texte et photo Leblanc
Dans l’histoire musicale du Québec, rares sont les artistes qui créent du mystique. Vous savez, ceux que nous voulons toucher, qui nous font sentir fébriles quand ils passent devant, qui nous font perdre nos moyens, que nous envions, les plus grands que nature. Parlemoi pas de Louis-Jean Cormier icitte là ! J’ai passé un festival au complet à côté de lui, maudit calvasse, et personne ne s’est évanoui. Non, moi j’te parle d’artistes comme Leloup, Dufresne ou Fiori. Des demi-dieux, Madame ! C’est pas compliqué, le public donnait des offrandes à Serge Fiori ! Je le sais, ma mère était là quand Harmonium est passé à Rivière-du-Loup dans les années 1970. Elle a capoté sa vie, man ! Hubert Lenoir l’a créé cette aura, en moins d’un an. Darlène est, selon moi, un des albums les plus importants des vingt dernières années au Québec. On risque encore de danser, frencher, boire du rhum cul sec sur « Fille de personne II » dans trente ans comme on l’a fait aux Flots bleus. Retiens bien ça. J’écris ça en pensant à la demoiselle qui, pendant l’après-spectacle de Lenoir, prétendait que le rock est mort. Eh bien, je t’aime bien, mais non, christ que non. T’en as eu une belle preuve ce soir-là. Hubert ne fait pas dans l’éphémère. Nous étions privilégiés de le voir dans un cadre intime comme aux Flots bleus. Ça ne sera pas le cas dans quelques années. Croyez-moi.
DANS MA PLAYLIST
Of Montreal – Requiem For O.M.M.2
Hubert Lenoir – Fille de personne II
David Bowie – Changes
Montez le volume, amusez-vous.