Dernière chance pour voir l’expo

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par Busque

 

Le regroupement Voir à l’Est a exposé des oeuvres d’art contemporain au Musée du Bas-Saint-Laurent du 17 janvier au 6 mars 2016 à Rivière-du-Loup. J’ai rencontré Michel Lagacé, artiste en arts visuels et coordonnateur de l’exposition, qui fait un retour sur cet évènement qui valait le détour.

 

 

Busque : Le regroupement d’artistes Voir à l’Est a dernièrement organisé une exposition appréciée et très fréquentée par le public au Musée du Bas-Saint-Laurent. Tu es l’un des artistes participants et tu en étais aussi le coordonnateur. Comment est né cet évènement ?

 

Michel Lagacé : Comme Voir à l’Est a pour objectif de produire des évènements en arts visuels, l’organisme a donc proposé les oeuvres et les installations de 16 de ses membres au musée lors de la sélection de leurs futures expositions, il y a plus d’un an. Cette exposition avait pour thème une phrase de l’artiste Robert Filliou (1926-1987) : “L’Art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art”. Les artistes ont interprété, chacun à leur manière et selon leur production, cette phrase qui fait évidemment un lien entre l’art et la vie, pointant ainsi la vie dans le processus de création. Au vernissage plus de 150 personnes se sont déplacées, un record pour le musée : des gens de Québec, de Rimouski et des régions limitrophes à Rivière-du-Loup ; en plus d’une fréquentation plutôt soutenue jusqu’à la fin de l’expo.

 

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B. : C’est un beau succès ! Maintenant, parle nous des oeuvres exposées. Comment les décrirais-tu ?

 

M.L. : Je peux en faire un petit résumé pour chaque artiste, mais les photos de l’exposition seront plus explicites… Michel Asselin nous présentait un triptyque, dont le titre Retour en enfance orientait notre compréhension de l’oeuvre. Par des tableaux — de l’acrylique en noir et blanc et du numérique en couleur — il portait un regard sur son enfance : une performance dans le temps le mettant lui-même en scène jouant avec des blocs Lego dans ces images. Le temps retrouvé en quelque sorte. Denis Beauséjour nous déstabilisait avec une installation massive en bois (métaphore de la forêt) et un titre provocateur : Pour en finir avec la culture. De petits moteurs faisaient tourner une abeille et un papillon fragile intégrés à ces pièces de bois à la verticale. Un simulacre de tableau enchâssé à ces poteaux de bois avec le dessin à la craie d’une chandelle et une citation derrière complétaient cette installation questionnant notre relation à la nature et aussi à la culture. Sylvie Pomerleau présentait trois grands tableaux dans des tons de terre. Des oeuvres où l’abstraction atmosphérique — par la matière transparente de l’acrylique et le collage — rivalisait avec cette impression d’une suite de paysages, parfois troués telles des blessures produites par la superposition de toile découpée en ovale. Ce qui renvoyait avec justesse à son titre : De tous les temps no 1 – 2 – 3. Rino Côté présentait sur un socle une petite sculpture en bronze portant le titre : 16-07-2012. Un objet dont la forme étrange ressemblait à un coquillage imaginaire réalisé avec un logiciel 3D. Il en fera peut-être plusieurs… de là le concept de le nommer avec un numéro. Il aura une exposition individuelle dans une demi-salle du musée au printemps. On en saura donc plus à ce moment sur ses conceptions 3D. Dorys Tremblay nous amenait à circuler — et même à manipuler un livre d’artiste – dans une installation faite de tableaux, d’une sculpture et d’un livre. L’oeuvre ayant pour titre Sens et contre sens, à laquelle se joignaient des sous-titres identifiant les éléments de ce corpus, nous guidait dans ce parcours où l’abstraction, le paysage linéaire lié aux grands espaces, le bois noir et la pierre de la sculpture verticale et le livre aux pages brodées de fils colorés nous entrainaient dans un processus introduisant plusieurs sentiments ou impressions existentiels. Mona Massé sur l’autre mur avait aligné une suite de petites surfaces carrées ne formant qu’un seul grand tableau rectangulaire. Ces papiers aux couleurs ocre, et bleutés par endroit, sont marouflés à des surfaces de bois. Ils portent le titre : Carnet de voyage/Une ile en soi, no 1 à 70. C’est une suite de variations sur le thème de l’ile, du nid. Un espace ovale qui existe par les tracés successifs, la transparence, et les textures atmosphériques propres à cette lumière des iles. Métaphore du voyage, oeuvre justement exécutée lors d’un voyage. François Gamache nous proposait une grande photo (impression numérique) en noir et blanc portant le titre : Lost in Transition. Un portrait de son jeune fils de plain-pied, comme un petit soldat de plomb, dans une pièce vide offrant la perspective d’une maison au revêtement de petites planches verticales et vidée de tous les objets personnels des occupants. Une impression d’abandon où l’enfant et même le photographe quittent ce lieu de leur complicité avec regret. « Retrouver l’enfant en moi », comme le dit l’auteur de cette photo tout en valeurs de gris : les gris du brouillard qui s’éclaircit… telle une plage émotive entre la perte et de nouveaux départs…

 

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