C’est quoi le Rainbow déjà?

juin53

par Rainbow Submarine, illustration par Frédérique Dubé-Hébert

 

On n’est pas une entreprise ni un conseil d’administration et on ne sait même pas si l’on pourrait se définir de « comité ». On est juste trois colocataires qui rêvent ensemble lorsqu’ils se croisent dans la cuisine autour d’un dîner, puis qui ont décidé de rendre ces rêves réels parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire.

 

Mais la beauté de la chose, et c’est ce qui empêche de définir correctement le Rainbow, c’est que tous ces événements ne sont rendus possibles que par la mobilisation et l’implication de la communauté. À trois rêveurs en chemises fleuries, on n’aurait pas fait grand-chose. C’est grâce aux copains, aux familles, aux amis de Sparages, du Musée, de La Rumeur du Loup… C’est parce que tous ceux qui gravitent autour du Rainbow ont tripé autant que nous à mettre ces projets sur pied qu’ils existent. On pourrait en nommer du monde, mais on dépasserait la limite de mots de cet article. Alors, imaginez que les deux pages face à vous sont remplies des noms de toutes celles et tous ceux qui ont à coeur la vie culturelle de leur milieu, de toutes celles et tous ceux qu’on aime d’un amour abyssal et de toutes celles et tous ceux qui ont rendu vivants la quinzaine d’événements organisés depuis janvier dernier. Et puis en vrai, c’est beau de voir les gens essayer de définir le Rainbow avec leurs mots. Quoi que ça donne, ça finit toujours par rimer avec « amour ».

 

Un show spécial au musée avec Klô Pelgag en tête d’affiche?

Quand on s’imagine un nouvel événement, on s’oblige à penser « différent ». Des shows, on en a en masse à Rivière-du-Loup. On ne veut pas saturer l’agenda culturel ou proposer la même chose que les autres organismes culturels, qu’ils soient privés ou public. Alors, on s’est dit que ça serait le fun et que ça ferait changement de sortir des salles de spectacle traditionnelles, et quand on cherche un lieu inusité pour la carte maîtresse de son jeu qu’est Klô Pelgag, ben le musée tombe comme premier choix. Et là, c’est parti. Une salle d’exposition d’un musée, ce n’est pas fait pour accueillir un show de cette envergure, alors il faut trouver tout ce qu’il faut pour le rendre viable musicalement. Et c’est là qu’intervient la communauté que l’on cite plus haut : on ne remerciera jamais assez le Musée du BSL de nous avoir suivis avec autant d’enthousiasme, on ne remerciera jamais assez Sparages de nous avoir fait confiance, on ne remerciera jamais assez tous ceux qui ont donné pour voir ce show prendre vie. Pour toute cette étape d’organisation, ce n’est pas nos chemises fleuries et nos beaux chats qui allaient faire des miracles.

 

 

Trois show inusités

Lorsque nous entamons notre réflexion sur un nouveau show, la première contrainte que nous nous imposons est de faire différent. Nous essayons toujours de rendre l’événement le plus inusité et indéfinissable possible! Pour réussir cette mission, nous cherchons des références. Nous vous présentons trois exemples de shows musicaux hors-norme qui nous ont marqués.

 

Show inusité #1

On vous précise le contexte : un artiste seul face à un fan tiré au hasard, pour le concert le plus intime et le plus intense possible. Ce sont les One 2 One, une nouvelle série filmée, inaugurée lors du Michelberger Music Festival, il y a de cela trois ans, à Berlin. Lors de ce festival, plusieurs artistes de renom ont pu se retrouver dans un luxueux hôtel berlinois durant une semaine pour une résidence toute particulière : ils avaient pour objectif de préparer le festival organisé la fin de semaine suivante. Pour cette mission très spéciale, toute une équipe : de Justin Vernon à My Brightest Diamond, en passant par Wye Oak, les Kings of Convenience, Woodkid, Stargaze, les frères Dessner, etc. Normalement, vous vous dites actuellement que, « wouah, c’est un festival pas comme les autres » ! Oui, et ce n’est pas fini. Durant la fin de semaine, entre chaque concert, une personne du public était kidnappée pour être emmenée dans l’une des innombrables salles de l’hôtel, où l’un des artistes phares l’attendait pour jouer un morceau rien que pour elle. Ça donne de beaux moments bien magiques et uniques que vous pouvez retrouver en vidéo sur Internet, et on l’espère un jour, à Rivière-du-Loup au motel Au Vieux Piloteux.

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Show inusité #2

Un des spectacles qui m’a le plus marqué cet été est celui de Timber Timbre au Festif de Baie-Saint-Paul. Ce festival est un incontournable quand on parle de shows inusités. Pendant un week-end complet, on envahit les rues, les balcons, les églises, la ville au grand complet. Hors de tout doute, le show le plus magique que j’ai vu est celui du quai; la foule réchauffée par le soleil et accompagnée d’une vue remarquable à trois mètres d’avoir les pieds dans le sable. Quoi de mieux que Timber Timbre pour finir un festival ? Après quatre jours de bonheur intense à voir, à entendre et à sentir de la musique, je finissais mon trip par un des artistes que j’ai le plus écouté cette année. De la job à mon lit, en passant par la table tournante, Sincerely, Future Pollution, leur dernier opus, m’avait « hypé » à font. Après un petit déjeuner et une petite bière matinale, il y avait de la magie dans l’air. Tout le monde dans les rues se dirigeait, accompagné de très grands sourires, vers le dernier spectacle du festival. Une foule de lunettes soleil plombaient sur le quai et Dame Nature, au rendezvous, amenait une profondeur aux morceaux sombres de Timber Timbre. Je me souviens d’avoir repensé le monde trois fois. Quand je me suis réveillé de cette réflexion, j’avais les pieds dans le sable. Le stage était en arrière de moi, pis j’avais la face stickée sur les grands voiliers. C’est là que j’ai compris qu’un show, c’est pas nécessairement juste un band qui joue. C ’est a ussi u n moment particulier avec une trame sonore, un visuel, une ambiance et surtout, de l’amour.

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Show inusité #3

Les maîtres incontestés de la pop ont probablement à leur CV le show inusité/surprise le plus populaire de tous les temps. Avec un concept copié maintes fois dans l’histoire du rock, les Beatles ont tout cassé un certain 30 janvier 1969 avec leur fameux Rooftop Concert. En plein coeur du quartier de la mode londonien, sur le toit de leur Apple Corporation, les Beatles ont enregistré un live session surprise de 42 minutes. Le concert avait attiré beaucoup de curieux et de personnes ne comprenant vraiment pas ce qui se passait. Imaginez l’expérience : tu te balades dans la rue, une foule de personnes est rassemblée devant une bâtisse en écoutant les Beatles. Tu te joins à eux sans voir le band, mais en écoutant, incrédule, les yeux vers le ciel. C’était le premier show des Beatles depuis le 29 août 1966. Certaines prises de ce spectacle peuvent être écoutées dans le documentaire Let it Be, l’album Let It Be… Naked où encore dans l’Anthology 3. Un an après ce mythique concert, les Beatles se séparent. Mais en 1987, U2 reprend le délire avec le vidéoclip de la chanson « Where the Streets Have No Name ». En 2011, les Red Hot Chili Peppers font de même en tournant le clip de « The Adventures of Rain Dance Maggie ». C’est une recette qui fonctionne et qui doit toujours rester une surprise. Donc, à quand un rooftop concert Rainbow sur un toit louperivois ?

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