Texte et photo : Sara Dumais-April
Madame Danyelle Morin, avec qui je me suis entretenue, est la directrice générale et cofondatrice du Camp littéraire Félix qui se nommera Félix, le camp littéraire dès 2020.
Nous nous sommes entretenues sur l’origine du camp, ce qui s’y fait et toutes les perspectives d’avenir de ce beau projet qui roule depuis plusieurs années déjà !
L’organisme fête ses trente ans cette année. Parlez-moi donc des débuts du camp en 1990. Quel était l’objectif ?
C’était d’offrir à des gens qui commencent ou qui ont un manuscrit en chantier de se rencontrer et de sortir de la solitude pour venir s’interroger avec des collègues qui se posent les mêmes questions. Ça permet d’apprendre et de se rassurer à l’intérieur de petits groupes.
Parlez-moi un peu de l’évolution du camp dans les trente dernières années !
Après une dizaine d’années d’activités, on nous a permis d’avoir accès à un programme de subventions qui s’adresse à des organismes en art et on fait partie de cette cohorte d’organismes qui sont subventionnés pour ce qu’ils offrent. Ensuite, je dirais qu’au fil des ans, on a formé un nombre important d’écrivain.e.s d’ateliers, comme Robert Lalonde par exemple. Ce sont des gens qui reviennent, qui ont une oeuvre derrière eux et qui sont de bon.ne.s communicateur.rice.s. Cette équipe a permis Les résident.e.s peuvent participer à certains ateliers lorsqu’il y en a. L’écrivain.e vient ici pour rédiger ou terminer une oeuvre. L’écrivain.e a un cachet et un hébergement, mais il.elle doit, en contrepartie, venir rencontrer chacun des groupes.
Combien de fois par année offrez-vous des ateliers ?
C’est environ six fois pour les ateliers. Pour la première fois cette année, on fait ça à l’Auberge-sur-Mer et nous avons un coup de coeur. Nous espérons pouvoir rester ici dans les prochaines années, c’est un endroit magnifique pour venir vivre une expérience de littérature, mais surtout, ici c’est d’une grande qualité, on se sent compris.es et bien accueilli.e.s.
Faites-vous affaire avec des maisons d’édition ?
Oui, mais c’est souvent l’écrivain.e d’atelier qui va faire le lien. Lorsqu’il.elle s’entretient de personne à personne, il.elle peut parfois demander à la personne de lui faire signe lorsque son manuscrit sera terminé pour le mettre en contact avec une maison d’édition. Le but, ce n’est pas que les gens publient à tout prix. C’est surtout de permettre à des gens d’aller au bout de ce qu’il.elle.s veulent faire.

À quoi ressemble votre clientèle ? Avez-vous des clients de l’international ?
On a une clientèle amie. Il y a depuis trente ans des gens qui reviennent parce qu’il.elle.s ont besoin de ça, de se ressourcer, d’être dans cette communauté, et on a des nouveaux.elles. On a beaucoup de gens du Québec, quelques personnes du Nouveau-Brunswick, des États-Unis. On aimerait s’adresser à l’International et accueillir des gens de l’Europe francophone. On veut d’ailleurs l’an prochain se déplacer et offrir des ateliers dans le Canada francophone et, qui sait, offrir des résidences pour des gens à l’International.
J’imagine que vivre le camp, c’est assez émotif ?
Effectivement. Je regarde ces gens-là aller depuis trente ans et il.elle.s se mettent à nu. Mais il.elle.s ont besoin de voir si la voix qu’il. elle.s portent en eux.elles, on l’entend. Je suis là à tous les ateliers depuis trente ans. Ça permet de nous adapter, d’entendre et de répondre au besoin.
Variez-vous les écrivain.e.s qui donnent les ateliers de formation ou certain.e.s sont attachés au camp Félix et reviennent chaque fois ?
On garde en général les mêmes écrivain.e.s pour donner les ateliers de formation. Dans les prochaines années, on aimerait avoir des écrivain.e.s qui proviennent des minorités culturelles pour élargir nos horizons et notre clientèle. Ça donne une autre dimension à la vision de l’écriture.
Que souhaitez-vous à l’organisme pour les prochaines années ?
D’être là dans trente ans ! D’être là le plus longtemps possible, de grandir, mais à notre rythme et de continuer de répondre aux besoins des écrivain.e.s qui participent au Camp littéraire Félix.