texte Christiane Plamondon
Je ne suis pas une spécialiste de l’économie ni de l’environnement, mais je suis une maman soucieuse de l’avenir de ses enfants. Et parmi mes enfants, j’ai la chance d’avoir un petit gars de 5 ans qui a une différence que les spécialistes ont nommé « autisme ». Alors, lorsqu’on parle de décroissance comme une possible solution à la crise que nous vivons présentement, je ne peux que penser à mon coco. Et si le fait d’aller faire son épicerie chez l’épicier du coin était une solution pour mon fils ? Je parle ici de développer une relation de confiance avec un marchand du coin. Les conseils du boucher pour choisir sa viande. Le producteur maraîcher pour choisir ses légumes. Je vais même jusqu’à penser à l’endroit où il achètera ses souliers, ses vêtements, ses médicaments. Pouvoir faire confiance au conseiller pour faire de meilleurs choix pour lui. Nous avons la chance en région d’avoir un service de proximité pour bien des choses. Mais avec le futur numérique, beaucoup de ce savoir se perdra. Et si la décroissance, qui se traduit par l’achat local et la production locale, était la base de l’autonomie de mon fils ? Je pousse plus loin : et si la diminution de notre consommation nous permettait de faire des choix plus judicieux ? Moins acheter pour mieux acheter des produits locaux et de qualité. Et si l’entraide et la solidarité lui permettaient de développer son autonomie dans une société de proximité qui serait consciente de sa différence et qui prendrait soin de mon homme aussi bien que moi, sa mère ? Je pousse à l’extrême : et si tous les gens qui achèteront localement lui permettaient peutêtre d’avoir un emploi régulier, routinier, dans une entreprise du coin qui l’appréciera pour ses qualités ? Il est peut-être différent, mais ce beau garçon nous permet de voir la vie d’un autre oeil. Il est heureux dans sa stabilité et nous prouve que nous n’avons pas besoin d’autant d’artifices pour être heureux. Des gens que l’on aime, des contacts sincères et de bonnes habitudes de vie sont la clé de son bonheur. Lorsqu’on parle de décroissance, il est possible de la voir sous plusieurs angles. À chacun d’y trouver sa vérité et de s’y coller. Et si toi, société de demain, tu étais la clé de son futur ?