par Busque
En novembre dernier, je suis allé faire un touriste de moi-même dans l’ancienne Birmanie pour le temps d’un loyer. Pays de dictature où le gouvernement met plus d’argent dans son armée que dans les ministères de l’éducation et de la santé réunis. Autour de cette corruption, et du génocide culturel se trouvent des gens aimables, gentils, travaillants et dont le regard est rempli d’espoir. Au Myanmar, on sent que derrière le trajet touristique bien établi se cache beaucoup de misère et d’injustice. Mon texte, écrit en petites phrases, se veut une description sommaire d’une culture unique, à mille lieues de notre société québécoise.
On est beaucoup d’humains,
Environ 58 millions
De travailleurs De soldats et de rebelles
D’hommes et femmes
Presque toujours très pauvres
Au Myanmar… les touristes
On est tous très gentil avec les touristes
Tolérant, honnête, serviable
On doit avoir peur des conséquences de la police
On aime les touristes
On les trouve intrigants
Ils sont riches, européen
Peaux blanches, des barbes Des cheveux blancs
On leur sourit
On veut les aider
Quand ils mangent,
Nos serveurs s’occupent
À 2 pouces d’eux
Et ils attendent
On veut être sûr que tout est beau
On demande 50 fois
« Le poulet est bon? »
« Le thé est bon? »
« Tu viens d’où? »
« Tu veux plus de riz ? »
Nos enfants capotent sur les touristes
Ils veulent les toucher
Leur parler
Nos enfants rient et sont contents
On les aime nos quelques touristes
Ils sont bien riches
On ne les volerait jamais directement
Mais on monte nos prix
On a deux prix
Prix local et prix touriste
Au Myanmar… Bouddha
On est très religieux
On aime Bouddha beaucoup
Tellement qu’il est partout
Surtout dans 80 % de notre population
On aime les moines bouddhistes
Nos moines marchent
Nu-pieds dans les rues
On les aime et on les respecte
On les nourrit
C’est lucratif le bouddhisme
Nos moines n’ont pas grand-chose
Un parapluie et des lunettes fumées
Et des cellulaires
Il faut ce qu’il faut en 2015
Au Myanmar… l’art
Artistiquement parlant
On n’est pas très développé
On n’aime pas tant la musique
Mais on aime la chanson populaire
Qu’est-ce que l’art au Myanmar
Ce n’est pas le genre de questions
Qu’on se pose
On n’a pas vraiment le temps
Parce qu’on travaille tout le temps
Au Myanmar… le travail
On se lève avec le lever du soleil
On se couche quelques heures après le coucher du soleil
On commence à avoir
Des multinationales chez nous Coke, Nescafé, Nissan et quelques autres (des pétrolières)
Pour le reste, on fait tout soi-même
«On fait tout en flips flops Des routes, des maisons, l’aqueduc Tout, sauf prier Prier, ça se fait nu-pieds»
Sans machinerie, sans technologie
À l’huile de bras et de sueur de front
On plante le riz, un par un
On fait du plastique
Avec des arbres à caoutchouc
On fait tout à la main
Des ciseaux, des paniers
Du tofu, des vêtements
On fait tout en flips flopsDes routes, des maisons, l’aqueduc
Tout, sauf prier Prier, ça se fait nu-pieds
Voir un gamin de 10 ans Avec une machette
Merci du coup d’oeil, mieux que coup d’état ! Je compte un bon jour m’y rendre, mais le régime me coupe l’appétit… Aurevoir ! JD