Exit le café de commodité

Texte – Jean-François Dionne
Illustration – Léa Delignies

La pandémie a su remettre en perspective nos pratiques sociales, sanitaires, de loisirs ou autres. Elle nous rappelle plus que jamais l’importance de se questionner sur nos habitudes de consommation, individuelles ou collectives. Enfin, dirons certain·e·s avec une pointe de idéologique, nous conversons désormais autour des mots « consommation » et « approvisionnement » en y référant le mot « local ». Il ne faut toutefois pas se mettre la tête dans le sable et croire que nous allons dorénavant nous procurer des produits uniquement issus de notre terroir. Par exemple, je connais peu de gens qui seraient à même d’abandonner leur tasse de café. Prise de conscience sur nos pratiques caféinées (ou autres).

LE CAFÉ DE COMMODITÉ
C’est le café que le·la consommateur·trice achète, sans réellement le comprendre. On se le procure pour l’effet plutôt que pour son goût. La torréfaction, la provenance, la façon de le cultiver ou les arômes qui s’en dégagent sont des concepts sans intérêt réel pour la personne qui le boit. On parle donc de 2e vague, cultivé et consommé de façon massive, par opposition au café de spécialité (3e vague). Si nous souhaitons boire du café dans 20 ans, il faut viscéralement changer nos moeurs, et, pour ce faire, chaque consommateur·trice doit consentir à prendre ses responsabilités.¹

Produits en masse, les cafés de commodité sont sans égard pour l’environnement ni pour les travailleur·se·s. D’ailleurs, le café est coté en bourse (comme son solvant) : aucun respect pour le produit, ceci reflétant l’ampleur ET l’état de la ressource. À court ou moyen terme, la philosophie 2e vague est non viable, celleci contribuant à l’exploitation abusive des sols et de leur biodiversité, mettant en lumière la (sur)consommation.

Les «cafés de masse» se retrouvent évidemment dans les grandes chaînes, peu importe leur libellé de vente, voire dans les «cafés» de coin de rue, parfois gérés par des propriétaires qui se posent peu de questions lorsque vient le temps d’acheter un café à utiliser dans leur commerce. Il faut garder en tête que le café, à l’image du cacao, est un produit de luxe que nous avons le privilège de pouvoir siroter.

DES SOLUTIONS VIABLES POUR LE CAFÉ?
Elles existent, réellement!
S’éduquer. Lorsque vous entrez dans un commerce, posez des questions au·à la barista. Un·e barista informé·e sera capable de bien diffuser les informations entourant son café. Dans le cas contraire, refusez-le. Acheter, c’est voter.
Limiter sa consommation à 2 ou 3 cafés par jour. On le sait, aucun abus n’est bon et plus que 3 cafés dans une journée… c’est beaucoup!
Les certifications, c’est bien, mais… ça n’assure rien. Un·e fermier·ère peut payer 10 000$ par année pour avoir une telle certification. À l’inverse, certains d’entre eux·elles travaillent comme s’ils étaient certifié·e·s, sans l’être. Voir la règle #1.

Santé!


ALLER PLUS LOIN :
Balados : Café Normal, par Sébastien Blondeau https://cafenormal.baladoquebec.ca/
Lecture québécoise : Corsé Magazine, https://corsemag.com/
Bouquin de référence : HOFFMANN, James (2014). The World Atlas of Coffee. 2e edition, Londres, Octopus Publishing Group.

À propos de Marie-Amélie Dubé

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