et c’est correct. D’autres fois, ça me fera sourire et ça me fera du bien. Du bien de me rappeler ces jours banals qui, au moment où on les vit, n’ont l’air de rien, mais qui gagnent en importance au moment où ils se transforment en poussière du temps. De ce temps qui nous échappe par moments. De ce temps qu’on ne prend pas assez souvent pour s’arrêter et apprécier ce qui se trouve devant nous et ceux avec qui on partage le décor. De se dire qu’un simple coup de fil, une accolade, un repas partagé et un regard compris pourraient, un jour, valoir tout l’or du monde s’ils pouvaient être vécus ne serait-ce qu’une dernière fois. Qu’au-delà de nos problèmes qui prennent parfois trop de place se trouvent des bonheurs quotidiens qu’on ne voit plus, à force de les prendre pour acquis. Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas.
Hier encore, tu étais là. Ton rire en écho. Ton sourire espiègle. Ton regard d’un bleu apaisant. Celui-là même qui s’est posé une dernière fois dans mes yeux pers un soir d’été. Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Cette plage ne portera plus nos châteaux de sable ni même nos empreintes de pieds, côte à côte. Mais nos rires résonnent encore quelque part au creux de mon coeur.
L’été a fait place à l’automne et, malgré le froid qui court, je continue de sentir tes doigts serrer les miens. Ces doigts qui s’agrippent dans l’air du temps. Tu ne seras jamais seul. Tu vis dans nos mémoires et vivras dans celle de mes enfants. Mes enfants qui ne pourront jamais être bercés dans tes bras, mais que je bercerai en leur racontant nos histoires. Parce qu’on a beau s’accrocher à demain, mais on n’oubliera jamais hier.

À propos de Marie-Amélie Dubé

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