Assis dans ma cour

Texte | Cyntia Dubé
Image | jplenio de pixabay.com

Il n’y a rien de plus banal que cet endroit, il n’y a rien de plus commun aussi. Et pourtant en cet instant précis où le soleil tranquillement quitte vers l’horizon, je suis heureuse. J’espère pouvoir tous les jours me rappeler de la simplicité de ce moment, mais surtout de sa valeur profonde, franche… Peu importe demain quand le présent est pur.

Je vous entends rire, vous chamailler, puis vous me regardez, les yeux remplis d’une lumière qui vous est propre, mais que j’y ai déposée aussi. Vous ne serez jamais à moi, mais moi je suis à vous, pour l’infini, au-delà de la vie et de la mort, sans date d’expiration. Une part de mon âme vibrera toujours pour vous. Cet amour transcendant, cet amour sans limite de temps, il ne demande rien pour fleurir. Il est là, comme une douce certitude, comme une couverture chaude et enveloppante qui protège mon cœur du froid. Cet amour qui est enraciné en moi m’appartient, me fait vibrer, me fait rêver. Je rêve pour vous, je rêve pour moi, je rêve pour notre cocon familial, pour le monde entier aussi parfois. Il me fait rêver petit, il me fait rêver grand.

Il n’est en rien menaçant et si parfois il peut se montrer souffrant, je l’accepte. J’accepte que de vous aimer de chaque particule de ma personne puisse apporter son lot de douleur, de peur ou de peine. Je suis sur mon x avec vous, je suis la personne que j’ai envie d’être. Je peux mettre des étoiles et de la magie dans vos vies, dans vos histoires. Je cultive vos cœurs et vos petites têtes ; de mes *je t’aime*, de mes chatouilles, de mes folies comme un Noël en avril, de mes explications, de mes réprimandes aussi parfois.  

Vous criez et courrez sans le moindre souci, sans réaliser vraiment tout ce qui se passe tout autour. Je reste là à vous admirer. Je suis assis dans ma cour pleine de pissenlits, et je savoure. Je savoure le bonheur à petite gorgée d’air, je savoure le moment, j’accepte son imperfection, mais sa douceur aussi.

Le big bang qu’a été vos arrivées, dans ma vie, votre construction à même mon corps, me rappelle que la vie a parfois son côté surprenant. Perdre le contrôle de moi-même m’a appris à faire confiance, à laisser aller, à espérer, à me dépasser, à donner d’une façon unique, transcendante. Cela m’a appris a regarder le moment présent pour ce qu’il est, a en voir la richesse et les secrets. Assis dans ma cour à vous regarder, l’évidence me fascine et me rassure, je vous aime.

À propos de Marie-Amélie Dubé

Voir aussi

Entre les branches : Catherine Perrin et invités aux Thés littéraires du CLAC

Texte | Camille Bernier, agente culturelle du CLACPhotos | Mathieu Gosselin Cet article est le …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sahifa Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.