Texte | Régis Malenfant, bénévole au Périscope des Basques
Photo | piegolabphoto
Je m’appelle Régis Malenfant. Quand j’avais sept ans, un psychiatre m’a dit que j’étais différent des autres. Lors de mon adolescence, je passais plus de temps à pleurer qu’à rire. Il y avait beaucoup de secret et de honte autour de mon diagnostic, et je me sentais différent. Au début de l’âge adulte, un événement tragique majeur, l’incendie à Chapais, a été l’élément déclencheur de ma maladie.
Mon suivi médical a été parsemé d’embûches dès les débuts, mais aujourd’hui, je suis bien, je suis actif et intégré dans la société.
Si je n’avais eu ma famille, je ne serais pas ici aujourd’hui. Mes parents étaient très ouverts, et mon fils m’a permis de passer à travers ma maladie. Chacun a mis son grain de sel pour me soutenir, et dans un sens, ma maladie a aussi eu l’effet de rapprocher ma famille.
Avant d’aller dans les organismes, j’étais très seul. Je n’avais pas confiance en moi et je m’apitoyais sur mon sort. C’est mon travailleur social qui m’a proposé d’aller fréquenter un organisme communautaire en santé mentale.
Au début, j’étais très fermé à l’idée, mais 18 ans plus tard, je peux dire que ça m’a énormément aidé à m’épanouir.
Pour moi, ça brise l’isolement de fréquenter Le Périscope. Les intervenant·e·s sont présent·e·s lors de moments difficiles. Mon expérience avec cet organisme est positive à tous les points de vue.
J’aime découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles idées sur différents sujets. Rester en contact avec les autres est très important pour ma santé mentale.
Je suis sur le CA du Périscope. J’aime m’y impliquer ainsi que pour n’importe quel organisme communautaire, car je veux participer à faire taire les tabous, à démentir les préjugés sur les personnes qui ont des difficultés de santé mentale.
Il y a tellement de stéréotypes, mais c’est important de cultiver la curiosité plutôt que les jugements. Arrêtez d’avoir peur des personnes qui ont des difficultés de santé mentale. Intéressez-vous à elles plutôt. Soyez curieux·euse et ne les laissez pas seules, car elles le sont déjà.