par Frank Malenfant
Ma vie est un battement de cils, un claquement de doigts, un quark dans l’immensité. Je n’ai que quelques décennies à vivre sur un million d’années d’humanité, sur une fraction d’une planète vieille de plus de 4 milliards d’années parmi des milliards de galaxies d’un univers qu’il est même impossible d’observer jusqu’au bout.
Je suis fait de cette poussière d’étoiles animée par le miracle de la vie parmi les arcs-en-ciel, les animaux et toutes les beautés de la terre et du ciel. Mes possibilités sont infinies, mais mes jours, comptés. Ce savoir fait de moi un chasseur d’extraordinaire qui cherche à vivre passionnément et à se connecter à l’humanité et à la vie.
Je crains le vide. Je fuis ces heures où je laisse glisser ma vie sans la vivre : sans voir, sans ressentir, sans apprendre ou sans aimer. Je ne regrette pas les années, il y a déjà tellement à voir devant. Je me lance à pieds joints dans les nouvelles étapes de la vie sans vouloir me déconnecter de la société, de l’humanité, des gens que j’aime.
Je veux vivre le voyage, mais aussi l’enracinement, la famille, l’amour, l’amitié, la peine, l’effort, le succès, mes rêves…
J’aurai 30 ans cette semaine et ma vie semble se synchroniser avec ce chiffre. Je suis en paix. Je veux maintenant chasser l’extraordinaire plus profondément en moi, dans les gens plus près de moi. Je veux le trouver dans les sourires, dans les silences, dans le plaisir de construire ma place sur cette infinitésimale portion d’espace-temps qui m’est prêtée.
Peut-être que je fuis le vide. Tant mieux. Je dirais plutôt que je cours vers la vie. Je sais très bien m’y poser tranquille lorsqu’elle est là. Je sais très bien la remplir de nouveaux défis lorsqu’elle se vide. J’y cherche maintenant de nouvelles racines pour y croitre encore quelques décennies.
Comme celui qui marche, j’ai le pied devant, et je me projette dans le déséquilibre qui m’apportera plus loin. Devant.